tentative interressante et louable, par son coté factuel, mais ouh là là, que d’horreurs !
* Sur un plan de forme, la confusion entre la pente et la corrélation ( http://fr.wikipedia.org/wiki/Corr%C3%A9lation_%28math%C3%A9matiques%29 ) nuit à la clarté du propos, et je dois dire que je suis fort surpris et même consterné de voir ça sous la plume d’un thésard en astrophysique !
* la variable de base, le taux d’imposition, n’a de sens que lorsque l’endettement du pays est faible ou, au moins, reste stable. C’est rarement le cas et ça n’est clairement pas celui de la France. C’est pour ça que le meilleur indicateur, de ce point de vue, c’est la part de la dépense publique dans le PIB, parce que ça tient compte de la part d’imposition qu’on doit aux politiques antérieures ET de celle qu’on refile aux générations passées.
Rien que pour ça, déjà, tout le travail est complétement à refaire.
* la structure de l’imposition est très importante : je pense que tout le monde peut comprendre qu’un même taux global n’a pas du tout le même sens selon que la fiscalité pèse sur le capital, sur les rentes, sur le travail, ou sur la consommation. Et que, de même, il n’est pas indifférent de savoir si la dépense publique sert payer les gens à ne pas travailler ou si elle finance des outils productifs (type : centrales électrique) ou des paris plus ou moins risqués sur l’avenir (type : recherche, formation).
En prenant indifféremment le total, vous vous condamnez à n’obtenir que des nuages de points insignifiants.
* par convention (sur laquelle il y tant à dire !), la dépense publique compte directement dans le PIB. Concrétement et par exemple, à chaque fois que l’état augmente ses fonctionnaires, sans rien changer à leur production, le PIB augmente du montant correspondant (il y a, officiellement, « croissance »), alors qu’inversement, si cet état leur fait produire plus sans changer leur salaire, le PIB n’augmente pas ! Pareillement, à chaque fois que l’état augmente les allocations de toute nature (RMI, chômage, etc.), le PIB augmente du même montant, alors qu’en réalité la production peut augmenter fort différemment, voire baisser (certes, les bénéficiaires consomment plus, mais ceux qui qui financent cette augmentation , qui est un pur transfert, consomment moins).
Le résultat de tout ça, c’est qu’un pays peut augmenter artificiellement son PIB sans rien changer à sa situation réelle, et inversement fortement changer sa situation sans changer de PIB, et ce d’autant plus que sa dépense publique est plus élevée ! Et qu’il convient donc d’être excessivement prudent, prudence qui est ici totalement absente !
* la définition usuelle de la pauvreté IMPLIQUE qu’elle baisse quand les impôts augmente (dans les pays où la fiscalité est progressive, ce qui est le cas ici). Ca fait quasiment partie de sa définition ! Et ça, quelque soit la situation réelle des gens concernées (la « pauvreté » peut baisser quand la situation des pauvres se dégrade !). Si vos graphiques ne montraient pas un effet globalement de ce genre, on aurait pu se poser des questions, mais là, il n’y a rien à en tirer !
* et, last but not least, votre étude néglige totalement les effets variations de la population (notamment les migrations, par ailleurs si sensibles). Alors que ça compte énormément !
Le résultat de tout ça, c’est que vos graphiques sont des « nuages de points » dont on ne peut tirer en réalité aucune conclusion sérieuse, même si on peut s’en servir, comme vous le faites, comme support réthorique.
La seule chose bien nette, c’est que vous voulez nous faire croire
1) qu’augmenter le taux d’imposition fait baisser la pauvreté. C’est manifestement faux : il n’y a aucune garantie de ce genre, et vos propres données le démontre amplement (avec des pays qui ont des taux de pauvreté plus faible que d’autres.
2) que par ailleurs le taux d’imposition à un impact relativement négligeable, et qu’il n’y a donc aucune raison de se priver de taxer.
Malheureusement pour vous, votre tentative pour le prouver échoue (c’était bien tenté quand même !)
conclusion : travail interressant mais néanmoins nul !