Notre santé et l’assurance-maladie
Notre santé publique nous coûte très cher, pour un service qui se restreint tous les jours comme une peau de chagrin. Mais nous avons inventé une protection sanitaire qui mélange la carpe et le lapin, ou le feu et l’eau.
La santé est un sujet récurrent, pour l’ensemble de la société française, mais la santé en France est pour la classe politique, toutes tendances confondues, d’un irrationnel qui me semble tenir plus de l’esprit de conservation que d’une analyse économique.
Je m’explique : comment voulez-vous gérer une activité éminemment libérale, dans tous les sens du terme, avec la liberté du malade de choisir son praticien et le métier de médecin qui est une profession non réglementée (tout titulaire d’un diplôme peut s’installer où bon lui semble) ?
La Sécurité sociale fonctionne comme une banque dans laquelle toutes les corps de santé piochent allègrement, sans que tout cela soit bien contrôlé afin de ne fâcher personne, surtout que dans ce milieu il y a du si beau monde, à qui nos puissants doivent souvent leur longue carrière, ou leur survie.
Je crois qu’il faut bien appeler un chat un chat, les professionnels de santé se servent de notre caisse de Sécurité sociale comme d’une chasse d’eau, et il faudra bien un jour y mettre un terme.
Je suis au regret de penser que c’est hélas la privatisation de cet organisme qui résoudrait le mieux cette situation, car si les compagnies d’assurance assuraient la gestion de la Sécurité sociale, les malades auraient des choix et une garantie d’être choyés. Par contre, les médecins vont être confrontés à la dure réalité des lois du marché, ils devront allier bonne pratique et meilleur coût.
Ce qui laisse supposer que le privé pourrait tirer une rentabilité de 15% pour ses actionnaires ; de là à penser que les prestations seraient amputées de 15%, je vous laisse seul juge.
Notre santé publique ne coûtera pas moins cher, mais elle ne sera plus une rente de situation pour certains.
Notre santé sera, quoi que l’on fasse, à la charge de la collectivité nationale et financée par notre création de richesses.
Les syndicats, toutes tendances confondues, défendent l’indéfendable : une activité médicale sans garde-fou, où au nom de la santé tout serait permis, au motif que la vie n’a pas de prix.
C’est trop facile, et extrêmement réducteur d’une corporation qui vit depuis un siècle dans un univers très ancien régime, de mandarins et de chefs de service tout-puissants, et où des secrets sont très lourds à porter.
Au nom du sacro-saint « secret professionnel », des incompétences dangereuses et criminelles ont été couvertes sous le voile de l’aléa médical, et jamais dénoncées.
Cette attitude est à verser à un corporatisme imbécile et contre-productif qui ne conduit nulle part. Il aveugle ceux qui le pratiquent, et pour la société, fait perdurer les aberrations qu’il engendre.
Le problème de l’hôpital de Decazeville est édifiant, Tous ceux qui comptent dans cette ville militent pour le maintien de l’hôpital, ce qui est logique, mais s’est-on posé la question suivante : qui va vouloir aller s’enterrer à Decazeville ? S’est-on préoccupé de demander aux étudiants en médecine leur avis sur la question ? Car sans eux, point d’hôpital !
Ou alors on fera comme à Pethiviers, l’hôpital fonctionnera avec des médecins étrangers que l’on soustrait à leur pays. Médecins sous payés, corvéables à merci, mais pour combien de temps ?
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