oui les dégats des modes de production c’est çà :
Objet : viande industrielle
D’après un rapport publié le 21 avril 2011 par le journal Clinical Infectious Diseases, des staphylocoques dorés — responsables de nombreuses infections dont la septicémie — auraient contaminé un pourcentage inquiétant des viandes et volailles consommées aux États-Unis.
L’étude a été menée par le Translational Genomics Research Institute (TGen) de Flagstaff, dans l’ArizonaLes chercheurs ont analysé 136 échantillons de viande (bœuf, porc, poulet ou dinde) de 80 marques différentes provenant 26 grands magasins d’alimentation de cinq grandes villes des États-Unis : Los Angeles, Chicago, Washington, Fort Lauderdale et Flagstaff, et ont constaté que 47 % des viandes étaient infectées par des staphylocoques dorés, et dans plus de 52 % des cas, ces staphylocoques étaient résistants à différents types d’antibiotiques, dont la pénicilline, la méticilline et l’amoxicilline.
Bien que les staphylocoques soient théoriquement tués par la cuisson, les risques subsistent si cette cuisson n’est pas suffisante, sans compter la consommation de viande crue. Lance B. Price, auteur de cette étude et directeur de la TGen’s Center for Food Microbiology and Environmental Health affirme que « ces résultats mettent le doigt sur de graves problèmes dans la manière d’alimenter le bétail aujourd’hui aux États-Unis ». Cet avis est partagé par Paul S. Keim, directeur du TGen’s Pathogen Genomics Division et du Centre for Microbial Genetics and Genomics at Northern Arizona University (NAU), co-auteur de la publication.
Le gouvernement américain avait déjà mené des études sur 4 types de bactéries, car l’ajout systématique d’antibiotiques dans la nourriture des animaux d’élevage intensif entraîne automatiquement une résistance des bactéries, mais c’est la première fois qu’une étude concerne la résistance des staphylocoques aux antibiotiques. Selon l’École de Santé publique Johns Hopkins Bloomberg, près de 80 % des antibiotiques vendus en 2009 aux États-Unis étaient destinés à l’élevage. En France, nous n’en utilisons « que » 50 % !
« Les antibiotiques sont les armes les plus importantes que nous possédions pour traiter les infections dues aux staphylocoques dorés, mais lorsque ceux-ci résistent à trois, quatre, cinq, ou même neuf antibiotiques différents – comme nous l’avons constaté dans cette étude —, il ne reste que peu d’options pour les médecins. » a averti le Dr Price.
Fin 2010, Thomas R. Frieden, directeur du centre de contrôle et de la prévention des maladies (Center for Disease Control and Prevention), avait déclaré qu’il « y a des preuves scientifiques solides qu’il existe un lien entre l’utilisation d’antibiotiques dans l’alimentation animale et la résistance aux antibiotiques chez l’homme ». Les médecins ont en effet de plus en plus de mal à soigner certaines maladies graves par des antibiotiques car, avec leur utilisation massive dans l’élevage, certaines bactéries ont muté et sont devenues résistantes. Le traitement est alors plus difficile et plus coûteux.
Il est évident que la seule solution serait d’arrêter de consommer des animaux d’élevages industriels car les bêtes qui se nourrissent d’herbe présentent bien moins de troubles en tout genre, mais il faudrait aussi limiter l’apport en viande. D’autant qu’à présent l’E.coli, qui a muté à son tour, vient compléter la liste des dangers potentiels entraînés par l’inconscience de nos « experts » de l’alimentation.
www.tgen.org.