C’est la semaine du DÉVELOPPEMENT
durable !
« Bonjour ! Vous êtes sur le serveur du développement durable, du commerce
équitable et de la micro finance, si vous voulez bénéficier d’une aide
internationale appuyez sur la touche « étoile »… si vous avez faim tapez 1… si
vous avez soif tapez 2… si vous êtes malade tapez 3… ».
« Jean-Pierre Canot Apprends-nous plutôt à pêcher ! ».
C’est sans doute la première fois dans l’histoire de l’humanité qu’une notion
dont on ne sait dire s’il s’agit de philosophie, de religion, de règle de vie
ou d’ensemble de techniques, se répand avec une extrême rapidité dans les coins
les plus reculés du monde, et se trouve mise à toutes les sauces constituant la
tarte à la crème du moment.
Le terme durable, que l’on commence ça et là à remplacer par soutenable, est
plein d’ambiguïtés, il résulte d’une traduction lamentable de l’Anglais «
sustainable » dont on retrouve la racine dans sustentation : ce qui caractérise
un corps maintenu au dessus d’une surface sans contact avec elle. Il faut donc
ajouter à la notion de durée celle d’autonomie ce qui implique un principe de
respect d’un environnement où l’on puise en permanence les éléments permettant
cette sustentation.
Il serait donc déjà plus raisonnable de parler d’un développement autoporteur
en ne confondant toutefois pas les buts et les moyens de ce développement comme
on le fait allègrement avec celui qualifié de durable.
Le développement dit durable dans son acception actuelle a trois composantes
qui dans l’ordre d’importance qui leur est donné sont : l’économique,
l’environnemental, l’humain. L’Homme ne vient donc qu’en troisième position,
s’il en reste ! alors qu’un développement autoporteur bien compris devrait
avoir un but : le plein épanouissement de l’Homme, celui-ci pour y parvenir
utilisant l’outil économique dans le respect indispensable et absolu de son
environnement.
Le développement dit durable outre le fait qu’il confond l’objectif qu’il
poursuit avec les outils de sa mise en œuvre est donc pervers dans l’inversion
des priorités qui fait que l’Homme vient bien après l’économique et
l’environnemental, le résultat est doublement dramatique :
- Ce sont les crises économiques que nous connaissons de façon de plus en plus
fréquentes, qui tiennent à ce que la croissance économique forcenée que nous
recherchons conduit à la création de fausse monnaie comme on l’a vu dans
l’affaire des « subprimes » ou comme on le constate chaque fois que salaires et
rémunérations ne sont pas les contreparties normale d’un acte économique et se
trouvent donc en infraction par rapport au principe fondateur de la monnaie : «
Tu mangeras ton pain à la sueur de ton front ».
- Ce sont de façon peut-être moins certaine les désordres qu’entraîne la
surexploitation des ressources naturelles sur notre environnement. Il n’est pas
sûr en effet que le « petit Homme » soit responsable de toutes les dégradations
qui selon certains devrait aboutir à une situation que la vaste nature a connu
par le passé après des millénaires de lente dégradation.
Il reste que même si la faculté d’adaptation de l’Homme doit lui permettre de
faire face à tous les désordres qui interviennent dans la nature il lui
appartient de ne pas gaspiller les ressources naturelles qui lui sont
nécessaires et de faire en sorte que leur renouvellement ou le recyclage des
déchets qui résultent de leur exploitation, se fassent dans les meilleurs
conditions possibles.
Il faut constater que dans la grande foire au développement durable où se
démènent des acteurs de toute nature, le « syndrome du thermostat » joue à
plein qui veut que, comme dans l’utilisation de cet instrument dont nous nous
acharnons à ne connaître que les positions extrêmes, nous ne sachions appliquer
que le principe du « tout ou rien » quant aux idées et lois qui régissent ce
développement dit durable.
C’est donc ou le tout environnemental au plus profond mépris de l’économique,
ou le tout économique au mépris cette fois de l’environnemental, dans les deux
cas il n’est bien entendu pas tenu compte de l’Homme qui doit se soumettre aux
lois de l’économie désormais mondiale dans le respect le plus strict d’un
environnement que la soumission servile aux lois économiques le pousse par
ailleurs à transgresser.
Lorsque Madame le Ministre du Développement dit durable laisse autoriser des permis de recherche de schistes bitumineux, on peut se demander à quoi rythment ses serments qu’il n’y aura jamais d’autorisations d’exploitation. Pourquoi alors autoriser la prospection ?
Lorsque le Président de la République clame haut et fort et sans discussion possible que la politique nucléaire de la France ne sera pas remise en cause, on est en droit de se demander s’il ne serait pas plus judicieux au nom du développement dit durable de tirer les leçons des catastrophes du Japon , en recherchant notamment des méthodes plus sures d’exploitation de cette énergie et de limitation de la durée de vie des déchets.
L’entêtement est d’autant plus navrant que maints savants prétendent voire démontrent qu’il existe des solutions plus sure que celles que nous entendons maintenir coute que coute.
Gageons que la semaine du développement dit durable ne traitera pas de tout cela , pas plus que du nombre de ces petits enfants qui meurent de faim toutes les minutes à travers le monde, et qui ne connaitront donc pas un développement durable, parce que nous sommes incapables d’utiliser efficacement les sommes colossales que nous consacrons à l’Aide Publique au Développement.
Madame le Ministre du développement dit durable, encore elle, dans un déplacement en force en Tunisie annonçait une coopération couteuse dans ce pays et dans des domaines qui n’apporteront aucune solution à la pauvreté et à la faim des populations.
L’agriculture secteur primaire est semble-t-il une des composantes essentielles du développement dit durable, mais on oublie partout que la priorité des priorités pour les populations affamées est le développement de ce secteur agricole de façon à ce que l’on arrive à l’autosuffisance alimentaire.
Avril 2011
16/09 13:49 - ManUtopiK
16/09 09:08 - Abdu
16/09 01:47 - De la hauteur
votre graphique à un manque ce n’est pas écologie c’est travail et en dessous (...)
16/09 00:06 - Filincel
Celui qui ne vit pas pour des idéaux ne fais que survivre ... 1) C’est pas parce que des (...)
15/09 21:17 - jeanpierrecanot
C’est la semaine du DÉVELOPPEMENT durable ! « Bonjour ! Vous êtes sur le serveur du (...)
15/09 21:06 - AntoineR
@ l’auteur Si vous persistez à vouloir traiter les conséquences des problèmes du (...)
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