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Accueil du site > Tribune Libre > Le syndrome des frères Schleck : perdre ensemble le Tour de France plutôt (...)

Le syndrome des frères Schleck : perdre ensemble le Tour de France plutôt que de gagner seul

Il pourrait sembler étrange, sinon injustifié ou même inapproprié, qu’un philosophe s’adonne à une analyse psychologique de ce qui s’avère être, avant tout, un événement sportif. Surtout lorsqu’il s’agit du mythique Tour de France, où de très pointus spécialistes en la matière inondent leurs chroniques quotidiennes des commentaires les plus avisés. Mais si j’ose me livrer ici à pareil exercice, c’est que c’est un drame humain, bien plus qu’un exploit sportif, qui a retenu, en l’occurrence, mon attention.

Ce douloureux fait, je le formulerai, sous forme d’interrogation, de la manière suivante : pourquoi les frères Schleck (Franck et Andy), qui sont intrinsèquement les plus forts depuis quelques années, perdent systématiquement, que ce soit face à un Alberto Contador hier ou à un Cadel Evans aujourd’hui, ce qui est unanimement considéré comme la plus grande course cycliste du monde ?

A cette énigme, j’y vois, pour ma part, une explication fondamentale, que personne – y compris les commentateurs sportifs, concentrés essentiellement sur les aspects techniques de la chose – n’a encore fourni jusqu’ici. Et la raison de cette défaite, je l’exposerai, quant à elle, de la façon suivante : ce qui, au départ, était conçu comme un avantage – courir toujours ensemble, à deux, en se liguant contre un adversaire commun – devient, à la fin, un handicap. Car le fait est que ce lien est à ce point fusionnel, entre ces deux frères, que l’un n’ose jamais prendre véritablement le dessus sur l’autre : c'est-à-dire, en termes sportifs, le battre, aussi cruel cela soit-il pour le vaincu, purement et simplement.

Certes, ce type de comportement, chez les deux luxembourgeois, s’avère-t-il noble sur le plan moral, sinon existentiel. Mais il se révèle, surtout, désastreux, pour eux-mêmes tout d’abord, au niveau de leur carrière sportive et palmarès respectif. Car que se passe-t-il en réalité, ainsi qu’on la trop souvent vu, lors de ce dernier Tour de France, dans les étapes de montagne (pyrénéennes notamment), là où, en tant que grimpeurs, ils se devaient d’attaquer (comme ils l’ont fait, mais trop tard, dans le Galibier) pour pouvoir faire la différence dans les ascensions et, donc, y gagner, à la seule force des jambes et sans autre forme de calcul pseudo-stratégique, cette course ? C’est qu’ils ne cessent, même lorsque l’un des deux se sent en condition physique de devancer temporellement ses rivaux, de s’attendre l’un autre, puis de se parler parfois nonchalamment, perdant ainsi chacun à tour de rôle, alternativement, de précieuses minutes quant au classement général et, pis, finissant même ensuite, sans le vouloir, par se neutraliser, sinon se piéger, mutuellement.

Conséquence ? Tragique, tel le plus pervers des effets boomerang, pour eux : ce sont leurs adversaires, ceux-là mêmes qu’ils croyaient affaiblir par ce genre de complicité, qui, face à cette aubaine inespérée – une erreur tactique aussi magistrale qu’absurde – en profitent alors pour tirer subrepticement, en fin de parcours, les marrons du feu… gagner, précisément !

Morale de l’histoire ? Ce n’est pas tant Cadel Evans qui, malgré ses indéniables mérites, a gagné ce Tour de France ; ce sont surtout les frères Schleck qui, n’ayant manifestement pas sa science en matière de course, l’ont, ensemble, perdus ! La psychanalyse freudienne, pour laquelle l’inconscient s’avère le plus fécond des sujets d’étude, appelle ce genre de « ratage », quelque peu pathétique, un « acte manqué » : une sorte, comme l’indique la « psychopathologie de la vie quotidienne » de « lapsus » répétitif qui, s’ignorant a priori, ne dit jamais son nom.

Eddy Merckx, qui gagna cinq fois la « Grande Boucle » et cinq cents autres courses à travers l’Europe, l’a par ailleurs sous-entendu lors de l’une de ses dernières interventions à la télévision belge : tant que les frères Schleck n’auront pas établi de véritable et claire hiérarchie entre eux – rapport de force impliquant fatalement, comme pour tout équipier, le sacrifice de l’un pour l’autre –, ils seront incapables de gagner un grand tour, du moins le Tour de France.

