Steinbeck écrivait dans ses « raisins de la colère », qu’outre le fait de gagner sa croûte, manger, avoir son confort ; l’enjeu premier de l’emploi, pour un être humain, c’est de se sentir utile. Les muscles ont « besoin » de travailler ; les neurones aussi. Et puis il y a l’idée de vivre « dignement », des fruits de son travail... Je ne pense pas qu’il faille culpabiliser de se trouver dans cette situation dès lors qu’elle vous est « imposée » par les circonstances (chômage élevé, gestion déplorable et inhumaine de la « crise » par un gouvernement méprisant envers les « laquais »), ou de « devoir » se contenter de si peu pour vivre. En revanche je trouve malsain d’« accepter » cet état de fait ; sinon « malsain », disons « triste ». Vous avez sans doute quelque chose, un talent qui ne demande qu’à s’exprimer : revendiquez-le, au lieu de vous contenter de vos 400€ par mois !
Il y a manifestement des moments où vous vous ennuyez, des sursauts de conscience qui vous font dire « non, ce n’est pas normal, ce n’est pas satisfaisant » ; et qui vous poussent à demander à d’autres ce qu’ils en pensent. Songez aussi que le peu de confort que vous avez, résulte des efforts fournis par ceux qui bossent : si tout le monde se contentait d’un RSA sans bosser, les infrastructures du pays ne seraient pas longues à en pâtir. Elles se détériorent déjà à vue d’œil, dans certaines régions (une honte, compte tenu de la main d’œuvre disponible). Songez aussi qu’au lieu d’essayer constamment de vous convaincre que vous êtes dans le vrai (quand votre cœur vous dit le contraire), vous pourriez vous sentir effectivement utile à la société ; fier de participer à l’accomplissement de grandes choses ; et heureux de pouvoir faire de beaux projets de vie (pour vous, votre femme, et vos gosses). Je ne dis pas que c’est simple, ni même que c’est mon cas ; mais ce n’est pas en se contentant de peu qu’on progresse et qu’in fine, l’on parvient à se sentir mieux.
Ceux d’en haut se font une joie de savoir que tant de gens se contentent de si peu... Si vous voulez que ça change, bougez ! Battez-vous !