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Accueil du site > Actualités > Economie > Non, la Grèce n’emprunte pas à 97 % !

Non, la Grèce n’emprunte pas à 97 % !

Les taux de la dette grecque atteignent la stratosphère, mais cela ne veut pas dire qu'elle emprunte à ces taux. Il s'agit de taux constatés sur le marché secondaire, qui témoignent surtout de la chute du montant du principal. Cette chute pourrait offrir à la Grèce, et à tous les pays ciblés par la spéculation sur la dette publique, l'occasion de se désendetter à bon compte, en profitant de la chute du principal.

Il ne s'agirait pas d'un défaut. Pas plus qu'il n'y a de défaut quand on achète une action à bas coût à l'occasion d'un krach. On l'achète juste, sur un marché secondaire, à un prix spoliateur pour le dernier propriétaire de l'action, qui n'est pas l'entreprise émettrice, prix qui constitue en revanche une aubaine pour l'acheteur secondaire.

Si l'acheteur secondaire se confond avec l'entreprise, c'est à dire si celle-ci rachète ses propres actions à l'occasion d'un krach, elle peut les annuler, ce qui, en principe, la renforce. Même chose en principe pour des obligations : le bas niveau où elles sont tombées peut permettre au débiteur (ou à un ami qui voudrait vraiment l'aider) de racheter des obligations à bas coût, se libérant, non des seuls intérêts, mais du principal, ce qui serait une vraie libération.

La question se pose de savoir pourquoi ces possibilités de rachat au prix du marché ne sont pas pleinement exploitées.

Il n'y a aucune raison, sauf à vouloir faire un cadeau aux banques et aux compagnies d'assurances aux frais du contribuable, de racheter des obligations sur le marché secondaire en les payant à leur valeur faciale ou avec une faible décôte.

Le dernier chiffre cité : 97 % d'intérêts annuels.

Bien entendu, ce n'est pas le taux que paie la Grèce. C'est un taux constaté sur le marché secondaire.

Supposons que j'emprunte 100 euros sur 10 ans à 3 %. Pendant dix ans (dans le cas d'un crédit in fine où l'on rembourse tout à la fin), je paierai tous les ans trois euros qui ne me libèreront pas de ma dette. A la fin, en plus, je rembourserai mes cent euros. En comptant les 3 euros d'intérêts annuels pendant dix ans, je devrai rembourser 130 euros au total.

Maintenant, supposons que mon créancier vende le titre de dette à un autre. Il est obligé de consentir une mauvaise affaire : il le vend 10 euros au lieu de cent à quelqu'un qui n'est pas moi et qui est mon nouveau créancier.

Pour moi rien n'a changé : je dois toujours cent euros de principal, plus 3 euros par an d'intérêts, mais je ne les dois pas à la même personne.

Je ne suis pas miraculeusement libérée de ma dette. Mais je ne suis pas non plus endettée à 30 %, même si les 3 % que je paie (3% par rapport à la valeur faciale de mon emprunt) font 30 % pour mon créancier secondaire.

En effet, mon nouveau créancier a fait l'affaire du siècle : il a payé 10 euros une obligation de valeur faciale 100, et il va toucher 3 euros annuels d'intérêt. C'est à dire du 30 % par rapport aux dix euros qu'il a payés.

Le perdant, dans l'affaire, c'est mon créancier d'origine. Le grand gagnant est le nouveau créancier. Pour moi, jusqu'ici, l'affaire est neutre mais elle a le potentiel de devenir positive.

En effet, si je peux gratter quelques fonds malgré ma pauvreté, je peux faire une super-affaire : je rachète moi-même ma dette pour 10 euros, et je suis définitivement libérée tant du capital que des intérêts, c'est à dire que, pour 10 euros, j'en rachète 130 (voir plus haut). Bien sûr, cet auto-rachat efface la dette. Il ne s'agit pas d'un défaut : j'ai racheté la dette au prix du marché. C'est l'application du libéralisme : celui-ci se régule en faisant faire de mauvaises affaires à certains.

Supposons maintenant que j'aie un vrai ami qui veuille m'aider. Il rachète la dette 10 euros. Il a fait une super-affaire. Bien sur, pour moi, en théorie, je dois toujours 100 euros de principal et 3 euros annuels d'intérêts. Que je les doive à mon grand copain ne change rien, à la base, à mes finances. Mais, s'il veut vraiment m'aider, il peut me faire une remise de dette totale ou partielle sans se ruiner.