Pis : il paraît légitime, en d’aussi déroutantes conditions, de se demander si, de ces deux frères Schleck, binôme apparemment indissociable, il y en a vraiment un qui désire gagner, forcément au détriment de l’autre, cette course. Et si, davantage encore, cet ultime et incompréhensible podium, avec Andy deuxième et Franck troisième, ne se révèle pas finalement pour eux, paradoxalement, idéal… comme si, tout compte fait, il valait mieux perdre ensemble plutôt que de gagner seul, surtout lorsque, pour cela, l’un doit nécessairement l’emporter sur l’autre. C’est ce type d’attitude, doublée de ce consternant résultat, que je nommerai désormais, quant à moi, « le syndrome Schleck ». Car, on le sait, il n’existe là, à l’instar de toute compétition individuelle (comme c’est le cas pour le cyclisme), qu’un unique gagnant, même pour des frères jumeaux… à moins que l’on ne soit, fait hautement improbable et même cliniquement impossible en matière de sport, d’inséparables frères siamois !

Cette infrangible réalité, aussi dure soit-elle pour une fratrie pratiquant le même sport, les deux sœurs Williams (Venus et Serena) l’ont, par ailleurs, parfaitement comprise : motif pour lequel elles sont justement devenues, quant à elles, de vraies championnes. Car, sur un terrain de tennis, dès qu’un match les voit s’affronter, s’opposer même publiquement face à leurs parents, elles oublient aussitôt, certes provisoirement, qu’elles sont sœurs ; elles sont alors là, avant tout, d’intraitables mais authentiques rivales, sans état d’âme (sinon celui de la victoire), qui se renvoient, parfois avec une déconcertante agressivité, coups pour coups, jusqu’à ce que l’une batte, effectivement, l’autre. C’est cela, que les trop sentimentaux frères Schleck le veuillent ou non, l’impérieuse, impitoyable mais universelle, loi du sport : tout le reste, comme l’a jadis dit un philosophe épris de rigueur, n’est que littérature.

Mais, à propos de littérature, s’étonnera-t-on vraiment que Cadel Evans, porteur d’une tenue de couleur rouge et noire avant que d’endosser le définitif maillot jaune, ait gagné ce dernier Tour de France, dans le contre-la-montre de Grenoble, lorsque l’on sait que c’est là la ville natale de Stendhal, qui écrivit naguère un historique roman intitulé, précisément, « Le Rouge et Le Noir » ? Comme quoi la littérature peut mener à tout, parfois même à d’impénétrables voies cyclables !

DANIEL SALVATORE SCHIFFER*

 

*Ecrivain, professeur de philosophie de l’art à l’Ecole Supérieure de l’Académie Royale des Beaux-Arts de Liège et professeur invité au « Collège Belgique », sous l’égide de l’Académie Royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique et le parrainage du Collège de France.


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30 réactions à cet article    


  • Julien Julien 24 juillet 2011 14:13

    Le vélo est beaucoup plus simple que cela, dans la dernière montée d’une étape de montagne : on donne tout ce qu’on a. Si on peut pas attaquer, on ne le fait pas, et réciproquement.


    Les Schleck ne gagneront jamais le Tour car ils sont trop mauvais en CLM.
    Et ils ne pourront pas progresser. Trop grands, trop maigres. Il y a un physique optimal pour gagner un grand tour, et ce physique, c’est celui de Evans, Hinault, etc. Indurain n’aurait jamais gagné le Tour sans le dopage sanguin hallucinant du début des années 90 (où plusieurs morts sont à déplorer quand les dopages en EPO n’étaient pas encore connus).

    • Hijack Hijack 24 juillet 2011 14:52

      @ Julien,

      Il y a eu par le passé des vainqueurs du Tour de plusieurs mn, encore plus mauvais en clm que les Schleck ... ayant fait l’écart en très haute montagne.


    • Zanini 24 juillet 2011 18:27

      L’EPO est arrivé dans le peleton a la fin des années 80...(Fabrication industriel en 85)

      Pour Indurain, un mec de 80kg qui écrase tout en montagne faut pas se demander si il se dope ou pas mais a quoi.


    • Hijack Hijack 24 juillet 2011 14:43

      Eddy Merckx avait dit vrai ... mais les Schleck ... tout en étant de très bons coureurs ... ne sont pas des cadors ... à côté d’autres champions ils n’existeraient que pour quelques étapes.

