Je réagis à cet article et à des centaines d’autres stigmatisant les « fonctionnaires » comme étant des improductifs, voire des « parasites ».
C’est un total contresens.
Les fonctionnaires fournissent des services à la nation et aux citoyens : défense, police, éducation, santé, gestion des finances publiques, ... La plupart sont d’ailleurs régaliens.
S’ils ne le fournissaient pas, il nous faudrait bien payer des entreprises privées pour les produire à leur place. Dans certains pays, une partie de ces services est d’ailleurs privatisée.
On peut discuter de l’efficience de l’administration : a-t-elle suffisamment une culture de l’économie ? Sûrement pas. Mais faut-il, pour autant, la réduire à la portion congrue ?
La recherche du profit est certainement un moteur important pour accroître l’efficience (c’est à dire rechercher l’optimum) dans la fourniture de biens et de services. Mais ce « moteur » a, lui aussi, des ratés, des effets pervers qu’on perçoit bien aujourd’hui (court-termisme, construction de monopoles ou d’oligopoles, licenciements « boursiers », délocalisations à tout va, etc.).
Comme toujours les solutions les plus harmonieuses ne sont pas faciles à trouver. Mais elles ne sont certainement pas dans une stigmatisation d’une partie des salariés (les fonctionnaires) par les autres.
Il serait bien préférable, à mon sens, d’essayer de faire évoluer l’Administration dans sa culture (davantage orientée sur la qualité de service, la recherche des économies, la culture du résultat) notamment via l’ENA (qui fournit cette Administration en cadres dirigeants) que de « délocaliser » sa production vers le privé.
Ainsi aurions-nous une chance d’avoir des fonctionnaires à la fois efficients et soucieux du « service client » (j’ose le terme), sans être obnubilés par le cours de bourse ni pollués par les rémunérations indécentes de leurs dirigeants.
Ce sera difficile, mais ce combat mérite d’être mené.
Je pense qu’il serait bien que le Président de la République, dont une des missions est de veiller à la cohésion nationale, rappelle ces principes de bon sens républicain plutôt que d’ajouter sa voix, voire d’orchestrer lui -même, le concert des lamentations contre le « trop de fonctionnaires ».
Je ne suis moi-même pas fonctionnaire !
Ceci est également valable pour la Grèce évidemment.