1- Lorsque l’on met en face les déclarations et les éléments matériels il y a une forte, très forte concordance. Mais Vance va s’attacher à tout détruire quitte à s’arranger avec la vérité.
Voici sa première transformation de la vérité : L’examinatrice n’a pas pu affirmer avec un degré raisonnable de certitude médicale que cette « rougeur » était une conséquence directe des faits incriminés, ni même que c’était une blessure ou un hématome. L’examinatrice a déclaré que cette rougeur pouvait être la conséquence des faits décrits par la plaignante, mais pouvait également être liée à une série d’autres causes.
Or voici ce que dit le rapport médical : La dernière page du rapport médical comporte un schéma de la zone vaginale de la victime, un élément standard des formulaires de ce type. La partie inférieure du vagin de la patiente, la « fourchette postérieure », est hachurée au crayon pour marquer l’emplacement d’un traumatisme. A droite sur la page, le praticien a inscrit au stylo rouge « rougeur sur la fourchette ». Il précise encore la localisation : « 5 and 7 o’clock. » Entre « 5 et 7 heures », comme sur le cadran d’une montre. Le reste du feuillet est occupé par une « check-list » de la zone vaginale de Nafissatou Diallo, requise pour toutes les victimes de viol. Seule la ligne consacrée à la « fourchette postérieure » comporte un commentaire : « Trauma » (traumatisme).
Le rapport conclut : « Diagnostic : agression. Cause des blessures : agression. Viol. »
Ceci est en parfaite opposition avec ce qu’écrit Vance. Mais cela va beaucoup plus loin. dans son texte dit que la spécialiste n’est pas sûre d’elle or cette spécialiste fait une déclaration publique tout à fait contraire (Le Monde) : New York, Envoyée spéciale - Susan Xenarios s’en va en vacances en Grèce, le plus loin possible de New York. « Cette affaire me rend folle », nous confie la directrice du Crime VictimsTreatment Center (Centre de traitement des victimes de crime, CTVC), à l’hôpital St. Luke’s-Roosevelt de Harlem, au nord de Manhattan.
C’est elle qui, la première, a examiné Nafissatou Diallo, conduite par les policiers du NYPD, samedi 14 mai, quelques heures après avoir déposé plainte pour tentative de viol contre Dominique Strauss-Kahn, alors directeur du FMI. C’est elle qui a recueilli le premier témoignage dela femme de chambre de l’hôtel Sofitel, évoqué par leNew York Times, mardi 5 juillet.
« Cela fait plus de quarante ans que je fais ce métier, et je n’ai jamais, jamais, vu une histoire pareille, dit Mme Xenarios : la frénésie médiatique, les fuites dans les journaux, l’enquête elle-même… tout est insensé. » Le Centre de traitement des victimes de crime se trouve derrière une petite porte discrète, dans un bâtiment annexe de l’hôpital, sur la 114e rue, à Harlem.
L’intérieur tranche nettement avec le reste de l’immeuble, vieillot, aux escaliers grinçants : les victimes y sont accueillies dans un petit salon cosy couleur crème, avec tapis, fauteuils et cheminées, une affiche de Degas, des estampes, un ours en peluche posé à côté d’une lampe de table. Tout pour mettre à l’aise les personnes brisées qui franchissent le seuil de la salle d’attente. Sur les murs, des prospectus informent sur les cours d’autodéfense, l’art de retrouver la confiance en soi, les numéros d’urgence à appeler.
« MME DIALLO EST ARRIVÉE EN ÉTAT DE CHOC »
« Mme Diallo est arrivée en état de choc, très secouée, très affectée,nous dit Mme Xenarios. Elle ne savait manifestement pas qui était la personne qui l’avait agressée lorsqu’elle est arrivée aux urgences. Elle était capable de parler et se montrait coopérative. »
La directrice du CTVC, qui accueille essentiellement des victimes de crimes sexuels et de violences domestiques, refuse de donner plus de précisions, mais ajoute : « Je n’ai pas mis en doute son témoignage. Et notre équipe est constituée de personnes formées et très expérimentées pour écouter les personnes ayant été violentées. Le verdict des procès correspond généralement à nos diagnostics. »