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Commentaire de easy

sur DSK non blanchi, l'étrange procureur Vance


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easy easy 24 août 2011 11:50


Ce que vient de dire le bureau du procureur ne blanchit effectivement pas DSK mais fait ressortir un principe :
Il y a des gens qui ont tendance à afficher leurs vices et c’est le cas de DSK pendant qu’il y a des gens qui s’obstinent à paraître des anges alors qu’ils ont les mêmes vices que tout le monde + celui de la dissimulation.

Quand un individu ne se gêne pas pour mater ou caresser ou dire sur le cul de l’autre sexe, il s’expose certes à avoir une réputation qui peut le planter gravement en cas de plainte.

Mais lorsque la plainte porte sur un fait où l’on ne peut juger que face à un jeu de parole contre parole, ce satyre réputé peut finalement ressortir bien plus sincère qu’une plaignante qui aura passé sa vie à s’afficher en ange.

Afficher son goût pour le pouvoir, il l’a fait notre DSK (c’est de toutes manières le fait commun de tous les politiques et nous votons pour qu’ils nous représentent, c’est dire)
Afficher son goût pour le luxe, il l’a fait notre DSK (c’est de toutes manières le fait de tous nos gens déjà riches et de ceux qui essayent de le devenir, Yaka voir les queues au Loto)
Afficher son goût pour les femmes en enfilade, il l’a fait notre DSK (C’est de toutes manières ce que font des millions de gens, hommes et femmes, Siffredi, Bond, Mitterrand, Clooney et Carla en tête)

Hypocrite lui, menteur lui, falsificateur lui ?
D’autres le sont clairement plus qui se cachent bien plus que lui pour vivre ces excès.
D’autres le sont clairement plus qui font tout pour passer pour des anges

La Justice, quand elle n’est ni de l’ordalie ni du duel au pistolet, exige que les parties s’insultent et se dénigrent, hélas. On a constaté cela lors des divorces et on a installé il y a des années, une procédure dite amiable pour réduire ce phénomène. Mais il a repris de plus belle avec la question de la garde des enfants et des pensions. 

Dans la Justice réalisée via un Organe qui juge (roi ou jury), la réputation compte beaucoup et il est capital d’avoir une excellente réputation (il peut tenir de ce phénomène que nous soyons si nombreux à avoir de nombreux « amis » interchangeables grâce aux réseaux. On s’y fabrique une bonne réputation faite de vents)

Le fait d’avoir une mauvaise réputation, comme celle de DSK, quand on est accusé de viol et que tout va se jouer en parole contre parole, est évidemment très pénalisant en premier abord (on peut facilement être lynché sur le champ et DSK n’en est pas passé loin)


Mais parce que la réputation est devenue très importante, il y a toujours, dans ces affaires de parole / parole, deux temps :
Le premier où le réputé sulfureux est lynché sur le champ
Le second où l’angélité de l’accusation est mise à mal suite à la fouille approfondie de sa vie.

Banon, idem que Dialo. Cette jeune blonde s’imaginait pourvoir profiter de la sale réputation de DSK, s’était ennivrée de cette certitude mais voilà que des gens exposent des détails sur sa vie qui ne plaident pas pour sa position d’ange.


Tout ça n’est dommage que pour ceux qui préfèrent croire que la Justice permet de distinguer entre méchants et gentils.
Mais ce n’est pas dommage pour ceux qui croient que la frontière est floue entre les deux espèces et que l’intégrité absolue n’existe que chez ceux qui vivent isolés de tous (Diogène de Sinope en étant alors un des très rares exemples).




Tous ces procès intentés sur des cas frontaliers nuisent aux procès intentés sur les cas absolument durs où il y a un véritable méchant et une véritable victime qui en cet instant de la chose, n’était vraiment pas dans un jeu relationnel avec son agresseur.


Une femme fait un footing, elle est agréssée par un inconnu. Elle n’était dans aucune sorte de jeu relationnel avec lui. Elle est archi clean dans cet épisode. A cette femme violée par un agresseur sorti des bois ou par une bande parfois armée, il faut rendre justice car elle a subi une relation alors qu’elle n’était pas du tout à la recherche d’une quelconque transaction ou commerce. Disons, d’une autre manière, qu’elle ne cherchait en aucun cas à séduire pour quelque affaire que ce soit.


Une femme qui va interviewer un homme de pouvoir dans un endroit privatif est dans un jeu relationnel avec lui. Elle demande et espère un certain commerce avec lui.

Une hôtesse de l’air est également dans un jeu relationnel avec tous les passagers et surtout avec les hommes. Le nier serait dénier.

