Je relève une erreur dans votre critique : vous prétendez que la moitié du corps électoral français qui est féminin, ne serait pas sensible du tout à cette image de Mme Royal.
- C’est ignorer que l’individu, homme ou femme, est au centre d’au moins six cercles sociaux concentriques, répartis, du plus large au plus étroit, selon l’âge, le sexe, l’ethnie, la nation, la classe, le clan.
Or chacun de ces cercles exerce, selon les dominantes en jeu, depuis la tendre enfance, une influence décisive sur le cadre de référence de chacun de ses membres.
Dans une société patriarcale de longue tradition comme la nôtre, - même si elle évolue considérablement, comme le montre l’allergie désormais viscérale aux instruments de servitude féminine - l’image de la femme dictée au fil des siècles par le pouvoir masculin est intégrée non seulement par les hommes mais aussi par les femmes qui s’y conforment par nécessité ou stratégie. Il en est, du reste, aussi de même des hommes qui se conforment à l’image que les femmes ont d’eux-mêmes
- Ne soyez donc pas étonnée que Mme Royal en réponse aux agressions sexistes réplique par un sexisme inversé.
- À ce jour, c’est une minorité de femmes seulement, sauf erreur, qui prétend rejeter ces images sociales au nom de leur émancipation face au pouvoir masculin. Et encore, entre les paroles et les actes, il y a une marge.
- Ou alors il faudrait admettre que les stratèges publicitaires et les entreprises qui les emploient, gaspillent des sommes folles en jouant sur cette image de la femme séductrice sans accroître leurs ventes. Or, ce n’est pas ce que l’on constate, fût-ce à votre désespoir ! Paul VILLACH