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Accueil du site > Tribune Libre > Et si la solution s’appelait Développement Durable ?

Et si la solution s’appelait Développement Durable ?

Injustement simplifié à sa dimension environnementale, le Développement Durable (DD) pourrait pourtant servir de base à un réel projet de société. En cette période de convergence des crises économiques, sociales et écologiques, penser durable devient nécessaire. Et pourquoi le Développement Durable ne se substituerait pas au capitalisme ?

Historique et Enjeu

La notion et la définition du développement durable fait sont apparition en 1987 dans le Rapport Brundtland [1] diffusé par la Commission mondiale sur l’environnement et le développement. Le DD s’appuie sur le constat qu’un développement cohérent doit permettre d’assurer les besoins des générations du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre. Cette idée a son importance dans un monde où l’on est de plus en plus conscient de la limitation de nos techniques, de notre organisation sociale et surtout de notre environnement.


Le DD s’appuie sur trois dimensions : Sociale, Economique et Environnementale et aucune composante ne prime sur l’autre. Négliger l’une entraine systématiquement (devrait-on dire systémiquement) des déséquilibres aux conséquences fâcheuses (pour ne pas dire désastreuses) : cela va du « simple » problèmes des algues en Bretagne, aux émeutes sociales à Londres, en passant par le dérèglement climatique (et les sécheresses qui vont avec), les vagues de suicides au sein de certaines entreprises et les tragédies nucléaires qui pour le coup ont un impact durable sur l’environnement et les sociétés Japonaise et Ukrainiennes. Tous ces problèmes ont un point commun : On a toujours préféré la rentabilité purement économique à une prise en compte réelle des enjeux sociaux et environnementaux dont on ne peut plus aujourd’hui s’affranchir.

Le Développement Durable implique une volonté politique. Malheureusement celle-ci est insuffisante. Il faut y ajouter celle du citoyen lambda …

 

La nécessité des indicateurs

La volonté du citoyen est vaine s’il n’a pas les moyens d’agir en conséquence. Le problème est aussi que le seul véritable levier à disposition du citoyen lambda est sa capacité à consommer. Il faut donc consommer durable …


Mais comment consommer durable face à des produits ayant fait l’objet d’un green-washing intense, d’emballage tous plus incitatifs les uns que les autres, sans pour autant garantir la qualité du produit ? Dans tous les cas, le choix d’un produit ou d’un service s’effectue la plupart du temps sur les critères émotionnels suscités par l’emballage ou la publicité, ou sur le critère monétaire. Presque tous les produits que nous consommons ont un point commun : nous ignorons tout de leur passé. Une consommation responsable exigerait un minimum de connaissance sur la fabrication d’un produit et les dessous d’un service. Le consommateur doit avoir le droit de connaître la qualité du produit, et les impacts (positifs ou négatifs) sur la société et sur l’environnement, puisque par son choix, il cautionne la façon de faire de l’entreprise qui fournit le produit ou service.

Alors imaginons … Et si le consommateur avait accès à des indicateurs objectifs (du moins le plus objectif possible) qui lui permettrait, d’un simple coup d’œil, de comparer vraiment des produits entre eux ? Imaginons trois notes de 0 à 10, visibles en face avant du produit, pour qualifier la qualité du produit, le bénéfice sociétal et l’impact environnemental. Trois indicateurs pour le Développement Durable.

Même sans y ajouter les incitations financières basées sur un système bonus/malus aux produits présentant les meilleurs résultats (ce qui pourtant démontrerait une véritable volonté politique), il est tout à fait probable que le comportement des consommateurs change, car ayant vraiment les moyens de consommer responsable. Les entreprises devront s’adapter …

Trouver les indicateurs pour qualifier le développement durable n’est pas une tâche aisée, mais non plus impossible. Je propose ici quelques indicateurs objectifs qui peuvent servir à l’élaboration des 3 notes :

Qualité du produit

  •  Quantité de mauvaises graisses / de sucre pour un produit alimentaire
  •  Durée de vie et de garantie
  •  Respect de normes qualité
  •  Taux de satisfaction des clients

Impact sur la cohésion sociale

  •  Nombre d’heure de travail humain par produit
  •  Montant et répartition des salaires au sein de l’entreprise
  •  Respect de normes Sécurité / Santé

Impact environnemental

  •  Quantité de CO2 dégagé par le produit durant son cycle de vie
  •  Pollution générée telle que l’émission de produits chimiques
  •  Energie (électrique, fossile, …) et eau utilisées durant son cycle de vie


Ce ne sont ici qu’une toute petite partie de ce qu’il faudrait considérer pour avoir une estimation valable du concept de DD au sein d’un produit. On remarquera que le projet du gouvernement d’étiqueter l’impact carbone [2] est largement en deçà de la multitude d’indicateur qu’il faudrait vraiment considérer.