      Et si en plus ... ils luttent l’un contre l’autre ... ben, ça fait gagner Evans ... par défaut !!!


      • norbert gabriel norbert gabriel 24 juillet 2011 16:32

        pas si sûr .. quand on voit les progrès qu’a fait Andy en descente par rapport à l’an dernier, ça laisse des espoirs, il a 26 ans, et Cadel Evans 32, mais faut pas non plus qu’il s’endorme sur son état de « jeune » ça dure pas toute la vie ...
        On est loin de Gimondi ou Fignon qui ont gagné le Tour à 23 ans ..


      • Hijack Hijack 24 juillet 2011 17:49

        Oui ... Andy seul ... et comme dit plus haut ... c’est sa position par rapport à son frangin qui pose problème ... c’est humain.

        Il a progressé chaque année ... mais faut le voir seul.


      • Hijack Hijack 24 juillet 2011 17:55

        Et tu as bien fait de souligner la progression d’Andy en tant que descendeur ... quand je l’avais vu s’échapper après le col d’Agnel (jeudi) seul, pour une descente de 17 bornes, je donnais pas cher de lui ... j’en ai connu de bien meilleurs qui l’avaient payé cher ...

        Pas Andy ...

        Il avait pour réussir 2 cartes maîtresses en main ... :
        - avait nettement progressé en tant que descendeur ...
        - avait su profité du jour sans de Contador ...

        Ce jour là ... Cadel faisait peut être la sieste, je sais pas ...

        Cela m’a confirmé qu’il est très intelligent et progresse à tous les niveaux, sauf en clm, mais il n’en a pas le gabarit.


      • Zanini 24 juillet 2011 18:31

        C’est maxime monfort sont equipier qui était dans l’échappé matinal et qui l’a attendu des qu’Andy a attaqué.C’est Monfort qui fait pratiquement toute la descente et le plat qui suit pour protéger Andy.C’est son boulot et il était payé pour ça mais Andy reste tres faible en descente, il ne veut pas prendre trop de risques.


      • Hijack Hijack 24 juillet 2011 19:07

        @ Zanini,

        Oui, je sais bien que c’est grâce à son coéquipier ... mais il était parti très tôt comme tu dis ...
        J’ai parlé en bref, sans entrer dans les détails...

        Mais on l’avait laissé partir ... Andy, avait dû forcer pour creuser l’écart ...

        Comme on a dit, Andy n’est pas un formidable descendeur, mais s’est nettement amélioré ...
        ça tu ne peux le nier ...

        Mais ... on ne peut nier qu’ Andy a bien couru ce jour là, il avait fait un grand boulot ...
        C’est après qu’il a perdu le Tour ... car comme le dit le titre de cet article ... la compétion avec son frère dans la même équipe est désastreuse pour sa carrière.


      • norbert gabriel norbert gabriel 24 juillet 2011 15:15

        Il est vrai qu’il suffit d’observer les deux frères avec un peu d’attention pour savoir ce qu’ils vont faire, ils discutent, Andy va voir ce que fait Contador, et on bouge .. (je schématise)

        En revanche , je ne vois pas pourquoi on reproche à Evans de contrôler jusqu’à la course CLM, c’est ce que font les grimpeurs en attendant LA grande étape de montagne, et dans le Galibier, quand Andy a fait son numéro (un beau numéro, mais trop tard) Evans a pris les commandes et assumé son rôle de challenger sans rien demander à personne. Et c’est ce jour là qu’il a gagné le Tour.

        Et des coureurs pas très bons en CLM qui ont gagné le Tour, il y a eu Bahamontès, et Thévenet dont ce n’était pas non plus l’exercice favori.


        • Hijack Hijack 24 juillet 2011 15:39

          @ norbert gabriel,

          Et ...Pantani ...ça compte pour du Beurre de montagne ???  smiley 

          Certes, on met en doute la clarté de son eau de table, mais pas moins que les autres ...


        • Hijack Hijack 24 juillet 2011 15:57

          Il y a aussi, mais j’ai dû chercher pour de plus amples infos ...

          Les Grimpeurs du Tour de France

          Charly Gaul, vainqueur du Tour de France 1958
          http://www.sportvox.fr/article.php3?id_article=24330

          Mais surtout Fausto Coppi - Tours de France 1949 et 1952
          http://fr.wikipedia.org/wiki/Fausto_Coppi
          Mais on peut considérer que Coppi n’était pas qu’un grimpeur ...


