Merci de penser aux fonctionnaires, ça change des discours contribuant au « diviser pour mieux régner ».
La crise, tout le monde en souffre. Presque tout le monde, du moins. Ce qui permet au gouvernement de faire passer n’importe quelle loi, si destructrice soit-elle sur les plans social, économique, politique ; c’est la propension de chaque citoyen à taper sur / reporter la faute sur le voisin. On tape tour à tour sur les fonctionnaires, avec mention spéciale pour ces fainéants de profs et ces cheminots qui, en grève, prennent toute la France en otage ; et puis après, les médecins, les magistrats, les « privilégiés » d’EDF, ceux d’en bas comme d’en haut de l’échelle du « prestige » socio-professionnel. Et pendant ce temps, les vrais escrocs se frottent les mains.
C’est le même processus qui intervient au niveau global / européen, savoir : on nivelle vers le bas. Plutôt que d’aligner tous les pays de l’Union sur le niveau de vie des citoyens les mieux pourvus en termes de salaire, protection sociale, service public, etc. (seules raisons d’être d’un gouvernement « légitime », au passage), on stigmatise ceux qui font le moins d’« efforts » face à la crise. En clair, ceux qui ont le plus de mal à renoncer à leurs acquis sociaux (généralement payés au prix fort par leurs ancêtres).
Il faudra bien qu’un jour, les banksters comprennent que leur argent, c’est une valeur humaine. L’abstraction d’une valeur humaine, pour être exact ; et qu’aucun de ces euros / dollars ne leur appartient. Ils représentent l’activité du peuple, c’est-à-dire le cumul des efforts consentis par chaque citoyen — qu’il soit ouvrier, cheminot, prof, agent administratif ou technique, public / privé, etc. —, au nom du vivre « ensemble », et non « les uns contre les autres ». De même, la préservation des acquis et le nivellement des conditions de vie par le haut (plutôt que par le bas), ne pourra se faire qu’au nom du vivre « ensemble » ; sûrement pas en s’entre-déchirant comme des chiens.
Les vieux veulent une retraite ; les jeunes veulent du travail. Les chômeurs aussi veulent du travail pour vivre dignement, quand les actifs se sentent « débordés », « stressés », « surmenés », parfois au point de se suicider au bureau. J’ai peut-être l’esprit trop cartésien pour comprendre la mécanique plus « complexe » de la sphère socio-économique, mais quand même... j’ai comme l’impression qu’on pourrait bien s’entendre, et que les difficultés, se sont nos gouvernants qui les inventent, les maintiennent, et nous les imposent !