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Commentaire de J. GRAU

sur Un extrême-centre pour rassembler autrement et faire de la politique autrement


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Jordi Grau J. GRAU 21 juillet 2011 23:08

Je suis content de voir que vous n’êtes pas ultralibéral et que vous combattez le capitalisme financier. Nous avons donc quelques raisons de nous entendre.

Cependant, il reste des points de désaccords. Que les régimes se réclamant du communisme aient été odieux, qu’ils aient été rejetés massivement par les peuples qui les subissaient, c’est une évidence que je ne contredis évidemment pas. Mais qu’est-ce qui était rejeté là-dedans ? La dictature, l’autoritarisme, la toute-puissance de l’Etat : non pas la protection sociale et l’absence de chômage. Le film Good Bye Lenine dit assez bien cela : il y avait dans les pays socialistes pas mal de gens qui voulaient la démocratie sans pour autant tomber dans la dictature de l’argent.

De toute manière, je ne parlais pas des pays communistes, mais de la France des Trente Glorieuses. Je n’idéalise pas cette époque. Elle avait d’énormes défauts, et notamment sur le plan écologique. Mais il y avait une certaine dose de socialisme dans l’économie qui n’était pas forcément mauvaise. En tout cas, il y avait davantage de protection sociale que maintenant, et un processus de diminution des inégalités qui s’est inversé depuis. Est-ce à dire qu’il y avait à l’époque moins de démocratie que maintenant ? Non, je crois que c’est plutôt le contraire !

Quant au rapport entre l’écologie et la gauche, je sais bien que c’est assez complexe. Des gens de droite peuvent être beaucoup plus lucides sur les questions environnementales que certains gens de gauche. Je sais en particulier que les marxistes, jusqu’à une époque récente, ont gravement négligé ces questions. Ce que je voulais dire, simplement, c’est qu’une politique écologique efficace passe par une limitation drastique du pouvoir des grosses entreprises. Cela passe également par une réduction massive des inégalités entre individus. Dans Comment les riches détruisent la planète, le journaliste Hervé Kempf explique que dans toute société le mode de vie des plus riches sert de modèle aux autres catégories sociales. Chacune d’elles a tendance à imiter celle qui est immédiatement au-dessus d’elle. Or, les gens très riches consomment, gaspillent et polluent plus que n’importe qui. Cela crée, au niveau d’une société toute entière, des résultats catastrophiques. Au niveau mondial, c’est encore pire. Comment pouvons-nous dire aux Chinois ou aux Indiens de faire attention à économiser leurs ressources naturelles et à ne pas tout saccager si nous-mêmes ne changeons pas radicalement notre mode de vie ?

Cordialement,

J. G.


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