La Grèce perd un peu plus de sa souveraineté
L’Europe continue son travail de sape des souverainetés nationales :
Jean Claude Junker, président de l'Eurogroupe annonce, dans une interview accordée au journal allemand Focus, qu'en échange d'une nouvelle tranche d'aide de 12 milliards accordée à la Grèce par l'UE et le FMI, celle-ci verra sa souveraineté amputée par le processus de privatisation (d’un montant de 50 milliards d’Euros) qui conditionne cette aide.
Autrement dit, l'adoption de l'Euro par la Grèce, déjà responsable de son endettement, entame aujourd'hui le démembrement économique du pays, conséquence bien connue des pays empruntant à ces institutions.
Rappelons que la dégradation de l’économie grecque est en partie imputable à un Euro fort qui privilégie les importations et pénalise les exportations.
De plus, les faibles taux d’intérêts et l’inflation grecque ont encore favorisé l’endettement du pays.
Cependant, en entrant dans la zone Euro, les Grecs sont soumis à la même politique monétaire, aux mêmes taux d’intérêts et de change que l’Allemagne alors que les 2 économies sont fondamentalement différentes.
La Grèce n’étant pas en mesure de dévaluer l’Euro afin de redynamiser ses exportations et son économie ; la seule variable d’ajustement nationale qui lui est proposée est une déflation (baisse des prix) engendrée par une baisse des salaires ; or la baisse des salaires a également pour conséquence de ralentir l’économie du pays donc le remboursement de la dette.
Rappelons aussi que le traité de Rome du 25 mars 1957 initie ce que l'on appelle le transfert de souveraineté, à savoir que les Etats cèdent l'essentiel de leurs pouvoirs souverains au profit de l'entité européenne.
L'UE possède une compétence dite exclusive sur les points suivants :
- La politique douanière et commerciale des pays adhérents
C'est un commissaire européen non élu par le peuple qui décide de la politique de protection contre l'afflux massif de produits venant de Chine ainsi que des orientations en matière de délocalisation de nos industries. Les politiques qui promettent de lutter contre ces phénomènes, n'ont, en réalité aucun pouvoir car la décision appartient exclusivement à Bruxelles.
- L'établissement des règles de concurrence nécessaires à la régulation du marché intérieur
La privatisation et le démantèlement des services publics (EDF, La Poste, SNCF etc...) sont, là encore, décidés par Bruxelles et nos politiques n'ont aucun pouvoir sur ces décisions.
- La politique monétaire concernant les pays ayant adopté l'Euro
C'est la Banque Centrale Européenne qui décide des variations des taux d'intérêt et de la gestion du taux de change externe de la monnaie... ce qui a un impact direct sur l'économie du pays, de sa compétitivité économique donc sur l'emploi, le niveau de vie etc...
L'Islande se remet bien mieux de la crise économique que l'Irlande car à l'inverse de cette dernière, n'étant pas soumise aux contraintes de l'Euro, elle a pu dévaluer sa monnaie et ainsi relancer ses exportations.
Notons que M. Junker attribue, dans cette même interview, la responsabilité de la crise à l'augmentation des salaires... Quelle mauvaise foi ! L'augmentation des salaires contribue au dynamisme d'une économie, pas à sa contraction ! Les raisons du déficit commercial grec sont citées plus haut dans cet article.
La crise grecque s'inscrit dans un processus de désordre économique mondial, amplifié par un endettement (120% du PIB) et un déficit budgétaire (supérieur à 13% du PIB) importants.
Etouffée par le système européen, la Grèce n’a plus les moyens politiques et économiques nécessaires à la relance de son économie ; un début de solution consisterait donc à sortir de l’Euro et le remplacer par une nouvelle monnaie suffisamment faible pour relancer ses exportations.
Sources :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Crise_%C3%A9conomique_grecque_et_ib%C3%A9rique_de_2010
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