Le consommateur a le droit de savoir ce qu’il achète et les entreprises ont le devoir de le lui dire. Vouloir cacher la réalité socio –écologique ne peut être que pour dissimuler des pratiques douteuses voire scandaleuses. D’autant que l’élaboration des trois notes n’implique pas de rendre publiques les indicateurs qui ont servis à leurs élaborations et donc une partie de la stratégie de l’entreprise. Seulement la synthèse est publique. Le reste est établi par l’entreprise et à disposition d’éventuels inspecteurs de l’état.

Conclusions

J’ai parlé ici des indicateurs pour les consommateurs car il s’agit de quelque chose de concret, accessible, compréhensible par tous, mais dont la portée peut s’avérer immense. C’est donc tout à fait le genre de proposition que j’aimerais voir dans un programme politique ou revendicatif.

La mise en place d’un vrai Développement Durable nécessite évidemment bien plus que de simples indicateurs pour les consommateurs. Il faudra bien sur mettre également en place les trois indicateurs qui remplaceront le PIB et qui deviendront des objectifs politiques (quoique le PIB puisse être relativement pertinent pour juger du développement économique –reste à trouver les indicateurs social et environnemental). Il faudra aussi faire évoluer nos lois pour qu’elles s’adaptent aux besoins de la société. Il faudra aussi plus de transparence et de démocratie dans nos institutions pour s’assurer que tout le monde joue bien avec les nouvelles règles.

Est-ce que le Développement Durable s’appuie sur des théories empiriques comme le sont (ou du moins sont censées l’être) le capitalisme ou le communisme ? Pas vraiment. A vrai dire il ne s’appuie que sur du bon sens et la nécessité de trouver un nouveau modèle qui guide un développement cohérent de nos sociétés. En faut-il plus ?

 

[1] Liens vers le Rapport Brundtland (en anglais et en français) http://fr.wikipedia.org/wiki/Rapport_Brundtland

[2] http://lentreprise.lexpress.fr/developpement-durable/etiquetage-carbone-premiers-tests_19851.html


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22 réactions à cet article    


  • Robert GIL ROBERT GIL 15 septembre 2011 10:32

    Le développement durable cherche à concilier la croissance économique et le
    respect de l’environnement, alors qu’en fait la croissance économique est un des
    principaux facteurs de la destruction de notre environnement. Le terme
    « développement durable » est une simple récupération, d’industriels et
    d’écologistes bien pensants pour faire du « green business ». Certains confondent
    « développement durable » et « développement rentable ». Il vaut mieux apprendre à
    vivre avec notre environnement plutôt que le détruire. Il faut militer pour une
    société où les rapports humains soient supérieurs aux rapports marchands ! Il faut
    réfléchir sur la place de chacun dans la société.Lire :
    http://2ccr.unblog.fr/2011/01/03/de-quoi-avons-nous-besoin/


    • Filincel 15 septembre 2011 19:58

      Reste à savoir la définition que l’on veut donner au développement durable. Effectivement, le terme à été repris et vidé de sa substance par des industriels qui veulent faire du développement rentable (c’est ça le problème des concepts qui sonnent bien, on les appliques partout où ca peut faire du chiffre, quitte à même ignorer leur vrai sens).

      Moi je me réfère à sa définition originale qui ne peut être qu’un objectif de société de vouloir que notre mode de vie soit durable (ne me dites pas que vous voulez une société non durable). Un vrai développement durable n’est absolument pas compatible avec croissance économique infinie, ce qui ne veut pas dire qu’il n’est pas compatible avec une activité économique.

      Quand à la société où les rapports humains soient supérieurs aux rapports marchands, je suis pour. Mais le temps risque d’être long avant de pouvoir acheter sa baguette de pain avec un simple sourire ...

      Mettons déjà au même niveau bénéfice social et bénéfice économique (et bénéfice environnemental), ce sera déjà un pas de géant ...


    • Kalki Kalki 15 septembre 2011 10:46

      Tout faux.

      Ou est le point de vue sociologique, pouvez imaginer un monde sans travail, et ou le riche désire etre riche ... et ou les autres doivent rester pauvres

      dans un monde surabondant en tout ?



