Cennevive
Sous des dehors bourrus, Brassens cachait une grande timidité et une extraordinaire sensibilité et à travers ses chansons, il n’épargnait personne et bousculait l’ordre établi et les convenances. Et se moquait de la fausse morale, des hypocrites et des donneurs de leçons.
Toute la société en prenait plein son grade et les femmes, l’inspirait particulièrement, de la soubrette à la grande dame, de toutes, il parlait : « Madame la Marquise m’a foutu les morpions », une jolie vache déguisée en fleur, la Cane de Jeanne, Margot. Les copains n’étaient pase en reste, ni le curé, le gendarme, le voleur, l’auvergant, et j’en oublie tant le répertoire est riche...
Et pour cela il utilisait en maître consommé, l’artillerie lourde de la provocation, des sarcasmes, des gros mots aimant par dessus tout, choquer et se moquer du monde, parfois avec tendresse. Tout. ll nous livrait tous de ses sentiments.Ses joies.Ses peines, Ses dé"convenues. Ses espérances spirituelles. Ses expériences amoureuses. La vie. Le tout emballé de dérison, d’humour, avec un goût certain de la perfection des mots et du verbe ; la plume du talent !
Il était passé maître dans l’art de la provocation et dénonçait les pires bassesses et faiblesses humaines, dont il ne s’excluait pas.
Mieux que personne, il nous aura livré la Vie à travers sa vie et ses chansons, légères commes des bulles, Mais profondes, pleine de verve et de mordant et, chacun s’y reconnaît comme à travers un miroir que Brassens tend à tous ce qui l’écoutent, au-delà du temps qui passe.