Avant tout je précise que je suis éleveur, et non céréalier dont la marge a quadruplé (au fait, bizarre, les productions végétales ont augmenté de 60 à 80 %, et les prix de détail n’ont même pas pris 15%). Entre les conseillers des groupements de producteurs, les conseillers de la chambre d’agriculture, les conseillers du CA, les commerciaux des diverses coopératives ou négociants d’approvisionement, (qui nous disent que nous ne savons pas travailler et qui nous balancent du productivisme à tout va,) et derrière eux des secrétaires, des directeurs, des cadres divers, les autres intermédiaires, les grossistes, les distributeurs, le produit d’origine est multiplié par 3 au moins. Sachant que sur un kg d’agneau, je dois gagner 0,50 euro, je trouve anormal que le boucher gagne au moins 5 à 6 fois plus que moi sur un kg. C’est encore plus flagrant sur le porc, qui est payé 1,50 euro au producteur, avec de la chair à saucisse hors promo à 7 euros chez Leclerc ! Mais bon, c’est comme çà, j’ai la vie que je souhaitais, et je peux engeuler le patron ! Et puis avec mon BTS, j’aurais pu aussi être technico... Si j’étais plus jeune et plus près d’une ville importante je tenterai la vente directe... Et çà me fait penser à la triste vie d’une jeune chinoise, qui touche une misère en contrôlant des chaussettes toute la journée, comparée à la marge du commerçant. Un qui produit, dix derrière qui en vivent. Il suffit de voir l’importance économique des différents secteurs d’activité en France pour se rendre compte que la France ne « fait » plus rien... à part du « service ». Mais si au moins les bénéfices étaient partagés ! On retrouve l’éternel problème du partage des richesses...