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Commentaire de Elodie Leroy

sur DSK ne s'en sortira pas sans plaider coupable


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Elodie Leroy Elodie Leroy 9 juillet 2011 13:46

Tout à fait d’accord avec l’article. J’ajouterais qu’il y a un point que personne ne soulève : dans quelle condition la plaignante a-t-elle donné la seconde version des faits ? Celle qui lui a valu d’être appelée menteuse et dans laquelle elle disait avoir pris le temps de nettoyer une autre chambre. J’aimerais bien savoir comment s’est passé l’interrogatoire.

Ma théorie c’est que d’une part, les médias ont quelque peu déformé la toute première version de la plaignante. Apparemment, sa chef l’a trouvée pétrifiée à côté d’un placard. C’est devenu « dans un placard » dans la presse, ça faisait plus choc sur le papier. La plaignante ayant oublié de préciser qu’elle était passée dans une autre chambre pendant une minute, les médias ont interprété la chose : le placard était situé dans un couloir. Or le placard à côté duquel elle se tenait quand elle a été découverte par sa supérieure était sans doute celui de cette chambre.
Ensuite, le procureur a eu les résultats des cartes magnétiques. Il s’est senti trahi parce qu’elle avait omis de préciser qu’elle était passée par l’autre chambre. Du coup, il lui a mis la pression (son avocat dit qu’il lui a hurlé dessus) pour lui faire dire qu’elle avait pris le temps de passer dans une autre chambre, sans préciser combien de temps elle était restée. Difficile de dire s’il lui a fait dire qu’elle avait nettoyé cette autre chambre ou si c’est la presse qui a encore une fois extrapolé.
Puis viennent les fuites vers la presse, et les fameuses révélations, où encore une fois, la presse a bien extrapolé sur les faits (sommes d’argent interprétées comme une preuve qu’elle se prostitue, etc.). Habilement, Kenneth Thompson a patiemment attendu que les « révélations » atteignent leur paroxysme pour abattre la suite de son jeu : le relevé des cartes magnétiques qui prouve qu’elle n’est passée qu’une minute dans l’autre chambre, et donc que la vérité est plus proche de la première version des faits de la plaignante.

Bien sûr, tout ça c’est de la théorie. Mais dans cette histoire, il y a plusieurs facteurs susceptibles de déformer la vérité : les pressions subies par le procureur (et sa peur de ne pas être réélu) mais aussi la déformation des faits par les médias.


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