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Commentaire de Zarei

sur Non, la Grèce n'emprunte pas à 97 % !


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Zarei 10 septembre 2011 19:14

Le fond de l’article est exact : il est totalement faux de dire que la Grèce emprunte a 97 % et le taux annoncé provient probablement d’un calcul sur le marché secondaire ( toutefois sur le lien http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GGGB1YR:IND , le taux de 97 % apparait être la cotation de Bonds a 1 an ... mais le volume -indiqué en dessous -est de 0  !!)
Je vais me permettre 3 petits rappels qui peuvent éclairer cet article :

1) la cotation des obligations (le marché secondaire )

lorsque vous acheter une obligation valeur 100 taux de 3 % sur 10 ans v vous vous attendez a toucher 3 euros pendant 10 ans puis le remboursement du K de 100 Euros a la fin

Si vous souhaitez revendre votre obligation -sur la marché secondaire (a un tiers qui n’est pas l’émetteur de départ ) :
 -soit le taux des autres obligations proposées a ce moment n’a pas changé : vous vendrez votre obligation a 100 % de sa valeur d’achat (un peu plus si vous n’avez pas encore toucher la 1 ere année d’intérêt )
- soit les taux ont monté : dans ce cas votre obligation connaitra une décote :par exemple votre obligation a 3 % sur 10 ans ne vaudra plus que environ 90 % si les taux passent a 5 % ; c’est un calcul actuariel vous avez le choix entre acheter une obligation qui va vous rapportez 5 € pendant 10 ans puis 100 ou un obligation qui va vous rapporter environ 10/ç de 3 € soit environ 3,3 € pendant 10 ans puis 10/9 de 100 soit environ 110 € a la fin (les calculs ne sont pas justes -par flemme -mais le raisonnement l’est )
- a l’inverse si les taux baissent la valeur de l’obligation augmente (les anciennes obligation qui rapportent plus vont être plus rechercher

2) le raisonnement ci-dessus -le calcul actuariel d’une obligation suppose la certitude de remboursement du K a la fin .
Si il y a incertitude , le calcul se complique un peu : il faut actualiser des « espérances » de flux pendant toute la durée de l’obligation . Dans l’exemple ci-dessus sil il y a 50 % de probabilité (ressentie ) de défaut , l’espérance du dernier flux (celui de100 Euros ) sera réduit a 50 , idem pour les intérêts  ; votre obligation va coter par exemple 60 % de sa valeur faciale (actualisé par modèle de black shole (pas sûr de l’orthographe )
Si le m^me émetteur veut émettre de nouvelles obligations ,il devra servir un taux d’intérêt qui équilibre les flux futurs (par exemple 8 % au lieu de 3 % ) 

3) l’article a donc raison sur le fond ; si la BCE rachetait les obligations Grecques actuelles , elle les rachèterait sans doute bien décotées .... sauf que pour qu’il y ai marché (cotation ) il faut qu’il y ai des acheteurs ... et des vendeurs et qu’il est loin d’être certain que les détenteurs actuels(les banques ou assurances ) acceptent les décotes qui externaliseraient une perte importante et si il n’y a pas de vendeur , il n’y a pas de marché (si la cote est établi sur des échanges très faibles , le cours n’a pas de valeur indicative ; ce qui est peut être le cas des « 97 % » cités )

Voilà , donc il est bien faux de dire que la Grèce se finance a 97 % , mais la solution qui consiste a racheter la dette grecque sur le marché secondaire ne peut être que marginale ,à mon avis .

Ce que peu de commentateurs souligne ,c’est la dégradation de la notion de souveraineté attachée a la dette des États  ; si les dettes « souveraines » (émise par des états ) étaient considérée auparavant comme sans risque -la meilleure signature possible - c’était -avant l’Euro - que les états disposait du pouvoir Régalien de création monétaire en plus de celui d e lever l’impôt pour rembourser les dettes .
Le pouvoir de créer de la monnaie pour rembourser la dette publique a été abandonnée en France en 1973 (l’Etat n’a plus été autorisé a emprunter auprès de la Banque centrale , a l’époque BDF ) . Les banques centrales souveraines ont disparus avec l’EURO , le pouvoir d e création monétaire a été transféré à la BCE .
Si les grecs avaient conserver le pouvoir de créer de la monnaie ,ils auraient pu rembourser leurs dettes (en Drachme ) avec de la nouvelle monnaie ; ce que fait les USA actuellement avec les QE , au risque bien sur d’une inflation (plus de monnaie pour la même quantité de biens ).
C’est sans doute l’explication sur les dissensions actuelles au sein de la BCE  ; la seule façon de rembourser la dette grecque est de la création monétaire par la BCE (se substituant au rôlr qu’aurait jouer la banque centrale grecque ) ce qui est contraire a ses statuts et contraire à la position « orthodoxe » allemande


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