Une femme de ménage de 90 kilos, de 1,80m, de 32 ans n’est pas physiquement ridicule face à un DSK de 62 ans. Elle fait le ménage, il déboule nu. Si elle est une sainte, elle décampe dans la seconde et aucun DSK ne pourrait l’en empêcher à cette vitesse là (Car il faudrait aussi qu’il ait eu envie de sexer avec elle dans la même seconde). Si par extraordinaire il avait tout de même empêché cette sortie, elle aurait pu hurler. Elle n’est pas de voix fluette. Elle aurait ensuite pu se battre, griffer, frapper, bousculer. Enfin, elle aurait pu mordre ce qu’elle avait à portée. Elle n’a rien fait de tout ça. Elle est donc entré dans un jeu relationnel avec lui. Elle a essayé de négocier quelque chose



L’existence du jeu relationnel, du jeu de transaction ne ressort jamais dans les premières pièces d’un procès et même entre ex conjoints où celui qui se plaint élude ou dénie ce jeu.
Mais il finit par ressortir au fur et à mesure de l’instruction.



La Boétie peut nous aider à piger et à affirmer l’existence d’un jeu de transaction entre des gens, même entre un maître et un esclave devenu important.
Nous ne vivons pas en société sans développer une disposition permanente aux transactions (que seuls les autistes et similaires refusent)


Dans un CHR, hôtel, restaurant, café, il existe une principe de transaction entre le personnel et la clientèle (qui s’établit de façon formelle au niveau des pourboires). Parmi les boulots que les personnels y exercent, il y en a qui sont les moins transactionnels (plonge, lessive, cuisine). Et il y en a qui le sont nettement plus (portier, groom, concierge, ménage). Quand on bosse en CHR et qu’on refuse toute transaction avec la clientèle, on n’accepte que les postes qui ne permettent aucune rencontre. Quand on préfère les transactions, on bosse aux postes qui permettent les rencontres. 

Toutes les femmes et tous les hommes qui bossent près des chambres, près des lits où passent une clientète sont ouverts à une transaction. Et il s’agit alors d’une transaction conçue pour être adaptée au rythme du turn over de cette clientèle, rapide donc.

Ne pas admettre que dans les hôtels où se croisent des gens très riches et des gens très pauvres, où le principe des pourboires est acquis, où le principe des services visant à satisfaire de façon improvisée, discrète et tous azimuts une clientèle réputée exigeante, c’est dénier un élement essentiel en cas de litige.

Dans la grande Histoire de l’« hôtellerie », il y a eu l’épisode très marqué des hôtesses de l’air pendant les années 50-60.
Ce qui s’était passé dans les avions, tant avec les passagers qu’avec les pilotes (très bien payés) et alors que ces professionnels de l’air étaient loin de leur domicile, que les hôtesses étaient obligatoirement célibataires, jolies et avenantes, alors que ces personnels passaient la moitié du temps à se reposer dans des hôtels avec piscine et dans des régions à valetaille très bon marché, a déterminé les principes de l’hôtellerie grand public en général.

L’Hôtellerie à l’époque de Sissi et du Titanic était une chose déjà spéciale mais elle était limitée à une clientète rare.
Dès le développement du voyage accessible à tous, l’hôtellerie a appliqué les principes jusque là réservés aux princes à tous les bidochons du monde qui l’exigeaient.
La devise du client roi s’était appliquée dans l’hôtellerie avant tout autre endroit et tous azimuts (car dans la couture, quand on fabriquait une robe ou un costume, cette devise valait aussi mais seulement sur le plan de la fabrication du vêtement).

[C’est cette devise qui, dans les ex colonies, et exercée à l’échelle nationale, aboutit au tourisme sexuel]




J’insiste sur le fait que par rapport à une justice réalisée par la voie de l’ordalie ou du duel, la justice qui passe par le jugement d’un Organe (roi, Cour ou jury) oblige que les décisions ou conclusions soient tranchées et diabolisantes contre une des parties.
Et si la plupart du temps c’est l’accusé qui est diabolisé des orteils aux cheveux, il arrive parfois mais très rarement que ce soit le plaignant qui ressorte diabolisé.

Là, on se retrouve face à un de ces très rares cas. Pour abandonner ses poursuites (qui exigeaient une diabolisation de l’accusé), le bureau du procureur est obligé de diaboliser l’accusatrice.

Comprenons donc que cette extraordinaire diabolisation de Nafisatou est le pendant des constantes diabolisations des accusés.

Les diabolisations que nous aimons tant, dont nous ne savons plus nous passer (yaka voir notre large consommation sur ce forum), si elles frappent le plus souvent les accusés, frappent parfois, mais très rarement, les accusateurs. Et le tout, à due proportion des médiatisations.
Dans le contexte actuel, ceux qui préfèrent limiter les diabolisations, choisissent le silence médiatique.
Et même si 6 990 000 000 personnes se sont tues, le bruit qu’auront fait les 10 000 000 de diabolistes l’a emporté.





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