      • Filincel 15 septembre 2011 20:00

        Ca c’est pas DD du tout. Un vrai développement durable ne tolère pas la pauvreté ... puisque ça n’est pas « social » !


      • Jean Eymard-Descons 15 septembre 2011 10:52

        Concept éminemment complexe à comprendre et à mettre en oeuvre, le DD a une vraie qualité : Il implique et entérine l’idée que notre développement actuel n’est pas durable...

        C’est déjà pas si mal de partager le diagnostic !


        • Jean Eymard-Descons 15 septembre 2011 10:54

          J’oubliais : bravo jeune homme, on compte sur des gens comme vous pour nous le changer ce foutu monde !


          • yoananda 15 septembre 2011 11:10

            Si le développement durable n’était pas le rejeton du capitalisme, j’applaudirait des 2 mains toutes ces belles intentions.


            • slipenL’air 15 septembre 2011 11:22

              Que l’on commence par Obsolescence Programmée
               bon je dit ça, mais il faudrait tout changer en fait...


              • etychon 15 septembre 2011 11:59

                Merci de vous engager sur la bonne voie... Mais ne vaudrait’il pas mieux parler de DECROISSANCE ? Le mot effraie mais en réalité cela veut dire une société plus humaine et respectueuse de son environnement. Le PIB est un mauvais indicateur car purement financier.


                • foufouille foufouille 15 septembre 2011 12:23

                  10c pour le producteur
                  1€ pour max


                  • sparte sparte 15 septembre 2011 12:44

                    Ces calculs technocratiques de CO2 - d’autant qu’il n’est pas prouvé que le co2 réchauffe la terre - sont ils une bonne piste, tout comme els critères « socio-écologiques »  ? Ne faudrait il pas plus simplement appréhender la notion de durabilité selon la « durée naturelle ».

                    Prenons l’alimentation : je constate que ce qui n’est pas écologique - ou naturel pour le dire plus simplement - n’est pas durable. Ainsi les élevages industriels de lapins, de poulets, de porcs, ne sont pas durables car chaque camp d’extermination de ces pauvres animaux dépend totalement d’approvisionnements extérieurs :
                    les bêtes ne se reproduisent plus par elles mêmes ; les femelles sont inséminées, puis à la naissance les bébés femelles sont broyés ; la nourriture est sèche et est industrielle, elle comprend des antibiotiques ( 1.450 tonnes en France ) sans lesquelles les pauvres bêtes ne pourraient pas survivre.

                    Au final, un animal amené à maturation n’est pas viable : il ne pourrait plus vivre par lui même, ni même survivre dans un champ - à ciel ouvert - avec de la nourriture naturelle, comme de l’herbe à lapin, du grain pour les poulets, et des betteraves pour les cochons : il n’y a donc pas de durée naturelle. Ces élevages là ne sont pas durables. A partir de ce constat, l’horreur, la souffrance, et les dangers pour l’alimentation humaine : ils devraient être interdit. C’est d’ailleurs le cas dans de nombreux pays, comme l’Allemagne.

                    Pour les produits industriels je me demande si le raisonnement ne peut pas être identique : par exemple, les normes dites antipollution ont fait la guerre aux carburateurs et à partir de cela on en est arrivé - au delà de l’injection électronique - à des machines hyper sophistiquées que plus personne ne peut entretenir sans appareillage complexe ET spécifique, et coûteux : rien de durable la dedans ! Rien qui permette de faire « durer » les automobiles et de les conserver éventuellement pendant des décennies, ce qui était le cas auparavant, et ce qui est toujours le cas en Afrique. L’auto va devenir « jetable » et malgré ce gâchis, elle respectera les soi disant critères environnementaux.

                    Avec l’auto électrique à accus rechargeables, on frise l’escroquerie puisque cette source d’énergie amêne à développer le nucléaire ... qui est tout le contraire de ce qui est « naturellement durable  ».

                    http://www.l214.com/
                    à des pesronnes p 


                    • Vladivostok 1919 Vladivostok 1919 15 septembre 2011 18:57

                      entièrement d’accord.


                    • Vladivostok 1919 Vladivostok 1919 15 septembre 2011 18:11

                      Il faut déjà essayer de définir « durable »...

                      Notre définition du « durable » ne sera peut être pas la même pour les générations suivante. 

                      Durer.. combien de temps ?