On voit donc que les moyens de racheter pour pas cher les dettes des Etats existent, et qu'elles existent d'autant plus que les spéculateurs, par des prophéties auto-réalisatrices qui devraient être mortelles pour eux, font chuter le prix du principal des obligations et augmenter le montant des taux.

Si la BCE rachetait les dettes sur le marché secondaire aux prix de casse où elles sont tombées, elle ferait une super affaire (ou, si elle le souhaite, elle la ferait faire aux pays endettées), et elle ferait passer aux marchés le goût de la spéculation pour longtemps, puisque c'est eux mêmes que leurs rumeurs et autres prophéties auto-réalisatrices auraient obligées à brader leurs titres. De même, ceux qui achètent des CDS en spéculant sur le défaut des Etats en seraient pour leurs frais, car il n'y a pas de défaut quand on rachète un tittre au prix du marché, même si ce prix est bas.

En conclusion : il n'y a rien d'obligatoire à martyriser les Etats et leurs peuples. Il y a juste la décision politique, au niveau de la BCE et des dirigeants européens, d'éviter aux banques et assurances d'assumer le krach obligataire comme elles assumeraient un krach boursier.

Encore une fois, il y a juste la volonté politique de transférer la perte aux Etats et aux peuples.


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21 réactions à cet article    


  • Catherine Segurane Catherine Segurane 10 septembre 2011 10:35

    @ Kerjean


    Le dernier taux de 97 % vient de l’article pointé en lien.

    Sinon : la distinction entre marché primaire et marché secondaire est une généralité.


    • Pierre 10 septembre 2011 11:17

      Artcile interessant. Je suis pas expert en finance, votre raisonnement et carification semble une simple solution.

      Mais si on continue votre raisonnement, que le BCE rachete la dette de la grece sur le second marche et l’offre sur un plateau a la grece (par exemple avec un taux pratiquement nul et une duree de remboursement tres longue) comme vous dites les perdant sont les premiers acheteurs de la dette.
      Ce qui m’inquiete c’est la reaction de ces premeirs acheteurs...

      OK la grece reglerai leur probleme de dette anterieur, mais j’imagine bien que tout nouvel emprunt emis apres une telle decision ne trouverai aucun acheteur... DOnc en quelque sorte ca peux etre risque egalement de prendre une telle decision. J’imagine que le grece doit d’abord avoir un budget a l’equilibre, mais si sont budget est a l’equilibre le second marche ne serai pas a 97%... donc ca se mord la queue cette histoire.

      A mon avis c’est un gros risque pour l’Europe... plus personne ne voudrait preter a personne par peur de ce faire avoir sur le marche secondaire...

      JE ne dis pas que ce sera pas necessaire, je ne dis pas que cette speculation doit continuer, je me pose juste la question de la consequence d’une telle decision pour le marche Europeens des dettes souveraines...


      a Vrai dire peut-etre serai-ce le coup de pied au cul dont la finance a besoin pour retablir les choses d’ici quelques annees... mais entretemps c’est plus de versements de salaires aux fonctionnaire, ni retraites, ni services publics...


      Que pensez vous sont les possibles consequences d’une telle decision ?


    • verdan 10 septembre 2011 11:19

      Bonjour

      Merci.En effet, très éclairant !

      Cordialement


    • Redrogers 10 septembre 2011 11:04

      Intéressant mais où interviennent ces 97% d’intérêt. Vous partez de ce constat sans y revenir par la suite.


      • Pierre 10 septembre 2011 11:33

        Catherine a utilise un taux a 3 % pour 100 euros d’emprunt et un rachat de cette dette sur le marche secondaire pour 10 euros quin font que le 3% devient 30% pour lacheteur de la dette sur le marche secondaire.

        Refaite ce calcule avec l’hypothse d’un taux a 9.7% pour 100 euros d’emprunt au marche primaire, si rachete sur le marche secondaire pour 10 euros, le 9.7% d’interet devient 97% d’interet pour l’acheteur sur le marche secondaire...

        Dans les deux cas le grand perdant est le premeir acheteur de la dette, il perd 90% des 100 euros investis.


