Ce que vous négligez, c’est que Sarko est l’élu des vieux. C’est une statistique.
Des vieux, des profiteurs du système, des rentiers, et surtout des trouillards, ceux à qui on peut faire peur ; ceux-là justement qui hésitent entre FN et UMP, choisissant celui qui mettra le plus d’argent dans les armes, dans la police, dans la vidéo-surveilllance, dans le fichage informatique, dans la multiplication des contrôles tous azimuts, simplement parce que ça les rassure quand ils crèvent de trouille.
Ceux-là justement qui veulent une armée.
Sarko n’est pas l’élu des travailleurs ni de ceux qui sont la France courageuse, active et productive. Pas ceux de la France de la solidarité ni de la fraternité, surtout pas celle de la liberté. En aucun cas celle de l’égalité.
C’est juste l’élu des has-been.
Notre problème est que nous avons de plus en plus de vieux. On ne peut pas les empêcher de voter, mais ils devraient avoir 1/2 vote en face de ceux qui bossent pour leur assurer leurs juteuses retraites, et leurs revenus en moyenne largement supérieurs à ceux des actifs.
En plus, le vieux vote beaucoup. Il n’a que ça à faire. Je vous jure bien que si ces règles étaient appliquées, un Sarko n’aurait pas fait 30% en 2007.
Enfin, si Sarko se présente, il a accumulé sur sa personne une telle haine et un tel mépris qu’il est fort improbable qu’il arrive au deuxième tour. Nous aurons une revanche de l’humiliant duel Chirac Le Pen de 2002 : mais cette fois ce sera Le Pen-PS, et un ras-de-marée pour la gauche : avec un différentiel moins marqué, car si nous avons voté Chirac sans enthousiasme, beaucoup de vos petits copains, et beaucoup de vieux n’hésiteront pas à voter Le pen, vu que vos différences idéologiques sont minimes, de l’ordre du symbolique : juste quelques restes de scrupules moraux rescapés du catéchisme, et qui sont aisément solubles dans la peur et l’intérêt.