@ Colbert
Merci pour votre réponse.
Je suis d’accord avec l’essentiel de ce que vous dites. Je veux juste souligner le fait qu’un Mars Direct ne compromet pas un Constellation ultérieur ; si un propulseur nucléaire rentable et sûr est développé pendant les premières missions de Mars Direct, il sera logiquement implémenté dans les missions suivantes.
Un projet Constellation empêche par contre un Mars Direct, dans le sens où il oblige à un prérequis incertain qui permet de remettre aux calendes grecques toute décision politique. Et son coût est même certainement faramineux.
Si l’objectif est bien d’amorcer la conquête du système solaire et de semer les premières graines vivantes sur des mondes (probablement) morts, alors j’opte pour la stratégie la moins exclusive. Un programme Mars Direct, étalé sur moins d’une décennie, est aujourd’hui dans les cordes de la NASA, sans ajustement structurel fort. Un programme Constellation à 400 G$, nécessiterait comme vous le dites une restructuration économique et un très fort investissement politique - ressource rare.
Globalement, je me méfie de plus en plus des approches trop macroscopiques. « Nier » (et je ne parle pas pour vous) les difficultés techniques, risque de nous renvoyer vers des situations délirantes comme celles qui concerne le renouvelable aujourd’hui. Quelque part, si l’on doit dépenser 2000 milliards d’€ pour 20% de renouvelable, c’est que les ingénieurs de ce domaine n’ont pas fait leur boulot ; ils l’auraient fait, si c’est possible, une énergie « renouvelable » (je tiens aux guillemets) plus rentable que le pétrole et/ou le nucléaire, les aurait remplacées sans le délire actuel sur le sujet. C’est pour cela que les trésors d’ingéniosité d’un Zubrin me semblent intéressants : faire mieux, plus probable, moins incertain permet d’espérer d’atteindre notre objectif plus rapidement.
A mon sens, il est temps que les ingénieurs - et j’en suis - cessent de se plaindre du « système castrateur ». Nous sommes payés pour trouver des solutions, et se plaindre est, AMHA, terriblement inhibant. Cela n’empêche en rien par ailleurs de trouver des solutions pour renverser le débit d’argent de la finance vers l’industrie (et les écolos ne nous aident pas).
A ce titre, j’estime que les initiative vers les tourisme spatial, orbital, voire les voyages privés autour de la Lune, sont un bon début pour arracher l’argent des riches vers des activités industrielles, de progrès, plutôt que la spéculation. Peut-être serait-ce un biais intéressant pour recentrer le fric vers les « masses laborieuses » et les entrepreneurs innovants.
A votre disposition pour en discuter (si cela ne vous gêne pas que ce fil s’éloigne de la Une d’Avox)