Je n’ai effectivement pas lu « ceci » dans son intégralité, car très rapidement il se borne à une liste d’exemples qui n’apportent rien au fond du problème : vous pouvez totalement être anonyme sur internet si vous le désirez, ne serait ce que parce que Google ne va pas s’amuser à aller vérifier chaque profil un par un. Ce qui est condamné, ce sont les faux noms (Atila Ze Roxxor 912). Si vous vous inscrivez sous le pseudonyme John Atila, et que vous remplissez dans votre compte le champ « autre nom » avec « Atila Ze Roxxor 912 », vous pourrez même vous afficher avec en public. Ca ne vous empêche pas d’avoir un compte « Jean-Christophe Morel » à côté.
Les réseaux sociaux sont devenus quasi-obligatoires dans certaines professions, où ne pas avoir d’existence sur Internet est source de méfiance : quoi, vous avez quelque chose à cacher ? Un avocat qui ne publie pas, qui n’a pas de visibilité, n’inspire pas la confiance de ses clients. Mais il est clair qu’il vaut mieux ne pas exister sur le net plutôt que d’avoir une mauvaise réputation. D’autre part, certaines informations ne passent plus que par les réseaux sociaux, et pour être au fait de certaines actualités spécifiques, on est obligé d’y être.
La clé est dans la segmentation : j’ai plusieurs profils, avec plusieurs noms différents, qui correspondent à plusieurs activités sur le net. Ma vie personnelle est bien gardée, je communique sur mes activités juridiques sous un pseudo spécifique (avec une identité numérique complète... à vrai dire, sur le sujet j’en ai même deux, une pour la vitrine, où je reste totalement neutre et me borne à des commentaires d’arrêt, l’autre où je suis un peu plus libre dans ma parole), et encore une troisième identité pour mes activités annexes (cinéma, littératures, etc). Quand je veux dire quelque chose sur la toile, je choisis à qui je le destine, et je poste sous le profil correspondant. Je ne vois pas en quoi ma liberté est touchée (à la limite, la schizophrénie pourrait finir par me guetter...).
Si on doit pousser le vice plus loin, il suffit d’exploiter chaque identité sous un proxy différent, et vous voilà avec autant de personnes distinctes et bien réelles pour le grand méchant Google ou Facebook. La clé : un peu de méthode, tout simplement.