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Commentaire de REMY Ronald

sur Il faut renforcer l'Euro et non le supprimer


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REMY Ronald REMY Ronald 8 août 2011 17:57

Bonjour « NON666 ». 
Nous sommes d’accord sur un certain nombre de points d’analyse.
Mais il ne suffit pas de critiquer (magistralement du reste, félicitation).
Il faut aussi PROPOSER.
C’est un travail ingrat que je connais trop bien, surtout avec des politiciens qui n’écoutent pas, ou peu, ou trop tardivement et de manière incomplète, voire en détournant et orientant de manière contre-productive des propositiosn initiales. Nous avons des exemples précis type « CPE » à donner. Ce sera pour plus tard.
Pour revenir aux propositions, il y a plusieurs niveaux, dont ceux-ci :

1°) L’EURO

Une monnaie commune (récente et fragile) a le mérite d’exister (thème du mérite à développer ailleurs faute de place). L’Euro est une « monnaie de consommation » qu’il faut renforcer et mieux gérer, face au Dollar et aux spéculateurs. Mais la Banque Centrale Européenne ne doit pas uniquement contrer l’inflation (certes indispensable) mais muter institutionnellement pour permettre AUSSI l’avènement d’une « monnaie de production », en vue de dynamiser l’éducation nationale (largement incomplète), la recherche, la création d’entreprise et d’emplois. (thème de cette innovante « monnaie de production » -DTSL- à développer ailleurs faute de place).

Nos Gouvernements ont préféré aider massivement en priorité les banques sans leur imposer les indispensables conditions. Et maintenant, les caisses sont vides pour aider les Etats eux-mêmes, les éventuels grands projets industriels et sociaux ainsi que les citoyens. Tous ces gouvernements vont payer très chers leur aveuglement et leur médiocrité politique depuis trois ans (ou depuis 30 ans)

2°) REGULER LA SPECULATION :

Et oui, nous y voilà, le mal est là. Nous l’avions dénoncé dès 1990 et « commis » un livre dès 1993 dénonçant cet immense basculement du système mondial vers une spéculation effrénée, sans âme, sans boussole, capable de tout détruire sur son passage (page 17 à 34). Nous avions prédit cette crise qu’aucun gouvernement n’a vu venir, ni aucun parti (et encore moins les « Verts »).

Nous disions à l’époque que la moitié des moyens financiers était orientés vers la spéculation et non vers l’économie réelle. Ce que nous trouvions scandaleux. En vain. Car lors de l’effondrement de 2008, certaines banques avaient plus de 90% d’actifs centrés sur la spéculation !
Nous avions également proposé des solutions. Solutions qui demeurent d’actualité. On nous a répondu régulièrement qu’il est impossible de réguler la spéculation. Les électeurs décideront un jour d’écarter les élus les plus défaitistes et passifs, au profit de futurs élus « interventionnistes ».

3°) RESTAURER L’AUTORITE POLITIQUE

L’autorité politique doit être restaurée dans un certain nombre de domaines, notamment sur cette finance dérégulée qui déborde de tous les côtés et saccage les pays un par un au lieu de les développer. Regardez les conséquences de l’actuelle spéculations sur les produits agricoles qui fait monter artificiellement les prix. Des pauvres ayant du mal à acheter leur alimentation, des famines d’un côté, et de l’autre, des « costumes-cravates » derrière un ordinateur qui jouent au « casino mondial ». Même lorsque les spéculateurs dorment ou jouent au golf, les milliards continuent d’être gérés (d’être « joués ») par des ordinateurs savamment programmés, devenus quasi autonomes. Des « jeux vidéo-financiers » qui génèrent des milliards de sauterelles spéculatives dévalant sur tel ou tel pays affaibli, incapable de supporter tout seul cet immense pression mondialisée (d’où l’indispensable et « conditionnelle » solidarité entre banques centrales pour la Grèce et d’autres pays).

4°) BRISER LE CERCLE DE LA COMPLICITE :

Nous avons démontré que nous étions TOUS complices de ce système qui dévore la planète. Du moins tous ceux qui bénéficient d’un salaire, d’une assurance vie, d’un fond de pension, d’une caisse de retraite, d’un placement quelconque (en prévision des mauvais jours ou simplement pour nos enfants). Tous ceux qui ont un placement veulent toucher le maximum de revenus de ce placement. Et bien entendu, rares sont ceux qui veulent savoir comment sont obtenus ces gains. Une célèbre porte parole d’extrême gauche était elle-même cadre dans une de ces grandes banques complices.

