@ François :
« Réfutation du sondage bidon » (peu importe qui l’a commandé)
d’après un article du Nouvel Observateur, propriété d’un certain Claude
PERDRIEL, celui-là même qui participait à une petite réunion de
« famille » organisée par Alain MINC le lundi 27 juin au musée Albert KHAN
à BOULOGNE-BILLANCOURT ??? (Voir à 1’25")
http://www.dailymotion.com/video/xjmr7z_une-fete-entre-amis-de-l-oligarchie-sarkoziste_news?start=39#from=embediframe
Par ailleurs cette réfutation, bien qu’intelligemment argumentée,
recèle des mêmes techniques manipulatoires qu’elle prétend dénoncer :
c’est typique chez tout les manipulateurs qui se croient toujours plus
intelligents que tout le monde jusqu’à ce qu’ils soient mis à jour.
Succinctement et en quelques exemples pour ne pas tout décortiquer :
Extrait 1 :
"Complot ?
Mais
en matière de manipulation par les sondages, l’instrument le plus
efficace consiste à inclure des questions inutiles et peu informatives
ayant pour seul but de faire dire quelque chose au sondé. C’est que le
sondé veut être cohérent. Aussi, si on réussit à lui faire exprimer une
opinion, toutes les questions suivantes seront influencées par cette
prise de position initiale."
Dans l’article du Nouvel Obs, tout ce qui précède le passage
ci-dessus n’est que purement spéculatif. Les affirmations qu’il contient
ne peuvent être ni confirmées ni infirmées et n’a pas d’autre but que
de « conditionner » le lecteur à une remise en question. Cela consiste à
semer le doute afin de préparer le terrain aux arguments qui vont
suivre : c’est une forme très insidieuse « d’ancrage » telle que décrite
dans cet article. A noter que ce procédé est terriblement déstabilisant
et prodigieusement rusé car il consiste à accuser autrui des pires maux
dont on se rend coupable.
En révélant la technique, il est « impensable » que le locuteur puisse
en faire usage puisque cela reviendrait à se dénoncer soi-même
(implicitement : « il n’est pas maso tout de même !!! »). Mais c’est
justement parce que c’est « impensable » que la technique est « géniale » et
parfaitement réalisée dans ce cas précis.
Après avoir semer le doute, le terrain est alors propice pour un
matraquage en règle. Les questions sont passées les unes après les
autres non sans un certain amalgame et des contradictions subtiles.
Ainsi la phrase : "La première question du sondage de 9/11 est totalement inutile du point
de vue informatif (nous savons tous que les médias parlent encore du
11-Septembre, et nous pouvons donc répondre oui)« , vient contredire l’allégation du début de texte qui explique que : »La formulation des questions est d’abord essentielle.
Une question mal posée, et le sondage ne vaut plus rien… Pour que les
résultats puissent être interprétés, les questions doivent d’abord être
claires, afin que les sondés aient tous, à peu près, la même
interprétation de celle-ci". La première question d’un sondage doit
être la plus neutre possible (dans le sens de « banale ») mais doit
indiquer au sondé le sujet du questionnaire qui vont lui être soumis
(surtout dans le cadre d’un sondage par téléphone comme ce fut le cas).
Il faut être de bien mauvaise foi pour prétendre que la première
question des étudiants d’HEC n’a pas tenté de répondre à cette entrée en
matière.
La suite n’est qu’une litanie pseudo-démonstrative qui ne sert qu’à
appuyer les présupposés du départ, à savoir que ce sondage est "nul est à
chier", mais, faut-il le souligner, en prenant soigneusement soin de ne
pas citer l’organisme dont il émane : HEC PARIS Junior Conseil (seul le
vocable Junior Conseil est évoqué dans ce pamphlet). Car bien
évidement, il ne faudrait pas évoquer un argument d’autorité (se référer
à HEC, ce n’est pas rien tout de même et cela pourrait remettre en
cause la crédibilité de l’article) qui viendrait mettre le doute sur
l’argumentation proposé (il faut à tout prix empêcher le lecteur de
réfléchir).
Cependant, l’auteur de l’article se fourvoie et traduit ses
intentions malveillantes en positionnant son commentaire sur la question
4 ( « Combien de tours se sont effondrées à New-York le 11 septembre 2001 ? » [question ouverte])
tout à la fin de son billet. En étant, de plus, terriblement imprécis
sur ce détail là au contraire des autres questions abordées (la question
n’était pas « ouverte » mais proposait quatre choix : 3 tours/sans
opinion/autres réponses/2 tours), il nous indique une « gène » qu’il
n’arrive pas et n’est pas arrivé à surmonter.
Extrait 2 :
"Interprétation
Enfin, bien entendu, l’interprétation des résultats
d’un sondage est toujours une affaire délicate – même quand le sondage
est bien fait. La quatrième question (combien de tours ont chu) semble
un peu déplacée dans ce sondage, mais on comprend son but en lisant
l’interprétation des résultats qu’en fait le site Reopen911 : constatant
que ceux qui savent qu’il y a eu trois effondrements sont, plus que les
autres, sensibles aux thèses conspirationnistes, ils suggèrent que
c’est par l’étude de l’histoire du 11-Septembre qu’on arrive à douter de
la « version officielle »… c’est oublier un peu vite l’hypothèse inverse,
tout à fait réaliste également : c’est en flirtant avec le
conspirationnisme que beaucoup apprennent peut-être l’existence de la
troisième tour…"
C’est ce qui s’appelle une belle « pirouette ». Non content d’inverser
les rôles (c’est une inversion de la charge de la preuve, technique très
utilisée dans les palais de justice lorsque un avocat n’a aucun élément
à apporter venant contredire un fait gênant), l’auteur de l’article
cache un fait essentiel à la compréhension de la problématique : selon
les réponses à cette question, 86 % des français ignorent que trois tours ont été abattues le 11 septembre 2001 et 72 % pensent même qu’il n’y en a eu que deux.
Or, si ce fait était connu, il y aurait fort à parier que bon nombre
de ces « ignorants » regarderait d’un tout autre œil la façon dont les
évènements se sont déroulés ce jour là.
Pour conclure, je me permets de citer l’une des personnes qui a le
plus activement lutté contre le totalitarisme au travers de ces écrits
et tout au long du XXe siècle : "La liberté d’expression est un
leurre si l’information sur les faits n’est pas garantie et si ce ne
sont pas les faits eux-mêmes qui font l’objet du débat« (Hanna ARENDT, »La crise de la culture").