      • Redrogers 10 septembre 2011 12:03

        Merci pour cette précision mais je ferai 3 remarques :


        1. Pure question de forme mais il aurait été plus simple de repartir directement de cette valeur (97%) pour développer la démonstration.
        2. Sur ce lien (http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GGGB1YR:IND), il n’est fait aucune mention d’un marché secondaire.
        3. Si on part du principe qu’il s’agit bien d’un marché secondaire (une sorte de marché de l’occasion pour caricaturer donc), on constate qu’il y a 1 an, ce même taux tournait autour d’1%. Donc, si je reprend votre explication, même en prenant quelques raccourcis, cela signifie qu’il y a 1 an, le taux d’intérêt « en première main » était aux alentours de 0,1% ! Ce qui signifie une rentabilité incroyablement bas pour des investisseurs éventuels, et pas très réaliste...

        J’en conclue donc que le taux présenté sur le lien ci-dessus représente a priori le taux réel des bonds du trésor grec à 1 an et que ce taux est une véritable mise à mort de l’économie grecque. Car, soit ce taux reflète la perception des investisseurs vis à vis de la Gréce, à savoir une position hyper risquée nécessitant donc une rentabilité de fou, soit c’est meurtrier pour la Grèce si elle arrive malgré tout à trouver des banques pour lui prêter à un taux pareil...

      • Pierre 10 septembre 2011 12:11

        Non Redrogers,

        Quand le taux est a 1% sur le marche secondaire ca ne signifie pas que il etait a 0.1% sur le marche primaire... ca signifie que le marche secondaire est faible, les premiers detenteurs de la dette la garde, et s’ils la vendent il la vendornt pas pour 10euros (on continue le riasonneent pour 100 euros d’achat au marche primaire) mais pour 100 euros ou 99 euros tres probablement... pas de raison d’avoir une tres forte decote dans ce cas de figure...

        Cordialement,


      • Redrogers 10 septembre 2011 12:19

        Ok, je comprends votre objection et apparemment j’ai sauté une étape dans le raisonnement...

        Mais je me pose la question, pourquoi le site dont j’ai donné le lien présenterait le marché secondaire et pas le marché primaire ?

      • Lya- 10 septembre 2011 13:30

        parce que ce site s’adresse à des professionels... tu peux lire ça aussi :
        http://www.clairactu.fr/2011/06/21/au-secours-les-taux-grecs-a-30-mais-quest-ce-que-ca-veut-dire/


      • Redrogers 10 septembre 2011 13:58

        Merci pour le lien. C’est un élément supplémentaire pour la bonne compréhension de ces phénomènes plutôt hermétiques pour des non financiers (ce qui est pratique...).

        Néanmoins je relève que ces taux doivent être compris comme le reflet de la défiance du « marché » face à un débiteur et les taux actuels montrent donc bien que la Grèce est au plus mal.

        « Par contre si la Grèce voulait par elle-même se refinancer sur les marchés financiers avec de nouveaux emprunts, ceux-ci seraient alors concernés par les taux des CDS actuels et les prêteurs éventuels exigeraient un taux d’intérêt majoré du coût de la garantie (CDS) du risque soit près de 30%, ce qui ne serait pas acceptable pour le pays. La Grèce ne peut donc plus se financer à un coût raisonnable sur les marchés. »

      • foufouille foufouille 10 septembre 2011 12:37

        ben ouais
        les ploutocrates sont complices


        • Le Yeti Le Yeti 10 septembre 2011 13:38

          o_O

          Il y a encore des gens qui prêtent à la Grèce !!? ...

          C’est de vampire en pire ...


          • Carl 10 septembre 2011 15:44

            @Catherine Ségurane, il serait préférable et honnête de vous abstenir d’écrire un article sur un sujet que vous ne maîtrisez absolument pas. Votre article ne correspond à aucune réalité. Agoravox et ses lecteurs méritent mieux. 


            • Catherine Segurane Catherine Segurane 10 septembre 2011 16:49

              @ Carl


              Je ne doute pas qu’il y ait un puits de science derrière des affirmations aussi péremptoires.

              Faites nous profiter de vos connaissances en nous proposant des articles.


            • Catherine Segurane Catherine Segurane 10 septembre 2011 18:28

              @ Kerjean


              Votre ton est absolument puant, mais bon ... après hésitations, je décide de répondre quand même.

              Je n’ai pas dit que tout allait bien en Grèce. Je n’ignore pas plus que vous (ni que quiconque) qu’elle n’obtient de crédits que d’organismes « aideurs ».

