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Commentaire de cevennevive

sur Les féministes ont raison et j'aurais fait comme elles. Sauf que... (2)


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cevennevive cevennevive 10 août 2011 17:26

Bonjour Hommelibre,

Je retrouve un peu plus mes repères et mes observations dans votre article d’aujourd’hui...

A mon avis, si « l’on est passé à autre chose : au stéréotype masculin du prédateur ou de l’ogre » comme vous le dites en conclusion, ce n’est pas à cause de cette dichotomie sociale femme/homme. C’est plutôt, l’information et l’instruction aidant, une prise de conscience des femmes qui ont pu s’informer, lire (le code Napoléon par exemple, les journaux, etc) et réfléchir sur leur condition de misère intellectuelle, pas de misère sociale ou physique.

En Cévenne protestante, la plupart des femmes savaient lire bien avant le reste du pays parce qu’on leur apprenait à lire la bible (lecture interdite par le clergé durant des siècles). Et au cours de mes recherches historiques ou généalogiques, et à l’aide de manuscrits gardés précieusement par ma famille, je me suis aperçue que les femmes étaient fortes, très fortes dans ma région. Elles menaient la famille sans se plaindre de leur condition et sans incriminer l’homme ou les hommes. En fait, je crois bien que c’étaient elles qui commandaient dans le foyer...

Il y a aussi la science médicale de ces époques obscurantiste à incriminer. Je possède un livre de médecine de mes aieux « le médecin des familles » 1826. Il y est décrit tant et tant d’erreurs sur le corps de la femme, sur le sang des règles auquel l’homme ne devait pas toucher sous peine de devenir fou (sic), sur l’impossibilité de faire quoi que ce soit lors de ses mentrues, sur la grossesse avec les risques de rencontrer un animal sauvage ou un humain malveillant, du lait qui risquait de « tourner » dans les seins etc... que les femmes qui savaient lire ne pouvaient qu’être révoltées de cette bien pensance de l’époque.

Alors, mettons-nous à la place d’une moitié de la population qui découvre soudain, sachant lire et s’informer, qu’elle est une partie largement sous-developpée et impure (et là, je ne parle pas de religion, cette impureté, cette débilité appliquées aux femmes émanaient du social)... Cette moitié de la population, ces êtres humains féminins, se sont révoltées. Contre qui ? Contre l’autre partie naturellement, coupable dans leur esprit de les mépriser au point d’ignorer jusqu’à leur physiologie.

L’impact de l’instruction est si important que, durant des siècles, il était interdit d’apprendre à lire aux filles. Pourquoi selon vous ?

Peut-être n’est-ce pas seulement ce réveil intellectuel des femmes qui a provoqué leur révolte, mais cela y a grandement contribué.

Quant à moi, toute petite, lisant la bible (ma grand-mère m’a appris à lire avec la bible bien avant que je n’aille à l’école) je m’insurgeais déjà sur les versets de l’apôtre Paul... Alors... Ensuite, j’ai mis en doute tout ce que cet ouvrage racontait...

Et des prédateurs et des ogres, il y en a tant. Les féministes radicales les ont désignés « homme ». Mais est-ce être un homme que d’être un prédateur et un ogre ?

Et puis, Hommelibre, comprendre la révolution, déplorer ses abus, est toujours bénéfique mais empêche parfois de voir pourquoi elle a eu lieu. Ces femmes, ces suffragettes ont été des révolutionnaires, la révolution a été lente, insidieuse et les idées qui ont présidé à son apparition ont laissé parfois un relent de dictature (comme en 1789 ?)

Cordialement.


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