Doigts, objets... il y a bien des façons de s’y prendre pour violer quelqu’un.
La violence sexuelle, viols compris, ne prend pas nécessairement la forme d’un coït.
A mon avis, beaucoup de préjugés sur les violences sexuelles découlent de cette tendance à s’imaginer le viol à partir de notre connaissance des rapports sexuels consentis.
Je pense que cette représentation biaisée favorise le glissement vers la culpabilisation des victimes, au sens où elle rend logique l’idée que la violence aurait pour point de départ un désir érotique classique éprouvé en présence de l’autre, comme c’est le cas dans des rapports sexuels consentis. La seule différence serait alors dans le non-consentement d’un des protagonistes (la victime, donc) à l’assouvissement de ce désir sexuel. On en oublierait presque la volonté de domination et de contrôle du violeur pour se demander ce qui aurait fait naître le désir érotique en lui/elle, et si la victime a exprimé suffisamment clairement son refus.
(Je ne dis pas que c’est votre cas, Ariane Walter. Je me permets de de rebondir sur votre réflexion — qui procède de la même représentation réductrice du viol — pour faire cette remarque.)
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Les chiffres (sondages, stats. policières et judiciaires) montrent une prédocminance des hommes parmi les agresseurs sexuels. Il se peut que le nombre d’agresseurs femmes soient sous-estimé.