              J’ai juste voulu dire que, quand la BCE rachète de la dette grecque sur le marché secondaire avec nos sous, elle pourrait éviter de la sur-payer. C’est NOUS qui y gagnerions (ou plutôt : qui y perdrions moins).

              Fin de la discussion.



            • stef93 22 octobre 2011 13:33

              J’ai été trader pendant de nombreuses années entre autres sur les dettes des états européens, et je trouve l’article de Catherine Ségurane tout à fait clair et parfaitement exact. Je ne vois pas ce que vous lui reprochez...


            • BA 10 septembre 2011 17:36
              Samedi 10 septembre 2011 :

              La signification de la démission de Jürgen Stark : cette démission signifie que la France n’est plus dans le groupe des Etats européens du Nord. Cette démission signifie que la France vient de basculer dans le groupe des Etats européens périphériques.

              1- Le groupe des Etats européens du Nord était jusqu’à présent constitué des Etats du coeur de l’Europe, du Nord de l’Europe, et la France en faisait partie. 

              La caractéristique de ce groupe est la suivante : les Etats européens du Nord ne veulent pas payer pour sauver les Etats européens périphériques.

              Exemple numéro 1 : jeudi 30 juin 2011, le Royaume-uni, l’Allemagne, la France, les Pays-Bas, la Finlande, le Danemark et la Suède déclarent qu’ils ne veulent pas que le budget de l’Union Européenne soit porté à 1,11 % du PIB de l’Union Européenne. Ils veulent que le budget de l’UE reste au niveau ridicule de 1 % du PIB de l’UE.

              Exemple numéro 2 : les Etats européens du Nord ne veulent pas la création des eurobonds.

              Exemple numéro 3 : les dirigeants de la BCE originaires des Etats européens du Nord ne veulent pas que la BCE rachète les obligations des Etats européens périphériques. L’Allemand Jürgen Stark était notoirement opposé à cette action, rejoint en cela par le patron de la Bundesbank, l’Allemand Jens Weidmann, ou encore le Néerlandais Klaas Knot.

              Lisez cet article très important :



              2- Le groupe des Etats européens périphériques était jusqu’à présent constitué des cinq Etats européens en faillite : Portugal, Irlande, Italie, Grèce, Espagne.

              La caractéristique de ce groupe est la suivante : les Etats européens périphériques sont en faillite, et ils veulent que les Etats européens du Nord paient davantage pour les aider. 

              Exemple numéro 1 : les Etats européens périphériques veulent que le budget de l’UE soit augmenté de façon massive.

              Exemple numéro 2 : les Etats européens périphériques veulent la création des eurobonds.

              Exemple numéro 3 : les Etats européens périphériques veulent que la BCE rachète massivement leurs obligations d’Etat.

              Conclusion : la zone euro est en train de se disloquer. Les Etats européens ne sont pas d’accord entre eux. Leurs intérêts ne sont pas les mêmes. Et en plus, à l’intérieur même de la BCE, les dirigeants de la BCE ne sont pas du tout d’accord entre eux.

              Conclusion numéro 2 : samedi 10 septembre 2011, la zone euro s’est brisée en deux groupes d’Etats : 
              - le groupe des Etats européens du Nord 
              - et le groupe des Etats européens périphériques : Portugal, Irlande, Italie, Grèce, Espagne, France.

              • Bulgroz 10 septembre 2011 18:21

                Regardons les chiffres du commerce extérieur

                avec la Chine : sur les 18 derniers mois
                Quand les pays de l’Euro zone importent 100, ils exportent 48
                Quand la Grèce importe 100, elle exporte 6

                Commerce avec le monde entier (de 2001 à 2010)
                Quand l’Euro zone importe 100, elle exporte 97
                Quand la Grèce importe 100, elle exporte 31

                Dans les 2 cas, record absolu pour la Grèce.

                A un moment donné, il faut payer et personne ne peut faire crédit.ad vitam aeternam.


