En effet les manuels scolaires se font l’écho de « combats sociologiques » actuels dont pourtant la sanctuarisation de l’école ne devrait théoriquement pas relever, et toute société enseigne à ses futurs acteurs les définitions qui conviennent à ses projets, en l’occurence ici le progressisme revendiquant que ce soit l’école qui enseigne que la vie n’est pas si simple, que les êtres humains ne sont pas si transparents, et c’est heureux, et qui enseigne à renfort de ce que d’aucuns qualifient de « novlangue » ce qui a toujours été : chaque registre de « novlangue » correspondant à des idéologies à devoir être enseignées.
Donc que l’on s’en émeuve me semble légitime, car en effet les enfants doivent apprendre à lire, à comprendre, à distancer, à utiliser les outils intellectuels et les connaissances qui feront d’eux des hommes et des femmes (en apparence !).
Mais je reste sceptique sur le reste, sur ces théories selon lesquelles puisque physiquement un homme se différencie d’une femme ceux qui n’ont pas trouvé leur « genre » seraient déviants et condamnables, des dangers pour notre progéniture destinée à reproduire un modèle social qui n’a jamais existé que dans le fantasme, et que l’art et la littérature ont souvent moqué pour, précisément, puisque vous parlez de « réel », son incapacité à le voir, à en voir la complexité.
Même si personnellement je préfère le genre masculin assumé, pourquoi tant de passion à vouloir interdire et condamner les « transgenre », les « bizarres », les « indéterminés » qui dans d’autres sociétés ont toute leur place en tant que tels et ritualisés, cf. Inde ?
Les questions de sexe et de sexualité passionnent encore, à n’en pas douter. Face optimiste, je dirais que c’est plutôt bon signe, même si le signe s’entortille.
Je reconnais cela dit que ces êtres qui assurent être nés homme dans un corps de femme, ou femme dans un corps d’homme sont angoissants, et plus encore que les homosexuels qui ne renient pas leur appartenance physique. Cette angoisse en soi est passionnante.