        • norbert gabriel norbert gabriel 24 juillet 2011 16:13

          mais Charly Gaul n’était pas mauvais en CLM, pas comme Bahamonts pur grimpeur, très mauvais en descente, et pour Coppi, c’était un excellent rouleur (record de l’heure)


        • Hijack Hijack 24 juillet 2011 17:39

          Tu as sans doute raison, je me suis fié qu’à ce que j’ai lu ou entendu ... mais surtout, j’ai surtout vu leurs exploits en haute montagne à la tv ...

          Les doc sérieux, je les ai eu (cassettes du tour presque complet et vidéos) à partir d’ eddy merckx, et un peu Anquetil avant lui ...


        • Paul ORIOL 24 juillet 2011 15:42

          Ensemble n’a-t-il pas plus de valeur que l’illusoire victoire ?
          Paul


          • LE CHAT LE CHAT 24 juillet 2011 16:00

            ils ne peuvent guère plus gagner qu’une équipe de foot pratiquant le jeu défensif à outrance , faut mouiller plus le maillot que ça , attaquer beaucoup plus tôt dans le tour et avec plus de panache s’ils veulent avoir une chance quelconque ! les petits calculs d’apothicaires que se livrent les cadors du peloton sont pitoyables , comme l’a été la victoire de Contador l’an passé sans aucune victoire d’étape !


            • norbert gabriel norbert gabriel 24 juillet 2011 16:09

              «  » Trop grands, trop maigres. Il y a un physique optimal pour gagner un grand tour, et ce physique, c’est celui de Evans, Hinault,«  »

              ah bon ? et Fausto Coppi, il avait pas le physique optimal ??? Et Anquetil ??? et Pingeon ??
              Coppi dont on a souvent dit qu’il avait le physique parfait pour le cyclisme ... 
              Excellent grimpeur excellent rouleur (record de l’heure de 1942 à 1956 ou 57) champion du monde sur route, il a presque tout gagné avec son physique d’échassier...


              • Julien Julien 24 juillet 2011 21:05

                Coppi : 1m87, ?? kg

                Anquetil : 1m76, 70kg
                Pingeon : 1m84, 72kg
                Merckx : 1m83, 73kg

                Anquetil avait donc le physique d’un Hinault.
                Pingeon un peu moins, mais pas le même palmarès aussi.

                Coppi était peut-être un bon rouleur, mais quel était son poids ?
                Quels seraient les résultats de Coppi dans le cyclisme d’aujourd’hui ?
                Si l’on enlève tout dopage, est-ce que les résultats sont inchangés entre « petits » et « grands » (évidemment que pour Indurain, si on lui avait enlevé les 5 dopants qu’il prenait en permanence, il aurait explosé en bosse) ?

                Il est de toute façon évident qu’il y a une zone de taille optimale pour à la fois grimper et rouler, et que celle-ci n’est pas 1m95 ! Demandez à Eros Poli de grimper l’Alpe...

                Sources :


              • Hijack Hijack 25 juillet 2011 01:16

                Coppi 1,87 m ??? tu en es sûr ??? je le voyais petit ????


              • Hijack Hijack 25 juillet 2011 14:25

                Finalement c’est vrai, Coppi était non seulement un grand coureur, mais grand de taille également.


              • oberkampf71 oberkampf71 24 juillet 2011 16:17

                « Il pourrait sembler étrange, sinon injustifié ou même inapproprié, qu’un philosophe s’adonne à une analyse psychologique de ce qui s’avère être, avant tout, un événement sportif. »

                Tu sais Daniel, nous avons bien un autre « philosophe » ministre de la defense .... smiley

                • Hijack Hijack 24 juillet 2011 17:46

                  Sinon, un petit mot sur Indurain ... le meilleur rouleur de clm que j’ai connu ... il y avait bien sûr Moser formidable rouleur ... mais Indurain m’a marqué.
                  Excellent contre la montre ... et malgré son poids, très bon en haute montagne...jusqu’à un certain juillet 96 de Riis...

                  Il semble bien que les espagnols ne sont pas très bien vus par le public français sur le tour ...


                  • Julien Julien 24 juillet 2011 20:40

                    Indurain n’aurait jamais gagné le tour sans l’EPO et le dopage hallucinant de l’époque. Cela aurait été un Cancellara, un Tony Martin, point barre. Jamais il n’aurait pu passer les bosses. Faut être un peu sérieux.