                • Zarei 10 septembre 2011 19:14

                  Le fond de l’article est exact : il est totalement faux de dire que la Grèce emprunte a 97 % et le taux annoncé provient probablement d’un calcul sur le marché secondaire ( toutefois sur le lien http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GGGB1YR:IND , le taux de 97 % apparait être la cotation de Bonds a 1 an ... mais le volume -indiqué en dessous -est de 0  !!)
                  Je vais me permettre 3 petits rappels qui peuvent éclairer cet article :

                  1) la cotation des obligations (le marché secondaire )

                  lorsque vous acheter une obligation valeur 100 taux de 3 % sur 10 ans v vous vous attendez a toucher 3 euros pendant 10 ans puis le remboursement du K de 100 Euros a la fin

                  Si vous souhaitez revendre votre obligation -sur la marché secondaire (a un tiers qui n’est pas l’émetteur de départ ) :
                   -soit le taux des autres obligations proposées a ce moment n’a pas changé : vous vendrez votre obligation a 100 % de sa valeur d’achat (un peu plus si vous n’avez pas encore toucher la 1 ere année d’intérêt )
                  - soit les taux ont monté : dans ce cas votre obligation connaitra une décote :par exemple votre obligation a 3 % sur 10 ans ne vaudra plus que environ 90 % si les taux passent a 5 % ; c’est un calcul actuariel vous avez le choix entre acheter une obligation qui va vous rapportez 5 € pendant 10 ans puis 100 ou un obligation qui va vous rapporter environ 10/ç de 3 € soit environ 3,3 € pendant 10 ans puis 10/9 de 100 soit environ 110 € a la fin (les calculs ne sont pas justes -par flemme -mais le raisonnement l’est )
                  - a l’inverse si les taux baissent la valeur de l’obligation augmente (les anciennes obligation qui rapportent plus vont être plus rechercher

                  2) le raisonnement ci-dessus -le calcul actuariel d’une obligation suppose la certitude de remboursement du K a la fin .
                  Si il y a incertitude , le calcul se complique un peu : il faut actualiser des « espérances » de flux pendant toute la durée de l’obligation . Dans l’exemple ci-dessus sil il y a 50 % de probabilité (ressentie ) de défaut , l’espérance du dernier flux (celui de100 Euros ) sera réduit a 50 , idem pour les intérêts  ; votre obligation va coter par exemple 60 % de sa valeur faciale (actualisé par modèle de black shole (pas sûr de l’orthographe )
                  Si le m^me émetteur veut émettre de nouvelles obligations ,il devra servir un taux d’intérêt qui équilibre les flux futurs (par exemple 8 % au lieu de 3 % ) 

                  3) l’article a donc raison sur le fond ; si la BCE rachetait les obligations Grecques actuelles , elle les rachèterait sans doute bien décotées .... sauf que pour qu’il y ai marché (cotation ) il faut qu’il y ai des acheteurs ... et des vendeurs et qu’il est loin d’être certain que les détenteurs actuels(les banques ou assurances ) acceptent les décotes qui externaliseraient une perte importante et si il n’y a pas de vendeur , il n’y a pas de marché (si la cote est établi sur des échanges très faibles , le cours n’a pas de valeur indicative ; ce qui est peut être le cas des « 97 % » cités )

                  Voilà , donc il est bien faux de dire que la Grèce se finance a 97 % , mais la solution qui consiste a racheter la dette grecque sur le marché secondaire ne peut être que marginale ,à mon avis .

                  Ce que peu de commentateurs souligne ,c’est la dégradation de la notion de souveraineté attachée a la dette des États  ; si les dettes « souveraines » (émise par des états ) étaient considérée auparavant comme sans risque -la meilleure signature possible - c’était -avant l’Euro - que les états disposait du pouvoir Régalien de création monétaire en plus de celui d e lever l’impôt pour rembourser les dettes .
                  Le pouvoir de créer de la monnaie pour rembourser la dette publique a été abandonnée en France en 1973 (l’Etat n’a plus été autorisé a emprunter auprès de la Banque centrale , a l’époque BDF ) . Les banques centrales souveraines ont disparus avec l’EURO , le pouvoir d e création monétaire a été transféré à la BCE .
                  Si les grecs avaient conserver le pouvoir de créer de la monnaie ,ils auraient pu rembourser leurs dettes (en Drachme ) avec de la nouvelle monnaie ; ce que fait les USA actuellement avec les QE , au risque bien sur d’une inflation (plus de monnaie pour la même quantité de biens ).
                  C’est sans doute l’explication sur les dissensions actuelles au sein de la BCE  ; la seule façon de rembourser la dette grecque est de la création monétaire par la BCE (se substituant au rôlr qu’aurait jouer la banque centrale grecque ) ce qui est contraire a ses statuts et contraire à la position « orthodoxe » allemande


                  • Catherine Segurane Catherine Segurane 11 septembre 2011 05:58

                    @ Zarei


                    Donc, vous êtes globalement d’accord avec moi, mais vous insistez davantage sur le côté marginal des taux démentiels affichés : ils correspondent, dites-vous, à peu d’échanges, précisément parce qu’ils sont démentiels.

