Merci pour le compliment...
J’ai malheureusement très peur de gâcher cette bonne opinion par la phrase qui suit :
Ce n’est, ni par distraction, ni par indifférence que je n’ai pas parlé d’un génocide des gazaouis, c’est tout simplement parce-qu’il y a pas de génocide...
Les mots ont un sens !
Camus disait que ; « Mal nommer les choses, c’est rajouter au malheur du monde . » Et il y a suffisamment de malheur en ce monde à mon gré.
Un génocide, c’est la mise à mort systématique, par tous les moyens possibles, d’une population donnée, qu’elle résiste ou pas, qu’elle soit pacifique ou hostile, sans lui proposer d’autre issue, sans envisager le moindre compromis, fut-ce sa mise en esclavage, et ce, sans prendre en compte, ni l’âge, ni le sexe ni les convictions, ni quelque singularité que ce soit.
Il faut, de surcroit, que ces carnages ne soient pas le fait d’initiatives isolées et locales de tel ou tel soudard, mais qu’il y est un plan concerté, élaboré, approuvé et mis en oeuvre par les plus hautes instances.
L’intention exterminatrice est un élément essentiel pour pouvoir parler de génocide.
Ce qui fonde un génocide, ce n’est pas le nombre de morts, la cruauté des crimes commis, les moyens employés, c’est la volonté d’éradiquer (ausrotten disait Himmler) une population entière.
« Exterminez toutes ces brutes ! » C’est la phrase de Kurtz, le héros de Conrad, parlant des indigènes du Congo dans « Au cœur des ténèbres ».
Le 20ème siècle fut l’âge d’or des génocides. C’est même à cause de cela que l’on a inventé ce mot.
Il y en a eu d’autres avant, essentiellement dans les pays colonisés, j’ai bien peur qu’il y en ait d’autres après ; et peut-être d’encore plus atroces, mais pour limiter le propos à ce siècle de toutes les sauvageries, ne sont considérés comme génocides incontestables, validés, estampillés, et deux d’entre eux au copyright protégé par la loi :
1. Le génocide des Herreros de Namibie par l’armée impériale allemande.
2. Le génocide arménien par les turcs.
3. Le génocide des juifs d’Europe par les nazis
4. Celui des tziganes et des Roms.
5. Le génocide Khmer.
6. Et, last but not least, le génocide rwandais.
Bien sûr, on peut ergoter, demander, comme certains que la grande famine d’Ukraine de 32/33 soit incluse dans la liste — Question : les communistes l’avaient-ils fait exprès, ou n’était-ce que le résultat conjugué d’une mauvaise météo, de leur féroce brutalité et de leur effarante incompétence ?— comme d’autres, si, le massacre d’au moins 500 000 « communistes » par Suharto en Indonésie en 1965, « l’année de tous les dangers », ne devrait pas être rangé dans la catégorie, d’autres enfin, comme Chomsky, si, le grand tapage mené en Occident autour des khmers rouges, n’avait pas pour but d’escamoter un autre génocide bien réel, commis au Timor Oriental où, d’une population estimée par l’ONU à environ 700 000 habitants en 1975, presque 200 000 Timorais auraient trouvé la mort sous l’effet direct de l’occupation indonésienne...
Et le « Sac de Nankin » ! Ces 300 000 chinois massacrés à la mitrailleuse, à la baïonnette, au couteau... Ces 150 000 femmes violées avant d’être abattues... En quelques semaines...
Enfin, beaucoup pensent que les bombardements terroristes du Vietnam arrosé dix ans durant de Napalm et d’agent Orange, voire même, ceux plus anciens de Dresde, de Hambourg ou de Hiroshima/Nagasaki ont un caractère génocidaire.
En tous les cas, vous remarquerez qu’il est question de centaines de milliers, voire de millions de morts ; des carnages, malgré tout, sans commune mesure avec les crimes israéliens.
Le génocide se distingue des crimes de masse, aussi sauvages soient-ils, aussi étendus soient-ils, en ce que son but n’est pas la soumission de cette population, ce n’est pas la fuite de cette population, mais sa disparition totale et définitive.
Comme disait si bien Robert Brasillach dans « Je suis partout » après la rafle du Vel’d’Hiv’ :
« Si on veut se débarrasser d’une race, on ne va pas garde les petits ! »
Phrase frappée au coin d’un robuste bon sens, lequel est, il faut toujours le répéter, la vertu préférée des dominants.
Remarquez-le, ils adorent invoquer le « bon sens » cette « gale du monde la mieux partagée », selon André Gide, pour légitimer leurs actes, aussi odieux soient-ils.
Un robuste bon sens... Qui signe le génocide.
La Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide (CPRCG) ce traité de droit international approuvé à l’unanimité le 9 décembre 1948 par l’Assemblée générale des Nations-Unies définit précisément à quoi correspond le crime de génocide dans son article 2 :
« Dans la présente Convention, le génocide s’entend de l’un quelconque des actes ci-après, commis dans l’intention de détruire, ou tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux ,
comme tel :
a) Meurtre de membres du groupe ;
b) Atteinte grave à l’intégrité physique ou mentale de membres du groupe ;
c) Soumission intentionnelle du groupe à des conditions d’existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle ;
d) Mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe ;
e) Transfert forcé d’enfants du groupe à un autre groupe. »
A cette aune, les exactions, les crimes, le massacre sadiquement baptisé « plomb durci », l’état de misère dans laquelle est maintenue, en dépit de toute morale et du respect élémentaire du droit international, la population de Gaza ne sont pas constitutifs d’un génocide.
