Et si je ne rentre pas dans la case……

Il y a aujourd’hui un taux de chômage de 9,9% en France.

Cela fait 6 mois que je recherche un emploi. J’ai un BAC + 5, je parle couramment deux langues étrangères, j’ai une expériences d’acheteuse de 4 ans et différents stages à mon actif, mais cela n’est aujourd’hui pas suffisant pour décrocher un emploi.

1er problème : les 6 mois de non activité. Nombre de DRH m’ont posé la question « Mais comment cela se fait-il que vous n’ayez toujours pas trouvé ?? » …….si seulement j’avais la réponse à cette question !!!

Aujourd’hui nous sommes nombreux sur le marché du travail. Les employeurs recherchent donc une personne qui collera parfaitement au poste pour ne pas avoir à la former. Pas de place pour les compétences prometteuses et il faut entrer pile poil dans la case. 

J’ai eu le droit à toutes sortes d’excuses de refus de poste « Nous sommes persuadés que vous êtes faite pour ce poste et que vous avez toutes les compétences nécessaires et que vous seriez autonome très rapidement en prise de poste ». Mais ???

Mais soit je n’avais pas le carnet d’adresse de fournisseurs adéquate, soit je ne connaissais pas leur logiciel informatique (une formation d’une journée étant suffisante), soit mon caractère n’allait pas coller avec celui de la Chef de produit (comment peuvent-ils déterminer un caractère sur 30 min d’entretien ?).

2é problème : les intitulés de poste ne correspondent pas du tout aux mission réelles demandées. Je me suis retrouvée à plusieurs reprises à des entretiens pour des postes d’Acheteur, de Coordinateur de production…. Qui n’étaient en fait que des postes d’assistanat administratif. 

3é problème : l’expérience. Soit j’en ai trop, soit je n‘en ai pas assez. Je n’ai pas suffisamment d’expérience pour être Acheteuse ou Responsable achat car pour eux 4 ans c’est peu….. Cependant j’ai trop d’expérience pour être assistante achat et je risque de m’ennuyer dans le poste. Alors quelle est la solution ?

Comment un futur employeur peut réellement déterminer qui nous sommes en si peu de temps d’entretien sachant que tout le monde joue un rôle. Nous ne pouvons pas être totalement naturels car nous savons ce qui plaira et plaira moins dans nos profils. Nous allons donc jouer le jeux pour décrocher un emploi.

Alors évidemment au bout de 6 mois on commence à se remettre en question, se dire que finalement nos compétences ne sont peut être pas si bonnes que ça. On se demande pourquoi on n’y arrive pas, et que le problème vient forcément de nous.

Je pense que le problème vient aujourd’hui de la façon dont nous sommes recrutés. Nous sommes des pions sur des sièges éjectables. La concurrence est rude car il y a beaucoup de monde en recherche d’emplois. Nous devons donc accepter d’être sous payés, de faire des horaires à rallonge et de plus d’appliquer à la lettre tout ce qu’on nous demande sans jamais rien dire ni donner notre avis. Comment peut-on avancer dans une société comme celle là ?

Si nous comparons la France au système Anglais et Espagnol, il y a un écart de critères extrêmement important. Ces deux pays laissent leur chance aux jeunes, aux personnes qui n’ont pas forcément exactement la même expérience que le poste demandé car ils sont conscients que ce sont des qualités humaines acquises au fur et à mesure de l’expérience professionnelle qui permettent à tout un chacun de s’adapter et d’apporter une nouvelle vision dans une entreprise.

Ce n’est pas parce que je n’ai jamais travaillé dans l’accessoire de mode que je ne suis pas capable après 4 ans d’achat en prêt-à-porter féminin d’y arriver !

J’ai été contacté par des cabinets de recrutement anglais et espagnols. Ils ont joué leur rôle qui est normalement celui de défendre les intérêts du candidat auprès du futur employeur. Ils m’ont aidé, m’ont donné accès à des outils d’aide de préparation d’entretien. Ils ont défendu ma candidature auprès des entreprises. En France nous sommes des produits dans les cabinets de recrutement. Les recruteurs nous mettent la pression car nous allons représenter leurs intérêts et de ce fait ils ne soutiennent pas.

Alors cela est triste à dire mais si ces projets se concrétisent et bien oui je partirai à l’étranger car mon profil aujourd’hui n’intéressent pas ou ne correspond pas suffisamment aux critères de recrutement de mon pays.

Aujourd’hui nous sommes dans un système français vieillot et d’une autre époque où seul le piston et le réseau professionnel priment. Mais comment fait-on quand nous n’avons pas ce fameux réseau ?? Et bien nous revoyons nos prétentions à la baisse…… Je refuse de revoir mes prétentions à la baisse et d’accepter ce système qui est totalement faussé.

Il est temps que les mentalités changent et que notre société évolue plus sereinement dans un monde du travail plus réaliste et plus adapté à la société d’aujourd’hui.