La dette Grecque : Une affaire de gros sous
Depuis sont entrée dans l’Europe, en 1981, la Grèce à bénéficié de subventions colossales. En 30 ans, l’état grec a perçu 230 milliards d’euros, soit l’équivalent de son PIB actuel. Déjà, dans les années 80, les européens s’étonnaient du gouffre financier que représentait l’aide prodiguée à ce nouveau partenaire. Il s’agissait de positionner l’économie grecque au niveau de l’Europe des 9 (Allemagne, Belgique, Danemark, France, Irlande, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Royaume-Uni).
Cependant, les grecs n’ont jamais utilisé ces fonds pour développer leur économie. L’argent coulait à flot et comme souvent, lorsque la manne providentielle est récoltée à profusion et sans effort, l’argent a été utilisé à d’autres fins. Plusieurs scandales, par le passé, ont montré comment les particuliers, les entreprises et les politiciens ont détourné les aides européennes au profit d’intérêts personnels.
Parallèlement, la corruption a miné l’état. Les politiciens et fonctionnaires ont favorisé l’accès de certaines personnes à des postes privilégiés au sein du service public. Aujourd’hui, la Grèce compte près de 25% de fonctionnaires parmi les actifs. Une fonction publique pléthorique et corrompue.
Au fil du temps, la crise s’est installée et a culminé lorsque l’on a appris que Kostas Karamanlis, ex-premier ministre grec, avait menti sur l’importance du déficit budgétaire de son pays. La zone euro, créancière, en a subit les conséquences et il a fallu réagir rapidement. Dans un premier plan de sauvetage, discuté l’an dernier, la Grèce s’est vue octroyer par l’Europe 110 milliards d’euros. Cela n’a pas suffi et un deuxième plan a du être envisagé. Face aux réticences des états membres et notamment de l’Allemagne, le premier ministre, Georgios Papandreou, déclarait récemment qu’il était temps pour l’Europe de se réveiller et de trouver une solution à la dette abyssal grecque qui gangrène la zone euro. Quelle audace !
La France, en particulier le secteur privé, est la première concernée par la dette grecque. Aussi, N. Sarkozy s’est personnellement investi pour convaincre la Communauté de la nécessité de ce deuxième plan de sauvetage. C’est ainsi que le 21 juillet dernier, un accord entre les dirigeants européens, réunis à Bruxelles, a été trouvé sur la base d’un nouveau prêt de 109 milliards d’euros, supporté à hauteur de 59 milliards par le secteur privé. L’état français, prend à sa charge 15 milliards d’euros.
Qui va payer ?
Philanthropie ne rime pas avec finance et il faut être bien conscient que c’est encore le petit peuple qui paiera la facture sans, bien entendu, bénéficier en retour des intérêts produits.
Dans ce monde des affaires, de la politique et de la haute finance, nous ne sommes que des pions. Les tsars, dit-on, jouaient leurs moujiks aux cartes. Nous sommes ces moujiks.
L’affaire Kerviel nous a montré qu’un employé, sous la responsabilité et le contrôle de sa hiérarchie, peut être traduit et lourdement condamné devant le tribunal correctionnel pour avoir fait perdre 5 milliards d’euros à la banque qui l’employait. Dans la crise de la dette grecque, ce sont des centaines de milliards d’euros qui sont en jeu et, en dépit de la responsabilité avérée de politiciens véreux aucune action en justice n’est envisagée. Il convient, dès lors, de constater que ce ne sont pas les créances qui sont pourries mais bien ceux qui les ont produites.
En France, les dérives sont les mêmes : Surpopulation de fonctionnaires, gaspillage de l’argent publique, privilèges, déficit budgétaire colossal qui ne cesse d’augmenter chaque année (pour 2011 : 1 646 milliards d’euros de dette, 50 milliards d’euros d’intérêt et un déficit public de 150 milliards d’euros), surimposition, iniquité entre contribuables, etc. Combien d’affaires, dans lesquelles la responsabilité de l’état était engagée, ont fait l’objet de remboursement par les contribuables (Carrefour du développement, Crédit Lyonnais, Urba, Péchiney, Elf, etc.) ; sans parler des affaires plus modestes (HLM de Paris, Emplois fictifs, marchés publics truqués, Corys SA, Bettencourt, etc., etc.). La liste est très longue et montre à quel point, pour beaucoup, faire de la politique, c’est avant tout faire des affaires malhonnêtes, sans être inquiété outre mesure.
Est-ce citoyen que de ne rien dire ? Sommes-nous vraiment dupe des manœuvres et des mensonges des politiciens ? Ce système politico-financier-juridique, qui sert et protège des parasites, doit-il continuer de nous spolier ?
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