                      Quand au développement ; pourquoi faire ?? Rien, absolument rien ne peut se développer à l’infini, surtout quand l’on considére que notre planète à des ressources en quantité finies. Le développement économique nécessite des ressources en énergie toujours croissante. Par définition, ce n’est donc pas une situation durable.

                      Pour l’anecdote, si un hamster continuait sa croissance après sa puberté qu’il atteind en quelques semaines, au bout d’un an, le hamster ferait 9 milliards de tonnes, et boufferait tranquillement la production mondiale annuelle de maïs. L’économie mondiale est pareille.. elle ne peut pas croitre à l’infinie

                      Il faut un modèle stable, basé sur la régénération potentielle de nos activités, nos productions et créations. 

                      Intégrer nos besoins humains, civilisés, aux besoins écologique de notre environnement.

                      A lire ci dessous, la production alimentaire sous l’angle de cette régénération permanente, donc je parle ici de manière peut être trop synthétique.

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                      • Filincel 15 septembre 2011 20:11

                        Développement ne signifie pas croissance mais évolution ... (parenthèse mathématique : une croissance asymptotique est infinie dans le temps, mais pas dans le volume)

                        Peut être le terme d’évolution durable serait plus adapté. En anglais, ce terme est traduit par « développement soutenable » (qui est plus adapté certainement), ce qui signifie que toute évolution qui ne peut se tenir dans la durée, ne doit pas être intégré dans un système qui a pour base le DD.

                        Quand vous parlez de « Intégrer nos besoins humains, civilisés, aux besoins écologique de notre environnement. » c’est exactement ça le développement durable. Ca nécessite un développement (une évolution) de nos sociétés en ce sens.

                        Le problème, c’est que la définition du DD change selon les points de vue. Moi je me réfère à la définition originale de Brundtland et réfléchis aux moyens de mettre les faits en application (notamment par l’approche des sphères économico-socio-écologique qui permet de rendre plus compréhensible un concept assez complexe à mettre en pratique)


                      • Ptetmai 15 septembre 2011 21:04

                        Je tiens du directeur général* du Bureau de Gro Harlem Brundtland, M. Morten Wetland, qu’« ils » ont estimé difficile de traduite « sustainable » en français quand l« édition francophone fut confiée à un éditeur canadien (avec qui j’ai aussi dialogué), la France s’étant défilé à l’insu du ministre de l’Environnement d’alors Brice Lalonde (selon ce qu’il me dit plus tard). 


                        Le faire par »durable«  ( »gained the upper hand« ) fut une énorme grossière erreur.

                         »Soutenable« n’a rien à voir en français avec »durable"

                        * Téléfax du 18 mai 1992 à votre disposition


                        • AntoineR 15 septembre 2011 21:06

                          @ l’auteur


                          Si vous persistez à vouloir traiter les conséquences des problèmes du système, vous ne ferez que courir derrière lui !

                          Maintenant qu’une « grosse » minorité des gens prend conscience du problème écologique, le développement durable a déjà été récupéré par le système et ses green washers. C’est trop tard....

                          L’intention est bonne mais tout ça reste très naïf. On en reparlera dans 5 ans quand vous aurez un peu plus de bouteille.

                          Cherchez la cause réelle des problèmes (utilisez vos outils d’ingénieur si ça vous fait tripper : les 5 pourquoi, ishikawa et tralala). Une fois que vous aurez la 1ere des causes, vous pourrez essayer de la résoudre.

                          J’ai déjà fait ce travail, on arrive toujours à la même cause quelque soit le problème (environnement, social, économique, santé, éducation...) : la corruption de nos élites.
                          Le système est vérouillé, vous naviguez dans un marécage (lisez ou reliser Tocqueville).
                          Il n’y a qu’un chemin, tous les autres sont des impasses :

                            - Mandat unique
                            - suppression des partis politiques

                          J’attends impatiemment votre réponse de jeune idéaliste (ce n’est pas ironique)




                          • Filincel 16 septembre 2011 00:06

                            Celui qui ne vit pas pour des idéaux ne fais que survivre ...