                    Certes. Mais leur capacité de nuire n’est pas moindre pour autant.

                    C’est en se basant sur ces taux démentiellement haut, et sur leur corollaire, une valeur de marché démentiellement basse des obligations, que certains anglo-saxons lancent la rumeur de fragilité des banques européennes, en particulier françaises :


                    Ils en déduisent (relayés par Lagarde soi-même) que les banques européennes devraient être recapitalisées, y compris en faisant appel au contribuable.

                    Bref, l’affichage de ces taux démentiellement haut et de ces valeurs démentiellement basses a des conséquences graves : il permet de nous faire les poches.

                    Je n’ai pas de statistiques sur les volumes d’échanges, mais de deux choses l’une :

                    1 Si ces taux correspondent à très peu d’échanges, il faut le dire : car en d’autres termes, en deçà d’un certain volume, on peut les considérer comme bidon et exiger qu’il n’en soit tiré aucune conséquence

                    2 si ces taux démentiellement haut (et ces valeurs démentiellement basses) correspondent quand même à un certain volume d’échanges, la BCE devrait ramasser les obligations à ce prix de casse au lieu de faire des cadeaux aux banques avec nos sous en payant des obligations au dessus de leur valeur de marché.




                  • sparte sparte 12 septembre 2011 18:03

                    Zarei a écrit :
                    Si les grecs avaient conserver le pouvoir de créer de la monnaie ,ils auraient pu rembourser leurs dettes (en Drachme ) avec de la nouvelle monnaie ; ce que fait les USA actuellement avec les QE , au risque bien sur d’une inflation (plus de monnaie pour la même quantité de biens ). C’est sans doute l’explication sur les dissensions actuelles au sein de la BCE ; la seule façon de rembourser la dette grecque est de la création monétaire par la BCE (se substituant au rôlr qu’aurait jouer la banque centrale grecque ) ce qui est contraire a ses statuts et contraire à la position « orthodoxe » allemande
                    ______________________

                    Oui des Bonds Européens auraient pu être envisagées avant l’été ; ils auraient été souscrits par des pays étrangers qui soutenaient l’Euro, autant par confiance dans la construction européenne que par méfiance envers le dollar. « L’Europe » avait une carte à jouer : il eut fallu pour cela que que les états membres mettent l’accélérateur sur la construction du projet de ROBERT SCHUMANN ... mais leurs chefs sont des nains nommés par les maîtres du monde et les autres valets de l’empire ont veillé : Barroso, Trichet, Lagarde, etc.

                    Les Allemands et les autres pays « nordiques » auraient accepté - cela a été envisagé - si la France et les autres pays « du sud » avaient pris à bras le corps leurs déficits. Ici, on les a traité par dessus la jambe ( cause : élections ) avec des mesurettes sur les jus de fruit et le promenades chez disney. Le silence de Sarkozi sur ce sujet a pu leur paraitre significatif ( 1 ) . D’autres pays ont brulé des pneus ... " indignés " en tête.
                     
                    Enfin les positions « anti boches » des quelques politiciens français habitués à ce ces postures ont pu leur chauffer les oreilles ; comme " l’Allemagne paiera " qu’ils entendent depuis le traité de Versailles ...

                    A trop tirer sur la corde, les pays cigales auront out perdu, ce soir un rentier français a intérêt à vite placer les économies de sa vie de travail en Allemagne plutôt qu’à les laisser à la Soc Gen, voire à la C E, quitte même à casser son plan d’assurance vie. Un travailleur, une famille, également, voire un chef d’entreprise .

                     ( 1 ) Grèce = 350 MDS EUR dettes publiques ;
                    France = 1.950 MDS EUR + 9 MDS EUR chaque semaine ; France = déficit fiscal prévisionnel de 95 MDS et déficit social prévisonnel de 180 MDS EUR ; visiblement peu comprennent que cette situation est intenable, qu’accroitre la pression fiscale ne fera qu’accentuer les déficits, et que notre modèle social a trop duré.

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