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Commentaire de velosolex

sur Le syndrome des frères Schleck : perdre ensemble le Tour de France plutôt que de gagner seul


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velosolex velosolex 24 juillet 2011 18:56

Brillant article, si ce n’est qu’il confond le cyclisme avec la rhétorique, ou l’art militaire.
Gagner un tour de France ne s’apprend pas à Saint-Cyr.
il n’existe pas de science vélocipédique, du moins pas au sens ou l’entend l’auteur. Cette histoire d’attaquer au moment opportun, d’enfoncer les lignes sur le coté comme à Austerlitz, en laissant l’adversaire sur place au moment où il ne s’y attend pas.
Bien sûr, chaque cycliste a un cerveau et une faculté d’adaptation à la course et à ses adversaires. L’intelligence de course étant ce qu’elle est, ( et nettement conditionnée maintenant par les oreillettes qui font office de routeur, comme pour les navigateurs, l’ a nettement diminuée)
 Néanmoins, Bernard Hinault ou Jacques Anquetil, tous malins qu’ils étaient, avaient avant tout un physique hors norme. Le cyclisme est sans aucun doute est des sports ou l’aspect physique est primordial. Quelques accidents de courses peuvent néanmoins perturber la logique du classement, ainsi que des facteurs évoluant au grès de la course, telle la mobilisation des autres contre soi.
Ce qu’Eddy Merckx peut dire sur le sujet, est conditionné à sa qualité de consultant, faisant des broderies sur le motif, mais sans y croire vraiment. Malgré ses bons conseils, la carrière de son fils fut loin d’être à l’image de la sienne.
Quand aux soeurs Williams, on se demande bien ce qu’elles viennent faire dans cette galère à pédales. Le tennis n’a rien à voir avec le vélo. On joue seul sur un court, même quand on est siamoises. Si les frères Schleck faisaient de la vitesse sur piste, l’un contre l’autre, la comparaison pourraient s’entendre, mais ce n’est pas le cas.
Votre démonstration part aussi d’un postulat étonnant : " pourquoi les frères Schleck (Franck et Andy), qui sont intrinsèquement les plus forts depuis quelques années, perdent systématiquement, que ce soit face à un Alberto Contador hier ou à un Cadel Evans aujourd’hui, ce qui est unanimement considéré comme la plus grande course cycliste du monde ?"
Et bien non, Contador sur le papier est plus fort, ainsi qu’Armstrong hier ( sans polimiquer sur les moyens utilisés...) Contador est plus fort contre la montre, égal en montagne, a gagné trois tours, le giro cette année....
Quelque soit ces certitudes il n’a pourtant pas gagné.
Car voyez vous, les mollets parfois ne répondent plus aux ordres. C’est un élément qui amène à beaucoup de modestie stratégique( je suis ancien coureur amateur et me rappelle d’un père, à l’époque ou j’étais cadet, gifflant son fils à l’arrivée car il n’avait pu démarrer au moment où il lui avait dit de partir....)
Contrairement à vous, j’ai trouvé la course des deux frères très intelligente. il n’aurait fallu qu’un poil pour que ça passe. Peut on en vouloir et être si critique avec un coureur qui est maillot jaune avant un contre la montre où la seule issue n’est plus que d’’écraser les pédales comme un métronome ?
L’an passé, sans cet accident de dérailleur, Andy aurait gagné.
Merci aux deux frangins en tout cas de nous avoir fait rêvé, à Andy d’avoir aussi cette attaque à l’ancienne, et d’avoir aménagé le suspense jusqu’au dernier jour.
Il est tout jeune encore, huit ans de moins qu’Evans, autant de tours possibles...
Les couples de frères ont toujours existé dans le vélo,et attiré la sympathie du public, dans le sens d’une interrogation sympathique. ( Les frère Pélissier, très caractériels, les frères Coppi, les frères Bobet, l’improbable quator Suédois des frère Petersson, qui devinrent plusieurs fois champions du monde par équipe contre la montre.
Les frères Schleck : Deux gamins qui jouaient ensemble aux billes et se retrouvent adultes au sein d’un peloton. Nous avons besoin de mythe. Leur histoire nous en offre un. L’image même de la continuation d’une enfance prolongée, des amitiés non trahies, nous faisant nous émouvoir comme des midinettes, comme cette fable du tour de France qui ressemble à une métaphore de la vie, avec ses cols, ses chutes, ses porteurs de bidon devenant héros d’un jour.
Merci à eux


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