                    Un grimpeur colombien à la fin des années 80 :

                    «  »« 
                    J’ai compris que le cyclisme avait changé quand je me suis fait déposer par des armoires dans les ascensions, qui pédalaient la bouche fermée.
                     »«  »

                  • Hijack Hijack 24 juillet 2011 22:31

                    @ Julien,

                    Peut être
                    qu’Indurain était chargé ... mais je parle de lui surtout dans les le clm ...

                    A son époque ... tout le monde était chargé, mais lui gagnait... il n’en faisait jamais trop.

                    S’il suffisait de prendre autant de dope pour gagner 5 Tours !!!
                    Pourquoi le frère d’Indurain était tjrs dernier ??? ... ne sait-il pas qu’il suffisait de faire comme son grand frère ...
                    Surtout, pour être sérieux ... tu te souviens avec qui il luttait Indurain ... c’était autre chose que le tour 2010 ou 2011 ...


                  • velosolex velosolex 25 juillet 2011 00:11

                    Il est un peu naïf de considérer que puisque tout le monde se dope, le résultat est finalement le même que si personne ne se dopait.
                    L’EPO augmente les performances de certains coureurs de plus de trente pour cent.
                    Pour d’autres, le produit ne sera pas toléré. Même s’il l’est, l’augmentation des performances ne sera pas très franc.
                    Donc la hiérarchie va s’en trouver totalement bousculée. Dans un monde où les différences se jouent sur des détails, effectivement un mulet peut se mettre à courir plus vite qu’un cheval de course.
                    Dans les années 90 on aura tout vu : Des rouleurs se mettre à grimper les cols comme des mobylettes, des échassiers se mettre tout à coup à carburer dans les contre la montre.
                    Ce spectacle de cirque fait rigoler ceux qui connaissent le vélo.
                    Quelques coureurs ont refusé de jouer le jeu, et ont sacrifié une carrière qui aurait peut être été à l’égal d’Anquetil ou d’Hinault. Je pense à Gilles Delion, vainqueur du tour de Lombardie et qui abandonna très tôt sa carrière pour ne pas se compromettre.
                    Christophe Bassons, mis à l’index du peloton par Armstrong mérite aussi l’admiration.
                    Honte à ceux qui participèrent à son éviction, et à l’omerta ambiante.
                    Cela se passait sur le tour de France 1999 !


                  • velosolex velosolex 25 juillet 2011 00:35

                    Effectivement, les statistiques et autres probabilités rendent tout à fait étonnant qu’aucun coureur français n’ai gagné le tour depuis les années 80, alors qu’auparavant ils étaient toujours présents...Et que par contre les champions espagnols soient devenus légions....Serait-ce du au fait que le chorizo est meilleur que le saucisson à l’ail ?
                     Ou que le mot tolérance à certaines pratiques soit un euphémisme d’un certain coté des Pyrénées....


                  • Hijack Hijack 25 juillet 2011 14:33

                    Désolé, mais je tombe pas dans ce piège non plus ...

                    C’est encore plus naïf cocorico de croire que les français ne sont plus là parce qu"ils roulent à l’eau claire et pas les autres ...

                    La comparaison avec Anquetil et Hinault est ma foi rigolote ... ils étaient difficilement égalables par leurs confrères, surtout Anquetil.

                    Tu me dis que l’Epo n’était pas supportée par tous ... Justement, Indurain avait un vrai problème d’effets secondaires avec pas mal de substances ... même autorisées.
                    Si EPO il y a pour lui ... quand Riis l’a attaqué en 1996 ... dans une étape déterminante en haute montagne (qui a mis fin à sa carrière d’ailleurs) ... un simple sucrage lui aurait suffit... alors que l’EPO n’a pas suffit ...

                    Sinon, je connais le vélo,mais amateur.


