« bon ok ça veut pas dire grand chose mais c’est tout a fait inexprimable »
C’est exprimable, Gaijin. Le problème est que ça n’est de toute évidence pas compris des divers adeptes du bouddhisme. On en a la démonstration ici même, par le simple fait qu’aucune des perches que puisse tendre ne trouve de main pour la saisir.
Comme mes propres articles sont refusés ici, je me permet de poster le dernier passage de mon article sur « Le lisse » :
Dans l’expérience mystique, sens du toucher et sentiment intérieur fusionnent sur le lisse, le dense, le doux, le rien.
- Le Bouddha se trouvait près d’un lac, sur le Mont Grdhakuta. Il se préparait à prononcer un sermon devant ses disciples assemblés.
- Tandis qu’il attendait que tous fussent assis, il aperçut tout près une fleur de lotus d’or éclose de l’eau boueuse. Il tira la plante de l’eau, fleur, tige toute entière et racine. Il l’éleva bien haut pour que chacun pût la voir. Et longtemps il se tint ainsi sans prononcer une parole. Il tenait la fleur en l’air, silencieux, considérant les visages vides d’expression de son auditoire.
- Soudain, un disciple, Mahakashyapa, sourit. Lui et lui seul avait compris.
- Xu Yun - Le Sermon de la Fleur du Bouddha -
Comme disaient les commentateurs anciens, note ce mont, note ce lac, note cette assemblée. Ce mont est la perception énergétique du corps-montagne. Ce lac est le sentiment intérieur. Cette assemblée est la multitude des tendances, diversions et dispersions. Note cette fleur blanche rosissante extraite entière de l’eau boueuse. Note cette élévation, ce silence, ce sourire de compréhension et cette nécessairement unique unicité de celui dont le pétale blanc viendra caresser la joue.