Avertissement adressé à la Troïka, aux banques et aux investisseurs.
Date de l’assemblée :
dimanche 03/07/2011
Face à l’oppression et au pillage de l’oligarchie financière,
l’Assemblée populaire de la Place Syntagma invoque le devoir de résistance
inscrit dans sa constitution, exerçant ainsi la pleine souveraineté du peuple
alors que les autorités légales ont capitulé. Voici le texte de la déclaration
adoptée le 3 juillet à Athènes [1] :
AVERTISSEMENT ADRESSÉ À LA TROÏKA, AUX BANQUES ET AUX SOI-DISANT
INVESTISSEURS, LOCAUX OU ÉTRANGERS, QUI FANTASMENT SUR LES BIENS PUBLICS GRECS.
Un gouvernement grec déchu et dictatorial qui n’est plus représentatif
du peuple de ce pays, vient de voter des lois avec lesquelles il a l’intention
de brader les biens publics et les territoires grecs, contre la volonté de la
grande majorité du peuple grec.
Nous informons tous ceux qui y distinguent une occasion
d’investissement, que nous ne tarderons pas à renverser ce gouvernement, qui
sera appelé rapidement à rendre compte de ses crimes devant le peuple et le
pays. Les signatures et les lois sont nulles et non avenues. Elles ne sont pas
validées par le peuple grec, qui ne les reconnait pas.
Nous mettons en garde tout soi-disant investisseur, qu’il ne lui vienne
pas même à l’esprit de s’approcher de quelque vente aux enchère de nos biens
publics ou braderie de nos territoires, et encore moins de penser à les
acheter. À part le fait qu’il perdra tout ce qu’il a acheté quand nous
retrouverons la souveraineté de notre pays en tant que peuple, les sommes qu’il
aura dépensées pour ces achats illégitimes ne lui seront pas remboursées.
De même nous le prévenons que jusqu’à ce que nous recouvrions le
contrôle du pays, dans le cadre de la défense de nos droits tels qu’ils
découlent de la constitution grecque (2) mais aussi des droits des peuples et
des personnes reconnus internationalement, nous ferons tout ce qui est
nécessaire par le biais de notre auto-organisation pour annuler en fait et en
acte et pour saboter tous les éventuels investissements de ce type.
Que nul soi-disant investisseur n’ose faire ses courses dans les biens
publics soldés et les territoires bradés en Grèce, sauf s’il se rend compte des
hauts risques que courent ses investissements. Dans ce cas, ses investissements
seront « bien reçus » dans notre pays, qui, quand son peuple se voit privé de
liberté, sait donner naissance à des héros et se livrer à de haut-faits de
résistance.(3)
L’assemblée populaire de la Place Syntagma le 3-7-2011.
Notes :
[1] cf. le site des indignés grecs : real-democracy.gr.
[2] La Constitution grecque adoptée en 1975 après la chute de la
dictature des colonels, dispose clairement d’un droit de résistance (article
120) :
3. L’usurpation, de quelque manière que ce soit, de la souveraineté
populaire et des pouvoirs qui en découlent est poursuivie dès le rétablissement
du pouvoir légitime, à partir duquel commence à courir la prescription de ce
crime.
4. L’observation de la Constitution est confiée au patriotisme des Hellènes,
qui ont le droit et le devoir de résister par tous les moyens à quiconque
entreprendrait son abolition par la violence.
[3] Dans la déclaration originale, ce passage se réfère directement à
l’Amiral Constantin Kanaris, héros de la Guerre d’Indépendance de 1821, et au
sabotage par la Résistance du pont ferroviaire stratégique de Gorgopotamos
durant l’occupation nazie.
http://real-democracy.gr/fr/teamvotes/2011-07-03-avertissement-adresse-la-troika-aux-banques-et-aux-investisseurs