                  • velosolex velosolex 24 juillet 2011 18:56

                    Brillant article, si ce n’est qu’il confond le cyclisme avec la rhétorique, ou l’art militaire.
                    Gagner un tour de France ne s’apprend pas à Saint-Cyr.
                    il n’existe pas de science vélocipédique, du moins pas au sens ou l’entend l’auteur. Cette histoire d’attaquer au moment opportun, d’enfoncer les lignes sur le coté comme à Austerlitz, en laissant l’adversaire sur place au moment où il ne s’y attend pas.
                    Bien sûr, chaque cycliste a un cerveau et une faculté d’adaptation à la course et à ses adversaires. L’intelligence de course étant ce qu’elle est, ( et nettement conditionnée maintenant par les oreillettes qui font office de routeur, comme pour les navigateurs, l’ a nettement diminuée)
                     Néanmoins, Bernard Hinault ou Jacques Anquetil, tous malins qu’ils étaient, avaient avant tout un physique hors norme. Le cyclisme est sans aucun doute est des sports ou l’aspect physique est primordial. Quelques accidents de courses peuvent néanmoins perturber la logique du classement, ainsi que des facteurs évoluant au grès de la course, telle la mobilisation des autres contre soi.
                    Ce qu’Eddy Merckx peut dire sur le sujet, est conditionné à sa qualité de consultant, faisant des broderies sur le motif, mais sans y croire vraiment. Malgré ses bons conseils, la carrière de son fils fut loin d’être à l’image de la sienne.
                    Quand aux soeurs Williams, on se demande bien ce qu’elles viennent faire dans cette galère à pédales. Le tennis n’a rien à voir avec le vélo. On joue seul sur un court, même quand on est siamoises. Si les frères Schleck faisaient de la vitesse sur piste, l’un contre l’autre, la comparaison pourraient s’entendre, mais ce n’est pas le cas.
                    Votre démonstration part aussi d’un postulat étonnant : " pourquoi les frères Schleck (Franck et Andy), qui sont intrinsèquement les plus forts depuis quelques années, perdent systématiquement, que ce soit face à un Alberto Contador hier ou à un Cadel Evans aujourd’hui, ce qui est unanimement considéré comme la plus grande course cycliste du monde ?"
                    Et bien non, Contador sur le papier est plus fort, ainsi qu’Armstrong hier ( sans polimiquer sur les moyens utilisés...) Contador est plus fort contre la montre, égal en montagne, a gagné trois tours, le giro cette année....
                    Quelque soit ces certitudes il n’a pourtant pas gagné.
                    Car voyez vous, les mollets parfois ne répondent plus aux ordres. C’est un élément qui amène à beaucoup de modestie stratégique( je suis ancien coureur amateur et me rappelle d’un père, à l’époque ou j’étais cadet, gifflant son fils à l’arrivée car il n’avait pu démarrer au moment où il lui avait dit de partir....)
                    Contrairement à vous, j’ai trouvé la course des deux frères très intelligente. il n’aurait fallu qu’un poil pour que ça passe. Peut on en vouloir et être si critique avec un coureur qui est maillot jaune avant un contre la montre où la seule issue n’est plus que d’’écraser les pédales comme un métronome ?
                    L’an passé, sans cet accident de dérailleur, Andy aurait gagné.
                    Merci aux deux frangins en tout cas de nous avoir fait rêvé, à Andy d’avoir aussi cette attaque à l’ancienne, et d’avoir aménagé le suspense jusqu’au dernier jour.
                    Il est tout jeune encore, huit ans de moins qu’Evans, autant de tours possibles...
                    Les couples de frères ont toujours existé dans le vélo,et attiré la sympathie du public, dans le sens d’une interrogation sympathique. ( Les frère Pélissier, très caractériels, les frères Coppi, les frères Bobet, l’improbable quator Suédois des frère Petersson, qui devinrent plusieurs fois champions du monde par équipe contre la montre.
                    Les frères Schleck : Deux gamins qui jouaient ensemble aux billes et se retrouvent adultes au sein d’un peloton. Nous avons besoin de mythe. Leur histoire nous en offre un. L’image même de la continuation d’une enfance prolongée, des amitiés non trahies, nous faisant nous émouvoir comme des midinettes, comme cette fable du tour de France qui ressemble à une métaphore de la vie, avec ses cols, ses chutes, ses porteurs de bidon devenant héros d’un jour.
                    Merci à eux


                    • Hijack Hijack 24 juillet 2011 19:20

                      @ velosolex,

                      N’oublie pas les frères Indurain et Jalabert ... qui contrairement aux Schleck ... n’étaient pas du même niveau, loin de là ... et le frangin Jaja n’était même pas dans le même équipe ... mais c’est vrai, leur lien familial, on en parlait moins ...

                      Je ne conclus pas comme toi, je dirai que les frères Schleck auraient eu un autre destin s’ils ne faisaient pas partie de la même équipe ... presque même niveau dans la même équipe, pas besoin d’être frangin pour poser problème ...


                    • Zord Zord 25 juillet 2011 10:13

                      Les frères Schleck ont perdus le tour de France au contre le montre. (encore une fois)
                      Donc rien à voir avec le fait d’être à deux ou pas.

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