                            1) C’est pas parce que des green-washers ont repris un mot que le concept derrière doit être jeté avec ... a vrai dire, ce n’est pas un nom qui m’intéresse, c’est le contenu. Les greens-washers font bien de l’écologie (à leur manière), ce n’est pas une raison pour que le reste de la population n’est fasse pas (de la vraie cette fois)

                            2) Le DD n’est pas un capitalisme modifié, c’est un modèle de pensée radicalement différent, où la valeur économique n’est plus seulement basée sur ... rien en fait ... mais sur ses effets sociétaux et environnementaux. La loi doit également suivre en ce sens pour protéger vraiment les citoyens et l’environnement

                            3) Ensuite, je suis d’accord, la mise en place d’un DD (un vrai), ne pourra se faire sans un système démocratique digne de ce nom ... je trouve d’ailleurs bien timide le deux propositions (mandat unique et suppression des partis). J’ajouterais : décentralisation du pouvoir (tout comme la production doit se faire au plus près du consommateur, la démocratie doit se faire au plus près du citoyen), obligation de rendre des comptes à la fin du mandat, mise en place d’une véritable assemblée citoyenne, référendum d’initiative populaire, ... (les bonnes idées ne manquent pas). Ceci dit, plus de démocratie ne constitue pas une fin en soit, même si ça résoudrait effectivement un grand nombre de problème.

                            4) Le DD tel que je le vois et essaie de le présenter est une conception complexe (tout n’est pas blanc ni noir). Sauf que la complexité ne joue souvent pas souvent en la faveur de diffusion de l’idée, de compréhension et d’acceptation ... j’essaie donc de montrer qu’il peut être quantifiable, parce que sans indicateurs, aucun système ou processus, tel qu’il soit, ne peut fonctionner ...


                          • jeanpierrecanot jeanpierrecanot 15 septembre 2011 21:17

                            C’est la semaine du DÉVELOPPEMENT durable !

                            « Bonjour ! Vous êtes sur le serveur du développement durable, du commerce équitable et de la micro finance, si vous voulez bénéficier d’une aide internationale appuyez sur la touche « étoile »… si vous avez faim tapez 1… si vous avez soif tapez 2… si vous êtes malade tapez 3… ».

                            « Jean-Pierre Canot Apprends-nous plutôt à pêcher ! ».

                            C’est sans doute la première fois dans l’histoire de l’humanité qu’une notion dont on ne sait dire s’il s’agit de philosophie, de religion, de règle de vie ou d’ensemble de techniques, se répand avec une extrême rapidité dans les coins les plus reculés du monde, et se trouve mise à toutes les sauces constituant la tarte à la crème du moment.

                            Le terme durable, que l’on commence ça et là à remplacer par soutenable, est plein d’ambiguïtés, il résulte d’une traduction lamentable de l’Anglais «  sustainable » dont on retrouve la racine dans sustentation : ce qui caractérise un corps maintenu au dessus d’une surface sans contact avec elle. Il faut donc ajouter à la notion de durée celle d’autonomie ce qui implique un principe de respect d’un environnement où l’on puise en permanence les éléments permettant cette sustentation.


                            Il serait donc déjà plus raisonnable de parler d’un développement autoporteur en ne confondant toutefois pas les buts et les moyens de ce développement comme on le fait allègrement avec celui qualifié de durable.

                            Le développement dit durable dans son acception actuelle a trois composantes qui dans l’ordre d’importance qui leur est donné sont : l’économique, l’environnemental, l’humain. L’Homme ne vient donc qu’en troisième position, s’il en reste ! alors qu’un développement autoporteur bien compris devrait avoir un but : le plein épanouissement de l’Homme, celui-ci pour y parvenir utilisant l’outil économique dans le respect indispensable et absolu de son environnement.
                            Le développement dit durable outre le fait qu’il confond l’objectif qu’il poursuit avec les outils de sa mise en œuvre est donc pervers dans l’inversion des priorités qui fait que l’Homme vient bien après l’économique et l’environnemental, le résultat est doublement dramatique :


                            - Ce sont les crises économiques que nous connaissons de façon de plus en plus fréquentes, qui tiennent à ce que la croissance économique forcenée que nous recherchons conduit à la création de fausse monnaie comme on l’a vu dans l’affaire des « subprimes » ou comme on le constate chaque fois que salaires et rémunérations ne sont pas les contreparties normale d’un acte économique et se trouvent donc en infraction par rapport au principe fondateur de la monnaie : «  Tu mangeras ton pain à la sueur de ton front ».


                            - Ce sont de façon peut-être moins certaine les désordres qu’entraîne la surexploitation des ressources naturelles sur notre environnement. Il n’est pas sûr en effet que le « petit Homme » soit responsable de toutes les dégradations qui selon certains devrait aboutir à une situation que la vaste nature a connu par le passé après des millénaires de lente dégradation.
                            Il reste que même si la faculté d’adaptation de l’Homme doit lui permettre de faire face à tous les désordres qui interviennent dans la nature il lui appartient de ne pas gaspiller les ressources naturelles qui lui sont nécessaires et de faire en sorte que leur renouvellement ou le recyclage des déchets qui résultent de leur exploitation, se fassent dans les meilleurs conditions possibles.