Nous préconisons un nouveau type de gouvernement, ayant le courage de siffler la fin de cette anarchie spéculative en produisant des lois et des règlements fiscaux efficaces :
==> Traitement « homéopathique » mais suffisamment « pédagogique » pour les épargnants complices mais passifs.
==> Traitement fiscal radical pour chaque « joueur physique et moral du casino mondial ».

Ces solutions radicales, nous les proposons depuis un quart de siècle.
Et en 2012 ou 2020, il se trouvera encore probablement une majorité d’électeurs qui vont s’y opposer tout aussi radicalement. Pourquoi ? Parce que notre action gouvernement « alternative » fera clairement baisser les recettes de la « rente spéculative ».
(D’où le terme bien pesé de « courage politique »).

5°) COMBATTRE SUR LE PLAN INTERNATIONAL :

Mais bien entendu, les membres de l’UMPS continueront de nous répondre que les capitaux fuiront la France dans ce cas là. Que rien ne pourra se faire si ce n’est fait dans chaque pays en même temps. Donc c’est impossible. Donc inutile de parler de ce dossier trop compliqué aux électeurs. Voilà où nous divergeons. Nous refusons d’abdiquer au prétexte que l’Europe est divisée et que le Monde est divisé. Il faut commencer dans un pays, mobiliser d’autres pays, montrer l’exemple et faire « tâche d’huile » sur l’échiquier politique international.

6°) PREPARATIF NATIONAL TEMPORAIRE

En attendant l’utopique unité mondiale sur ce traitement fiscal de la spéculation, nos propres banques ne vont-elles pas s’effondrer à cause d’une « concurrence déloyale » ?
(les autres pouvant s’empiffrer, se « shooter », avec une spéculations sans limite).
Afin de ne pas voir s’effondrer en Bourse telles ou telles banques dont on aura divisé administrativement et fiscalement les recettes spéculatives par deux ou quatre, l’option de nationalisation temporaire sera soigneusement préparée.
Nationalisation pendant combien de temps ? Tant que le Parlement le jugera nécessaire, y compris jusqu’à ce que toutes les banques du monde obéissent à un certains nombre de règles de bon sens que les futurs législateurs français, européens et mondiaux forgeront sous notre pression populaire.

Comment aider les banques exemplaires et financer les éventuelles nationalisations ? Toute banque dépassant un certain seuil d’activités spéculatives verra son statut social (et fiscal) changé en simple « société financière ». Elle pourra continuer à jouer majoritairement sur dans le casino mondial, sa capacité à créer de la monnaie en lien avec la banque centrale lui sera retirée et elle payera un peu plus d’impôts.
S’ajoute à cela notre fameuse mini-taxe sur les flux financier (qui fut nommée plus tard « taxe Tobin » de manière erronée, contre l’avis Monsieur Tobin lui-même, puisque son projet et son objectif étaient différents). Mesure soit disant « impossible » lorsque nous la proposions dans les années 90... et qui vient enfin d’être voté par le Parlement et mis afin à l’ordre du jour en Europe et par le G20.

7°) ELARGIR AU MAXIMUM LES SOUTIENS

La critique, nous la faisons depuis les années 1990. Et aujourd’hui, vu les dégâts, cette critique est bien plus facile à faire. Mais ce qui intéressent les militants « sociétaux » de tous les partis et les électeurs qui s’y intéressent (ils seront de plus en plus nombreux), ce sont les solutions constructives.

La doctrine anar ou d’extrême gauche du « grand soir nihiliste » (et de la « guillotine judiciaire » généralisée pour tous les cadres de la haute finance) n’est absolument adaptée.
Comme le dit l’adage, « Il ne faut en aucun cas jeter le bébé avec l’eau salle du bain ». La destruction de ce qui existe (et notamment de l’Euro) ne produira qu’encore plus de désordre et donc de préjudices pour les pays et les citoyens les plus vulnérables.
(thème des conséquences négatives de la suppression suicidaire de l’Euro développé ailleurs, faute de place).
Au vu de la complexité de la tâche, des difficultés à réparer cette immense « merdier financier », et de l’urgence à le faire, la participation de nombre « anciens »fauteurs« à l’amélioration du système sera nécessaire ( »Les anciens contrebandiers faisant -parfois- les meilleurs gendarmes« ).
D’où l’appel surprenant à développer un innovant... »extrême centre rhizome« 
(article précédent sur »Agoravox").
A+
Cordialement.
(avec mes excuses d’avoir été —comme à mon habitude— un peu long sur ce sujet sujet néanmoins difficile)


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