En particulier, pour l’article d... Si les sionistes avaient envisagé d’entraver les naissances dans la population palestinien, il est certain qu ils ont loupé leur coup ! Vu que le différentiel des naissances en faveur des palestiniens est un des cauchemars du gouvernement de Tel-Aviv...
Alors, je ne vous dis pas que Sharon n’a pas souhaité en avoir l’occasion, que Begin n’en a pas caressé l’idée, ni que Lieberman et Natanyahou n’en rêvent pas toutes les nuits...
Possible... Pas certain... Délit d’intention...
Je vous dis qu’à l’heure actuelle, la population de Gaza n’est pas victime d’un génocide.
Les massacres de Deir Yassin de Lydda et de Ramla en 1948 visaient à réussir un nettoyage ethnique en faisant fuir les palestiniens, le but n’était pas de les exterminer mais de provoquer leur exode.
Sabra et Chatila fut un crime de guerre, le bombardement aérien de Beyrouth en 2006 fut un crime de guerre, Plomb durci fut un crime de guerre : 1500 morts pour une population d’un million d’habitants, on ne peut pas sérieusement parler de volonté exterminatrice.
De même le blocus de Gaza vise à humilier, à faire souffrir la population, à les pousser à la soumission, à leur faire rejeter le Hamas... A l’évidence il ne s’agit pas de les affamer.
Faire souffrir, pousser à la soumission... Mais aussi, plus sournoisement établir un rideau impénétrable sur les forages gaziers et pétroliers au large des cotes, dans les eaux territoriales qui devraient être palestiniennes.
Vols, rapines, mépris et oppression...
Mais ça ne rend pas ces crimes moins criminels ! Ca n’en fait pas de pêchés véniels !
Oradour fut un crime de guerre, pas un acte génocidaire ! Ce n’est pas pour autant que Lammerding n’aurait pas du être pendu.
Ce n’est pas pour autant que la Das Reich, qui en avait fomenté des centaines comme celui-là en Ukraine et en Biélorussie n’était pas une organisation criminelle !
Katyn fut un crime de guerre : Staline ne voulait pas exterminer tous les polonais … Pas du tout !
Seulement les officiers...Pour ne pas être emmerdé par la suite !
Voilà qui ne le rend pas plus sympathique pour autant !
Aujourd’hui, tout se passe comme si, faute de génocide, alors... tout le reste : tortures, internements arbitraires, meurtres, destruction de maisons, exode forcé... Tout cela ne serait que peccadilles !
Nous sommes-nous à ce point ensauvagés ?
Ainsi, le TPE a baptisé génocide le massacre de Sebrenica, au motif que les milices serbes avaient séparé les hommes, qu’on allait fusiller, des femmes, qui ont eu la vie sauve !
On peut difficilement faire plus absurde ! Puisqu’il est bien évident que s’ils laissaient partir les femmes c’est qu’ils n’avaient pas l’intention d’exterminer tous les musulmans bosniaques !
Mais à quoi rime cette inflation sémantique ?
On dirait que, dressés dans une aberrante compétition victimaire, un peuple ne saurait être entendu dans ses souffrances si on n’avait pas, au moins, voulu l’exterminer !
Mais que dirait-on si une femme violée, le bras cassé, les yeux pochés, la gueule en sang, se faisait refouler du commissariat :
« Rentrez chez vous ma p’tite dame ! Nous on se dérange que si vous avez rencontré Jack l’éventreur ! »
Comble du comble de la névrose :
« Moi aussi quand je serais grand, je serais rescapé du génocide ! »
Comme les juifs... Entend-on murmurer mezzo-voce...
Et comme eux je deviendrai très fort !
Et je pourrai leur casser la gueule !
Acceptation et intériorisation de l’arrogante « morale » de l’oppresseur sioniste ! Lequel, instrumentalisant avec un cynisme sans limites le calvaire des juifs d’Europe, en a fait l’alpha et l’omega de la souffrance !
Pas génocide ? Pas métaphysique ! Pas intéressant ! Circulez !
Ce qui vous amène à penser que quand je « limite » la condamnation du sionisme à « Vols, rapines, mépris et oppression ! » Je suis...
Comment dites-vous ? « un peu léger !!!!!????? »
Moi je ne crois pas l’être ...
18/07 00:33 - mike gallantsay
Merci pour le compliment... J’ai malheureusement très peur de gâcher cette bonne opinion (...)
17/07 18:53 - mike gallantsay
@ Kerjean Merci beaucoup. J’avoue que je suis heureusement surpris que les réactions me (...)
17/07 17:07 - mike gallantsay
Cette réponse s’adressait plus particulièrement à Alpoa et je voulais la mettre en (...)
17/07 16:54 - mike gallantsay
Pierre J.C Allard Je découvre votre article ancien avec lequel, comme vous devez le supposer, (...)
17/07 16:49 - mike gallantsay
« ... qui ne convaincra pourtant que les convaincus. » J’ai envie de vous retourner le (...)
16/07 21:16 - kéké02360
hé !! le chien c’est un berger allemand ou c’est de la daube Herman !!!???? (...)
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