"A ce propos, on ne peut que constater que les dirigeants du PS se
prononcent unanimement pour « la rigueur » et le remboursement de cette
Dette rubis sur l’ongle. Une fois de plus s’illustre l’abîme qui nous
sépare des sociaux-libéraux.
D’autres à gauche, principalement parmi les « anti-libéraux »,
préconisent d’exiger un « moratoire » de cette Dette, suivi d’un « audit
public » censé fournir des arguments pour trier ce qui sera légitime et
ce qui ne le serait pas, annuler ce qui ne le serait pas et renégocier –
donc rembourser – ce qui le serait.
Mais discuter du montant de la Dette, de ce qui est vraiment
dû et de ce qui ne l’est pas, c’est déjà reconnaitre une légitimité au
moins partielle à la Dette. C’est pourquoi nous ne pouvons que combattre
une telle approche.
En fait, le mot d’ordre de « moratoire » est une nouvelle application
de la méthode classique des dirigeants syndicaux et réformistes. On se
souvient que lors de la contre-réforme des retraites, ceux-ci refusaient
de se joindre à nous sur le mot d’ordre de retrait du projet Woerth et
se limitaient à exiger des « négociations » censées aboutir à « une bonne réforme ».
Ceci ne pouvait qu’aboutir à rendre les choses moins claires, à
dissoudre les revendications et ouvrir des possibilités de compromis
avec les classes dirigeantes, voire d’association des organisations
ouvrières à la politique anti-sociale.
A l’opposé de tout ceci, notre politique doit être sans ambigüité :
cette dette n’est pas la nôtre, elle n’est pas celle des travailleurs et
des couches populaires. Nous n’en sommes en aucun cas responsables et
nous refusons de la payer."
http://www.npa2009.org/content/l%E2%80%99heure-du-rebond-de-la-crise-pour-une-politique-de-rupture-avec-le-capitalisme