Justement ces mesures ( Glass-Steagall Act ) que vous dites vont dynamiter la spéculation me paraissent, à mon avis, très insuffisantes. C’est déjà un pas très positif mais si c’est pour s’arrêter là et laisser la spéculation continuer tambour battant, même séparées les banques d’affaires de celles des dépôts, la situation reviendra plus ou moins au même. La finance spéculative trouvera toujours le moyen de ponctionner les capitaux là où ils se trouvent. D’ailleurs ce semblant de réforme positive peut devenir l’ennemi d’une vraie réforme du système financier dans le sens où elle a le pouvoir d’apaiser les velléités de réforme profonde. Il faut vraiment remettre en cause la possibilité qu’a actuellement la spéculation d’influencer les marchés en pariant sur le comportement des prix. Au bout du compte, c’est tout simplement un problème de principe. Où résiderait la légitimité des abus provoqué par l’interprétation néolibérale de la liberté économique ? Pourquoi accepter la loi du capital le plus concentré qui ne finance plus rien à part une énorme spirale spéculative ? A quoi sert un capital qui ne finance pas les efforts de création de biens et de services et qui quand tout éclate, réclame de payer les pots cassés à ceux-là même qu’il a refusé de financer ? Je sais ce sont des reproches très naïfs, mais c’est le produit d’une question simple : à quoi sert l’économie ? Keynes ( encore lui, désolé ) disait qu’à éradiquer la pauvreté. On est vraiment sur le bon chemin, ça oui, on peut le dire. A ce rythme là il ne reste plus un pauvre vivant en dix ans.