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Commentaire de easy

sur Ce que les chiffres de la désindustrialisation ne montrent pas


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easy easy 22 août 2011 13:43

Parce qu’en Allemagne ça fait plus d’un siècle qu’on accumule des Delta de foi supérieure dans l’industrie, dans le travail dur, nos industries française sont très souvent frontalières avec ce pays ou avec des pays eux-aussi gagnés pas l’ouvriisme allemand (Suisse, Autriche, Italie du Nord)

Je signale au passage qu’entre 1980 et 2000 toute la quincaillerie d’ameublement (charnières de portes, coulisses, serrures...) utilisée en France provenait d’Allemagne, de l’Italie et de l’Autriche (si l’on excepte le biais des Ikea et autres Alinéa, car ces entreprises peuvent avoir des sources alternatives, plus indiennes et chinoises)






Autre aspect de la problématique.
Au-delà des questions rebattues du coût salarial justifiant la délocalisation, à laquelle s’ajoute la répugnance pour le travail manuel que je souligne ici, il y a aussi la très grosse question de l’acier.

Rappelons-nous, c’est à peine croyable, que Mao avait imposé que chaque village ait son haut-fourneau 

Mao, trouvant que l’URSS grandissait bien grâce à son industrie, décida soudain, en 1958, le Grand bond en avant et là, chose unique dans l’Histoire du Monde, il a imposé à toutes les campagnes de passer industrielles (ce que ne faisait pas l’URSS)
Soudain, des millions de Chinois, dans tous les bleds et villages, devinrent disons forgerons.
Mao voulait, en 15 ans seulement, que la Chine qui n’en produisait pas du tout, produise autant d’acier de le pays qui en produisait alors le plus, l’Angleterre.

Dans un premier temps, il ne s’agissait pas d’exporter mais que chaque commune devienne auto-suffisante.

La mentalité agricole est une affaire de longue haleine et elle a des conséquences sur la manière de considérer l’avenir de la famille (savoir qui se transmet surtout de père en fils et qui suffit). La mentalité de forgeron, peut effectivement s’acquérir en une génération et elle pousse alors à des visions archi différentes qui deviennent déconnextées de la terre, de l’endroit et qui sont beaucoup plus prométhéennes, créatives. 

Alors que la Chine exportait auparavant surtout des produits bruts (de récolte ou de première transformation) le programme Acier indiquait qu’on allait pouvoir, à terme, exporter d’abord de bêtes fers à béton, de bêtes enclumes et de bêtes chaînes, mais qu’au fil du temps, on allait finir par exporter des barbecues, puis des vélos, puis des motos, puis des avions. 


Le Grand bon en avant, les hauts-fourneaux dans chaque village, ça a été une catastrophe (même en termes de qualité des produits) et Mao a dû très vite en convenir tant la Chine crevait de faim. Il a donc stoppé ce programme. Mais le germe de l’industrialisation + autonomie donc débrouillardise avait tout de même été semé dans tous les recoins de la Chine.
Même revenus à la culture des choux, les Chinois restèrent à concevoir qu’ils pouvaient produire et exporter autre chose que de bêtes produits de base.
Et puis Mao a démontré qu’il était très possible de discipliner ou endoctriner des millions de personnes (jamais on aura vu ça ailleurs) 

Il était donc possible de devenir un pays industriel, chaque Chinois en devint de plus en plus convaincu.




Et cela pendant qu’en France, surtout en France, les Blancs ne voulaient plus s’habiller en bleu.

Le sang bleu oui.

L’habit bleu non, car trop rouge.



 


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