Ariane, vomissez, si cela vous fait du bien. Mais je ne prends pas cela comme un argument. Tout au plus une attitude intellectuelle et pseudo-émotionnelle.
La notion d’adulte signifie que l’on décide pour soi et que l’on prend ses propres responsabilités. Personne d’autre n’est responsable pour nous, pas de tuteur. Pas de Duce.
Vous êtes dans le procès d’intention. Je ne dis pas qu’il ne faut pas de règles. Il y en a : celles des lois, celle de l’éthique personnelle. Mais je ne suis pas le censeur des autres.
« L’équilibre de son corps et de son âme demande une immense rigueur comme le travail d’un équilibriste sur un fil. »
Très bien. C’est vous qui le dites. Vous donnez une définition presque mystique de l’adulte. Vivez-le pour vous, ne l’imposez pas à d’autres. Les autres n’ont justement pas besoin d’une gouroute.
En plus il faudrait définir l’âme, l’équilibre, la rigueur, les attitudes ou outils de cette rigueur, ce que signifie immense, et être certain que derrière cela il n’y a pas une volonté secrète d’être le censeur des autres.
La liberté dont je parle est celle de l’évolution des moeurs, celle voulue par la société. La liberté individuelle implique la responsabilité devant la loi. C’est la même liberté que les féministes des années 70 réclamaient. Elle n’a pas changé. Elle ne signifie pas jouir sans entraves, déjà parce que l’autre est là et n’est pas forcément d’accord. Par contre le tout et tout de suite est présent de longue date dans la société. Manger trop, grignoter, vivre ses émotions spontanément : il y a beaucoup de domaines où c’est « tout et tout de suite ».
La liberté est libérale (et non néo-libérale), dans le sens du libéralisme originel, qui était le refus de l’autocratie et de la mainmise religieuse sur la société. Le libéralisme est une valeur originelle de gauche.
Dans un système de liberté, ce ne sont pas les procureurs auto-proclamés qui font la loi, ni les tribunaux de l’opinion.
En fait, l’erreur de DSK est d’avoir été imprudent. Il le paie. Il le paie parce que la société se repaît encore des affaires de cul et du jugement de valeur de type kalachnikov.
A part cela vous déformez mes propos, vous me faites dire ce que je n’ai pas dit. Est-ce là la rigueur, « l’immense rigueur » dont vous parlez ?
Je ne crois pas à vos propos sur la rigueur. Ou plus précisément je pense que vous n’incarnez pas cette rigueur. Vous la mettez en avant comme un étendard mais vous montrez le contraire. Quand vous cesserez de prendre des postures intellectuelles du genre et pseudo-émotionnelles « c’est à vomir », je commencerai à penser que peut-être vous avez cette rigueur dont vous parlez, et peut-être deviendrez-vous un exemple de cette rigueur, par la mesure de vos propos, par le non-rejet de celui qui pense autrement que vous, par la non-déformation de ses propos, par l’abandon de ce besoin de faire des procès d’intention.