A l’auteur, votre article m’inspire les réflexions suivantes :
On comprend assez bien qu’il puisse-t-y avoir des organisations communautaires ou pas défendant les intérêts propres de tel ou tel groupe. Dans le cas juif, et compte tenu du passé du présent et de ce que l’on peut envisager de l’avenir ( proportion des violences antisémite dans les violences racistes en France) cela semblerait particulièrement justifié.
En revanche, vous présentez la judéophobie comme le fait de quelques individus isolés et excité. C’est peut être partiellement vrai, notamment concernant des foutraques d’extrême droite. Mais il me semble indéniable que ces idées sont devenus le fond de commerce d’un certain nombre de groupes et que l’on pourrait tout aussi bien parler de lobby judéophobes, même quand ils s’abritent devant de subtils distinguo entre politique israélienne etc.... Pour autant, on ne saurait les opposer termes à terme. On comprend bien un réflexe d’autodéfense d’un groupe aussi égoïste que cela puisse paraitre. On comprend moins bien des gens qui s’acharnent sur un bouc émissaire. En touts cas, ce sont des phénomènes de nature assez différente.
Ce que vous décrivez m’apparait moins comme une tension entre philo et antisémite que comme relevant d’un phénomène plus général.
Un côté militant, idéologue, assez primaire de notre débat démocratique. On raisonne par concept tout fait, on excommunie, on stigmatise, ont tente a tout prix d’éviter le dialogue, etc...
De ce point de vue les controverses sur le judaïsme en particulier ne serait qu’un symptôme d’un problème beaucoup plus général.
Parler de ces questions en terme de judéophobie ou judéomanie, c’est comme d’évaluer la politique du gouvernement à la taille des talonnettes de Sarko, les querelles de tendances des leader du PS à l’aulne de leurs vies sexuelles respectives ou refuser tout dialogue avec des électeurs FN au motif que « cela sent mauvais » ( vocabulaire de base de tous les racistes).
C’est comme vouer aux gémonies de l’archaïsme toute personne qui ne prendrait pas le choix de son sexe comme un droit de l’homme.
Bref, des symptômes assez généraux de refus du dialogue du débat démocratique voir de la démocratie elle même.
Comme souvent, comme toujours ? La façon de parler des « juifs » dans une société, nous en dit plus à mon avis sur les malaises qui la traverse en général que sur les « juifs » en particulier.
Personnellement, et comme il est patent qu’en tant que pensée organisée, cette nouvelle judéophobie est d’abord un phénomène qui touche l’extrême gauche je serai tenté d’y voir deux origines.
Sociologiquement l’extrême gauche française est composée d’agents publics et para publics des banlieues des grandes agglomérations. Leur électorat potentiel est largement composé de français d’origine étrangère dont certains sont sensibles à ces thèmes. Ce serait donc dans un souci d’abord électoraliste qu’ils ranimeraient les braises d’une judéophobie. La position du NPA sur le voile irait dans le même sens. Il faut se mettre à leur place. Allez sur le marché du dimanche à Saint Denis et vous verrez quel est le public auquel s’adressent de valeureux militants trotskistes. Il y a un moment ou si on veut le convaincre, il faut bien s’adapter un peu à ses idées. Ce serait un peu comme quand des experts du PS ont découvert qu’il y aurait plus d’électeurs potentiels musulmans que juifs et que le parti devrait peut être réviser ses positions.
D’autre part, par sa composition sociologique, l’extrême gauche est menacée plus que toute autre catégorie par les politiques prévisible de rigueur budgétaire. Il est dans la nature des catégories sociales en voie de déstabilisation de se chercher des boucs émissaires et de connaître des bouffées d’irrationalisme. Et cela on le constate aussi avec des mouvements comme les « indignés » qui, descendus en masse ( 150 à 5000 personnes suivant les cas) exigent qu’on les écoutent et qu’on révise la constitution et tiennent des discours sentent bon le 19ème siècle finissant, comme d’ailleurs la plupart des extrême gauche.
Ainsi, les débat judéo quelque chose, serait surtout un des symptôme d’une société qui aurait du mal à gérer ses franges les plus déstabilisée par la modernité.