« Vous n’êtes pas obligés de croire ce que je dis, mais expérimentez-le et vous verrez par vous- même ».
C’est là une différence avec le christianisme paulinien qui dit en gros « si vous ne croyez pas, vous ne pourrez pas l’expérimenter ». Mais le Bouddha proposait-il réellement une expérience « gratuite », contrairement à Paul qui affirme que celle-ci est forcément « payante » (l’immense effort de la foi en contrepartie du Salut) ? Pas si sûr... Il serait naïf de croire que suivre la voie du Bouddha pour l’expérimenter serait facile-on prend un tour d’essai et puis on revient si on est satisfait. En réalité, il arrive un moment dans le Bouddhisme où le pratiquant doit parvenir à se « tuer » soi-même (voir le Siddharta de Herman Hesse) : il doit renoncer à contrôler sa propre expérience, il doit abandonner l’illusion de son propre Moi, il doit laisser « ça » agir au travers de lui. Parvenir à cet état de non-agir n’est certainement pas quelque chose qu’on peut faire légèrement, en expérimentant à l’essai. Il s’agit d’une implication complète, d’un sacrifice, d’un renoncement, à la fois extrêmement simple et extrêmement difficile. Ce que Saint Paul propose de faire, c’est de prendre le raccourci de la foi : par elle annihiler toutes les résistances mentales qui font obstacle au plein développement de l’énergie spirituelle. Suivre la voie du Christ (en tant que personnage historique mais aussi en tant que Personne avec un P majuscule), comme les bouddhiste suivent le Bouddha (en tant qu’entité et non en tant que personnage historique, car le Bouddha, contrairement à Jésus, n’a pas montré l’exemple politiquement et n’est pas allé jusqu’à sacrifier sa vie), afin de retrouver la connexion qui n’aurait jamais dû être perdue entre nous-même et le cosmos.
Le principe du « bouc émissaire » est complètement étranger au Bouddhisme
A noter qu’il l’est également au judaïsme et au christianisme, et qu’il y est même dénoncé en permanence.
Il ne porte aucun jugement sur ce qu’il est, sur ses opinions ou son style de vie. Mais il observe seulement les actes.
Très bon point. Cela serait tellement agréable si tout le monde adoptait ce principe. Il n’y a qu’à voir comment la bien-pensance actuelle fustige non les actes, mais les opinions. Pour certaines personnes, il est déjà criminel d’avoir des préjugés défavorables sur l’homosexualité (par exemple), même si ces préjugés ne conduisent nullement à des actes de violence. La voie du Bouddha pourrait assainir les débats en désamorçant les passions liées aux opinions.
Très bonne présentation dans l’ensemble.