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Commentaire de easy

sur Plaidoyer pour le bonheur


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easy easy 19 août 2011 12:16

Vous me sensiblisez à la notion de « bonne violence » que recommandent les Livres.
Et vous m’apprenez la polémique qu’il y a eu entre les moines de Tibrine

Merci.




Premier point rapidement : je le répète, à mon sens, il n’est pas dans la dévolution du D Lama de tirer les oreilles de qui que ce soit et je serais déçu qu’il le fît.

S’il y a ménage à faire, nous pouvons certes nous inspirer des bouddhistes qui excluent la violence mais nous devons la digérer l’assimiler et en exprimer le résultat PERSONELLEMENT. Non par le biais de quelque porte-parole.

Si le D Lama ne veut pas s’impliquer en tireur d’oreille c’est d’une part parce que ce n’est pas dans sa mentalité, c’est aussi parce que ce n’est pas dans l’intérêt politique de son peuple et c’est enfin parce que ce serait contre productif (Là, nous donnons des leçons au dictateur Syrien et il s’en moque à l’instar de tous ceux à qui nous aurons tiré les oreilles)

C’est à nous, héritiers des Livres, de faire notre travail de nettoyage.



Plus profondément.

J’en suis convaincu, la violence, la bonne violence abrahamique dont vous parlez à juste titre, si elle semble se formaliser dans quelques versets, est pleinement présente dans l’ensemble des Livres.

Même sans les versets explicitement violents, il règne dans ces Livres, une menace qui crée une ambiance comminatoire. 
Même sans les versets violents, il y a un risque, un jugement, une condamantion, un enfer.

On peut gommer tous les versets sataniques, si l’on maintient le Jugement, la condamnation et l’enfer, les Livres resteront violents.





Plus profondément encore.
 
Même si l’on gommait le jugement, la condamnation et l’enfer, le seul fait de la pâmoison, de l’idolâtrie est une grande violence.

A une époque où j’étais très amoureux d’une belle femme, quand je me trouvais en public avec elle, chacun remarquait que je ne voyais qu’elle. Chacun ressentait une violence contre lui car il n’existait alors pas à mes yeux (Et ça m’a valu bien des représailles, bien fait pour moi).
Et bien ce qui s’était produit là se serait produit pareillement si au lieu de ne regarder que ma belle, je n’avais regardé que mon dieu.

Passer sa journée à focaliser sur Sheila ou Jésus, les placer au-dessus de tout et de tous, provoque de la violence.


Dans le Vipassana, il y a une méthodologie et une ambition qui visent simplement la tranquillité de l’esprit. S’il y a une illumination de proposée c’est uniquement en termes de clarté ou vérité banale et par écartement de nos paranoïas ordinaires. C’est bouleversant d’être déparanoïsé mais c’est aussi très banal en termes de valeur ou de hiérarchie entre les hommes.


Dans le système de Lhassa, il y a une complication qui est due à la nécessité d’établir une aristocratie de moines (pour faire de la région un Etat économique, politique etc)
Du coup, à Lhassa, il y avait aussi une aristocratie d’états mentaux allant à considérer que l’état mental du D Lama était d’un ordre supérieur à l’état mental des autres. Ce qui est absurde, surtout si c’est dogmatique.

Cette hiérarchisation est certes compréhensible et probablement indispensable pour maintenir une pyramide d’autorités mais elle crée des tensions, des jalousies et des violences. Déjà entre moines, faut pas croire, et surtout entre nous, d’ici. D’où les « étonnantes » attaques dont le D Lama vient de faire l’objet sur ce papier de Gabriel

Tant mieux pour lui (d’un point de vue individuel) si le D Lama peut tirer un trait sur ses obligations politiques et donc balancer à la poubelle (progressivement) le fatras qui hiérarchisait les états d’âme. J’imagine, j’espère pour lui que désormais simple quidam, il ira à une version plus proche du vipassana. Là il n’y a pas de hiérarchie, pas de complexes, pas de jalousies, pas de compétition puriste, pas de violence.


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