                            Il faut constater que dans la grande foire au développement durable où se démènent des acteurs de toute nature, le « syndrome du thermostat » joue à plein qui veut que, comme dans l’utilisation de cet instrument dont nous nous acharnons à ne connaître que les positions extrêmes, nous ne sachions appliquer que le principe du « tout ou rien » quant aux idées et lois qui régissent ce développement dit durable.


                            C’est donc ou le tout environnemental au plus profond mépris de l’économique, ou le tout économique au mépris cette fois de l’environnemental, dans les deux cas il n’est bien entendu pas tenu compte de l’Homme qui doit se soumettre aux lois de l’économie désormais mondiale dans le respect le plus strict d’un environnement que la soumission servile aux lois économiques le pousse par ailleurs à transgresser.

                             

                            Lorsque Madame le Ministre du Développement dit durable laisse autoriser des permis de recherche de schistes bitumineux, on peut se demander à quoi rythment ses serments qu’il n’y aura jamais d’autorisations d’exploitation. Pourquoi alors autoriser la prospection ?

                             

                            Lorsque le Président de la République clame haut et fort et sans discussion possible que la politique nucléaire de la France ne sera pas remise en cause, on est en droit de se demander s’il ne serait pas plus judicieux au nom du développement dit durable de tirer les leçons des catastrophes du Japon , en recherchant notamment des méthodes plus sures d’exploitation de cette énergie et de limitation de la durée de vie des déchets.

                            L’entêtement est d’autant plus navrant que maints savants prétendent voire démontrent qu’il existe des solutions plus sure que celles que nous entendons maintenir coute que coute.

                             

                            Gageons que la semaine du développement dit durable ne traitera pas de tout cela , pas plus que du nombre de ces petits enfants qui meurent de faim toutes les minutes à travers le monde, et qui ne connaitront donc pas un développement durable, parce que nous sommes incapables d’utiliser efficacement les sommes colossales que nous consacrons à l’Aide Publique au Développement.

                            Madame le Ministre du développement dit durable, encore elle, dans un déplacement en force en Tunisie annonçait une coopération couteuse dans ce pays et dans des domaines qui n’apporteront aucune solution à la pauvreté et à la faim des populations.

                            L’agriculture secteur primaire est semble-t-il une des composantes essentielles du développement dit durable, mais on oublie partout que la priorité des priorités pour les populations affamées est le développement de ce secteur agricole de façon à ce que l’on arrive à l’autosuffisance alimentaire.

                            Avril 2011


                            • De la hauteur 16 septembre 2011 01:47

                              votre graphique à un manque ce n’est pas écologie c’est travail et en dessous écologie. a part ce projet j’y crois c’est le seule qui réponde véritablement aux défis avenir.
                              Merci pour l’article, cela fait du baume au cœur de voir émergé des nouvelle idées.


                              • Abdu Abdu 16 septembre 2011 09:08

                                Ce développement durable tel que décrit dans cet article persiste à promouvoir le développement de la consommation. Bref, c’est un prolongement éternel de la société de consommation qui est proposé, avec quelques touches verdissantes.

                                En fait, il n’y a pas d’enjeu à ce niveau. Rien de neuf.


                                • ManUtopiK 16 septembre 2011 13:49

                                  Oui le DD est mangé par le capitalisme. Mais quand certains commentateurs parlent de croissance économique, je pense qu’ils mettent tout dans le même panier.
                                  En anglais, DD ce dit sustainable development. « Développement soutenable », ce qui se rapproche déjà plus de la définition du rapport Grundtland.
                                  L’économie est fait partie du système humain. Il a une fonction utile pour nos échanges. Et il existe des systèmes économiques plus soutenable que notre système actuel : monnaie complémentaire, revenu de vie...

                                  Article sympa. Mais les indicateurs ne sont qu’une partie de la solution !
                                  En fait, il n’est jamais cité nulle part, même chez des experts en DD, que le rapport Grundtland défini « la gouvernance » comme englobant les 3 piliers du DD.
                                  Et aujourd’hui quel est le problème ? On a des tonnes de solutions pour chaque pilier du DD, il suffit juste de les mettre en place.
                                  On ne résoudra pas les crises sans changer notre système politique...

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