Cette année un triste fait divers devrait nous faire méditer sur les potences construites à la va vite.
Extrait du monde, en juillet, après cassation du procès d’assises, lavant de tout soupçon de crime Loïc Sécher ( Émilie avait accusé cet homme de l’avoir violée, puis est revenu des années plus tard sur ses accusations). :
"Fin 2000, Émilie, 14 ans, en proie à un profond mal-être, l’avait accusé
de lui avoir fait subir à plusieurs reprises viols et agressions
sexuelles.
Avaient suivi une enquête bâclée, des expertises
psychiatriques aujourd’hui jugées par trop péremptoires, des témoignages
discutables, une instruction défaillante.
Cette jeune fille avait été prise en charge par une équipe pédagogique
qui lui avait fait avoué le crime, ce viol qui ne pouvait qu’expliquer
ses difficultés.....
Dans cette affaire "parole
contre parole« , Emilie avait été jugée »crédible" et exempte de
propension à fabuler, alors que Loïc Sécher était décrit comme
manipulateur et potentiellement dangereux.
Loïc Sécher, qui a toujours
clamé son innocence, avait été condamné à seize ans de réclusion en
2003, peine confirmée en appel l’année suivante puis en 2005 en
cassation.«
Si le viol est un crime inqualifiable, qui vaut bien sûr que l’on se mobilise et qu’on lutte contre ce vestige de la brutalité préhistorique, ( mais je diffame peut-être les hommes préhistoriques) il ne faut tout de même pas être naïf pour prendre pour argent comptant toute dénonciation.
Hommes ou femmes, les manipulateurs existent autant que les victimes.
L’histoire et les fait divers sont assez riches pour nous montrer l’infinie variété de manipulateurs, de mythomanes, d’affabulateurs, de menteurs aguerris, de gens sans scrupules, de loups sachant se faire passer pour des agneaux, de truqueurs, en tous genres et évidemment des deux sexes.
Ne revenons pas sur cette triste affaire qui a fait deux victimes, et saluons comme l’a fait Loïc Sécher, admirable de dignité, le courage dont a fait preuve Emilie pour revenir sur des accusations instrumentalisées.
Certains ont la pensée moins nobles que ceux qui les écoutent, et n’hésiteront pas à se servir des causes susceptibles de tétaniser leur entourage : Hier on désignait des crimes envers la religion ( sorcellerie, hérétisme, magie noire)
Les accusateurs sont les premiers à tirer partis souvent du crime qui va être commis par les autres ( rien qu’à la libération combien de femmes tondues, de gens pendus, désignés à l’encan par simple jalousie, profit d’héritage, vieux règlement de compte...)
Aujourd’hui que les crimes sexuels en tous genres ( et bien sûr aussi contre les enfants) ont été justement requalifiés à leur juste mesure, ne laissons surtout pas des gens malhonnêtes se servir de la sidération qui existent maintenant autour de ces affaires pour en tirer outrageusement profit, les enquêtes n’étant pas toujours modèles, voulant confirmer un peu trop vite des certitudes établies d’avance...
C’est ce que l’on a vu déjà dans l’affaire d’Outreau, avec ce précepte naïf, comme du Dolto mal compris » les enfants ne peuvent mentir !".
C’est pour ça que je me refuse de participer à cette curée DSK, qui ne tient, objectivement, s’il faut utiliser un mot qui a un sens, pas du tout la route.
Car il ne peut être question dans une telle affaire de se servir de son
pif, de ses intuitions, de son envie de régler des comptes et de saisir
la première opportunité qui se présente.
Cela risque de finir par déservir la cause des vrais victimes, et du combat où l’on s’investit !