Très intéressant article. Je me suis toujours interrogé sur ce qu’est une prétendue civilisation qui en a écrasé une autre avec barbarie. Au pays des Mayas, à tout instant je pensais que les civilisés n’étaient pas les conquérants mais les conquis.
Le mot barbares ne s’attribuait pas aux massacreurs de la St BARTHELEMY puisqu’ils représentaient la civilisation catholique, de même que dans le « nouveau monde » tortionnaires et missionnaires étaient censés ne pas être barbares lors de la longue conquête. Pourtant ces « civilisateurs » étaient des barbares.
Bref, je soumets ici le terme de civilisation à l’appréciation de tous !
Peut être simplement n’y a - t - il jamais eu de civilisation, mais des puissances d’oppressions. Et on a confondu le mot avec la richesse artistique ou philosophique qui a pu s’épanouir (une culture) dans la suite continue de l’évolution des hommes, qui sont dans l’Histoire sans la maîtriser vraiment, même si par leur action sur la nature et leurs relations entre eux, ils évoluent. L’homo sapiens a produit une convergence mondiale en matière de biens matériels, de technologie, mais aussi de morale avec la déclaration universelle des droits de l’Homme.
Et là, il y a du nouveau, la protection des minorités, le respect dû à tout homme ou femme dans l’égalité. Je pense que notre siècle des Lumières a été un pas décisif de ce point de vue pour une marche mondiale vers la civilisation, mais nous ne sommes pas encore civilisés, les guerres tribales ou interreligieuses subsistent, les tentatives hégémoniques (qui pour moi n’aboutissent pas à des civilisations mais à des dominations). Des peuples ne devraient jamais prétendre en civiliser d’autres, l’expression civiliser enlève au mot civilisation le contenu qu’on lui attribue en général !
Je me permets donc de conclure que notre République sociale menacée représente un jalon qu’il ne faudrait pas perdre dans la lente émergence de la civilisation, une sorte d’épanouissement de l’homo sapiens qui disparaîtra peut être suite à un cataclysme, des épidémies nouvelles. En attendant il est là, et il s’arrivera jamais de son vivant à la perfection de la civilisation. L’égalité des hommes et des femmes, le maintien de la diversité des philosophies dans un respect mutuel, la justice dans la répartition des richesses au plan de la planète, sont peut être les tâches les plus exaltantes du siècle ou du millénaire.
Pour illustrer mon propos, j’ai parcouru les articles de mon site Retraités dans la République, et il n’y en a pas beaucoup qui sortent de la polémique. Il faut songer plutôt au millénaire qu’au siècle pour l’accomplissement d’un nouveau progrès décisif !
J’ai trouvé l’article « Michel SERRES : Science, civilisation, religions en bascule » ici :
http://chessy2008.free.fr/news/news.php?id=136