Le système de vote d’Agoravox est assez intéressant car face à une question semblable, il permet de jauger l’opinion populaire, plus que de mesurer la pertinence des commentaires. Et tout cela depuis notre petit confort, que n’ont pas les populations locales, ni les soldats déployés sur place.
Un premier point qui me frappe est qu’après une lecture en diagonale celui qui soutient le maintien des forces américaines en Irak se voit affliger d’un commentaire négatif. Par conséquent si je me déclare en faveur du maintien des troupes américaines, je m’attends à être moinsé (mais certains diront qu’on sait « pour qui je roule »).
D’ailleurs dans un commentaire, un lecteur souligne que la majorité des Américains sont contre la politique de Bush. Lors de l’invasion, c’était l’inverse. En faisant volontairement une analyse simpliste, on pourrait suivre la logique de certains et dire « ils avaient tort alors, et donc ils ont tort aujourd’hui ». Oui, je sais, dit comme cela, c’est ridicule. Mais si c’était le cas ? Il est clair pour moi que l’invasion de l’Irak était une erreur, car même s’il était un dictateur, il avait pour avantage de maintenir un calme relatif dans un pays multiethniques. J’ai coutume de comparer avec la Yougoslavie, qui a éclaté de manière sanglante à la disparition de Tito. Oui, Saddam Hussein était un dictateur de la pire espèce, et il a beaucoup de sang sur les mains, mais on peut se demander s’il n’était pas un moindre mal face à la guerre civile qui est là aujourd’hui, et qui était prévisible, sauf apparemment pour les stratèges américains de l’administration Bush... Mais il est trop tard pour revenir en arrière, et même discourir des raisons de l’invasion (amener la démocratie ? bien sûr...) me semble aujourd’hui un peu dépassé. Hussein n’est plus et le chaos s’est installé. Que signifierait un départ des Américains pour les Irakiens ? Ne peut-on craindre une guerre civile totale, bien plus meurtrière que la situation actuelle, pourtant déjà catastrophique ? Le retrait américain est devenu populaire devant les chiffres des pertes GI’s. Stratégie classique, déjà appliquée à Iwo Jima. Il s’agissait d’infliger le maximum de pertes pour impressionner l’opinion publique de l’ennemi. Dans le cas de l’Irak pourtant, le gouvernement Bush avait pris les devants : le chiffre des GI’s, combiné avec les pertes anglaises et des autres pays « alliés », est en réalité loin de révéler les pertes occidentales, car il ignore les sociétés privés qui oeuvrent sur place, et dont les pertes ne sont pas publiées car cela relève ici en quelque sorte d’un accident du travail, et non d’un militaire tombé au champs d’honneur (de source fiable, il m’a été rapporté que Donald Rumsfeld, lors de sa visite en Irak, était escorté par des privés, et non des militaires). Soit la stratégie Bush a échoué, et l’opinion publique a changé. Je me souviens pourtant d’une discussion que j’ai eu dans un avion il y a un an et demi avec un démocrate convaincu, dans laquelle la question du retrait avait été évoquée. Selon lui, les démocrates n’étaient pas pour, car cela conduirait à une situation encore pire. Aussi si aujourd’hui les démocrates semblent se prononcer pour le retrait, n’est-ce pas d’avantage une stratégie électorale qu’une réelle volonté politique ?
Pendant ce temps là, l’Europe discute, palabre, un peu comme pendant le conflit en ex-Yougoslavie, pourtant à nos portes. On a la critique facile, mais après ? Où en serait-on en ex-Yougoslavie sans l’intervention américaine (en regrettant cependant l’usage abusif - mais habituel - des bombardements, coûteux pour les civils, mais pas pour les soldats engagés).
Les pays comme la France, la Russie étaient contre l’invasion irakienne. Le contraire eut été surprenant vu les pré-accords avec les compagnies de ces pays. Dans ces conditions, le programme « pétrole contre nourriture » (au fait, l’embargo imposé par l’Occident a fait combien de victimes ?) était plus correct... Extrait du rapport Volcker : « Dès le départ, l’Irak préférait vendre son pétrole à des compagnies et des individus originaires de pays perçus comme »amis« de l’Irak, en particulier s’ils étaient membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, et capables potentiellement d’alléger les sanctions. » La Russie et la France ont été particulièrement sollicités. Mais bon, certains préfères voir les Européens comme les gentils, et les Américains « par essence violents ». Mais n’y voyez aucun amalgame... Maintenant que l’Irak est au bord du chaos, quelle est la réaction européenne ? Y a-t-il ne fut-ce qu’une réaction européenne (de toute manière, les contrats sont perdus...) ? Ne peut-elle réellement rien faire (un peu comme au Rwanda) ?
La seule conclusion certaine que je retiens de tout cela est que les civils irakiens n’ont pas fini de souffrir. Comme toujours...
23/01 14:32 - Avatar
23/01 13:36 - Avatar
M. Mage, Toujours aucune réponse concernant les techniques de propagande que vous utilisez à (...)
23/01 00:32 - Avatar
Aucune réponse M. Mage à part votre « pet » de l’esprit ??? Etrange et surprenant pour (...)
22/01 23:21 - Avatar
En fait et en résumé, voici la seule stratégie militaro-médiatique US concernant leur invasion (...)
22/01 23:15 - Avatar
22/01 10:39 - Avatar
M. Mage, La paranoïa, du grec para (à côté) et nous (esprit), est une maladie mentale à la (...)
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