Assez d’accord avec la chaîne de responsabilités que vous décrivez, mais quand même, il faudrait faire quelques petites mises au point.
- Le problème de fond est que la grande majorité des psychotropes est prescrite par des généralistes qui n’ont souvent pas la formation suffisante pour le faire. Mai si on s’adresse à lui, c’est bien parce qu’on ne veut pas voir un psychiatre, « je ne suis pas fou, quand même ! »
- Entre les molécules prescrites pour leurs effets anti-dépresseurs et celles qui sont plus sédatives, le Prozac, le Rohypnol et l’Halcyon ne sont pas à amalgamer. Ils n’ont pas les mêmes indications ni les mêmes effets (y compris secondaires). La confusion est présente aussi chez les personnes (plutôt âgées, assez souvent) qui disent prendre des somnifères alors que ce sont des anti-dépresseurs légers (quand le médecin a bien écouté son patient, il a souvent détecté de l’anxiété qui empêche de s’endormir plutôt que de l’insomnie vraie qui est une maladie en soi)
- « se voient prescrire des antidépresseurs sur de longues durées... » Les limites de prescriptions sont claires pour tout le monde et c’est souvent le client qui insiste pour renouveler « ad vitam ». Ce n’est pas une bonne pratique de la part du médecin qui cède, c’est vrai, mais s’il refuse, le demandeur ira voir ailleurs...
- Édouard Zarifian, n’a pas fait que son fameux rapport, qui comme bien d’autres a dû finir dans un tiroir ministériel. Il a écrit un livre remarquable « les jardiniers de la folie » où il alerte déjà (en 1988) sur les dangers du tout médicament, mais d’autres écoles en prennent aussi pour leur grade au passage...
- « le résultat à la longue est peu ou prou le même. Déconnexion de la réalité, du monde environnant, manque d’intérêt pour la vie, sa famille, les autres etc… » Vous confondez les éventuels effets secondaires et les symptômes de la dépression !
- La prescription, en augmentation, de substances psycho-actives chez les enfants. Outre le désir de « normalisation » inquiétant (enfants dits hyperactifs, par ex.), quid de l’effet à long terme sur un système nerveux en développement, par définition ?
- Comme d’autres intervenants, je vous trouve assez dur avec des gens qui sont en souffrance... Si vous aviez eu l’occasion de travailler dans un service d’urgence psy, par ex. vous auriez pu vous rendre compte de la diversité des situations. De celui ou celle qui traîne un mal-vivre qui déborde ce soir là, à l’autre qui vient de passer à l’acte, avec toute la gamme intermédiaire ( problèmes de couple + boulot + enfants + deuils pas faits, etc. etc...)
- La « déresponsabilisation » . Dans notre société, vous n’avez plus le droit d’être moins « performant » (et pas que dans le travail) sauf si vous acceptez l’étiquette d’une pathologie. Et donc la pilule qui va avec. Pour revenir sur les Urgences, on voit arriver de + en + de cas relevant du psycho-social plutôt que de la médecine, mais le soignant doit répondre avec ce qu’il a...
Pour le reste, OK avec Sir Oswald.