Mettons les choses au point : femmes, hommes, lémuriens, martiens, schtroumphs, autres, je me fous comme d’une guigne de qui ou quoi investit ou n’investit pas les sciences. Je n’en ai rien à foutre. Du tout.
Ensuite, sachant que dans le civil, mon métier est précisément historien, je vous prie de ravaler votre mépris à propos de ma « méconnaissance de l’histoire ». Je m’engueule à longueur de temps avec mes collègues de l’histoire des genres (qui, étrangement, sont toutes des femmes... c’est vrai, ça, je ne connais que des femmes pour promouvoir la théorie des genres, maintenant que j’y pense... c’est étrange, parce qu’aux USA ou au Royaume-Uni, il y a pas mal d’hommes dans ce domaine), mais je respecte leurs travaux et suis capable de reconnaître et même d’utiliser ceux-ci lorsqu’il y a quelque chose d’intelligent à y prendre.
L’instruction des femmes est toute fraîche ? C’est vrai. Elle date des années 1880.
Celle des hommes ? Des années 1880 aussi.
Avant 1881-1882 (lois dites Ferry), l’éducation était accessible à moins du quart de la population française (école de Guisot). Avant la Révolution, on retombe à moins de 5% de Français. Et parmi ces 5%, une bonne partie de... femmes. Certes, il a fallu attendre Robespierre (qui est pour moi un genre de modèle) pour voir admises des femmes à l’université, mais des femmes qui ont reçu de l’instruction, parmi la classe très restreinte des privilégiés, il y en avait beaucoup. Même, c’était la norme. Louise de Kéralio n’a pas attendu d’être admise à l’université d’Arras pour apprendre à lire et à écrire.
Alors soit vous parlez de l’accès à l’éducation pour le grand nombre, auquel cas on parle des 80-90% d’hommes et de femmes qui n’y ont eu accès qu’au XIXème siècle (et je vous accorde que l’enseignement secondaire et supérieur n’a été ouvert aux femmes qu’une trentaine d’années après avoir été ouvert aux hommes), soit vous restez dans vos délires de « domination masculine depuis des millénaires » et dans ce cas vous réduisez votre champ aux 1% de privilégiés de l’histoire depuis 6 000 ans (au moins) parmi lesquels il y avait autant de femmes que d’hommes.