« »« »« »« »« »« puissiez-vous comprendre qu’il faut, pour servir ce »bien public« , s’efforcer de faire aussi le bien en privé. »« »« »« »« »« »
Si cette assertion émanait du peuple, elle serait abusive et certainement fascisante, au moins uniformiste, standardiste.
Or c’est explicitement DSK qui aura affirmé à plusieurs reprises servir le bien public. C’est en cela qu’il a tort face à ce public qu’il aura invoqué, convoqué et utilisé toute sa vie.
Ce qui est dommage, pour lui, pour les siens comme pour le public, tant français que mondial, c’est qu’à cette heure-ci, il n’ait pas encore entamé des soins psys, seuls à même de lui permettre de voir qu’il avait trop prétendu servir le bien public.
Après auto analyse (avec l’aide d’un psy) il aurait compris ce que tout individu devrait comprendre et que seuls les analysés peuvent vraiment comprendre : nul ne devrait prétendre servir le bien public sans définir le cadre restrictif, voire hyper restrictif de ce qu’il appelle « le bien public ».
Même un soldat qui offre sa vie en se jetant devant la gueule d’une mitrailleuse ennemie, devrait définir -s’il en a envie- ce qu’est exactement et seulement le « bien public » qu’il sert. Même ce soldat là, ne sert qu’une chose extrêmement étroite et limitée de ce qu’il pourrait appeler le « bien public ».
Ainsi, tant que l’Abbé Pierre ne déclare pas explicitement servir « le bien public », il peut déraper ce qu’il veut et ce sont alors ceux qui lui auront fait dire qu’il « servait le bien public » de se démerder avec les impasses auxquelles conduisent inévitablement leurs fantasmes projections et besoins. Contrairement à DSK, l’Abbé Pierre n’a jamais prétendu explicitement servir le bien public. Il a bien fait.
Le peuple serait lucide (éclairé par une analyse), jamais il ne permettrait à quiconque, quand bien même marcherait-il sur l’eau, de dire « Je sers le bien public » sans lui demander ce qu’il entend par bien public et sans exiger de limites à ce service.
Les infinis, en tant que dévolutions, sont folies.
DSK a donc eu tort de dire « Je sers le bien public » sans définir ce qu’il entend par là et le public a régulièrement tort de feindre croire qu’il est possible qu’un individu ou qu’un groupe d’individus puisse « servir le bien public » sans en préciser les contours et limites.
DSK et le public préfèrent tous deux se laisser bercer d’illusions.
Tout le monde, Barbier inclus, semble encore et toujours croire au principe du messie.
Tout le monde est gnostique de quelque illusion. Quelques uns seulement basculant parfois, à la suite de quelque sursaut de lucidité, dans le désespoir définitif.
Désespoir qui n’est négatif que par rapport à l’état gnostique. Car hors gnose, le désespoir n’est que le zéro de l’espérance.
Et Diogène de Sinope se situant sur ce zéro, c’est une position viable.
Nous avons développé une ruse intellectuelle afin de ne pas nous retrouver confrontés à la puérilité de notre besoin d’illusion messianique.
Cette ruse intellectuelle est essentiellement installée dans le verbe.
Nous pourrions assez largement vivre sans parler (pas même par gestes) ou en nous contentant de dire des choses très simples « J’ai mal au dos, j’ai soif, j’ai vu un bison »
Or nous avons vérbalisé, énormément verbalisé. Un homme politique, un représentant étant finalement, rien d’autre qu’un verbalisateur. Sans le verbe, pas de promesses, pas de messies.
Et notre ruse consiste à faire croire que notre verbe était très bien foutu, qu’il est une garantie de bon sens, grâce à la taxinomie d’abord qui nomme tout, puis grâce à la systémique qui range et classe tout. C’est ainsi que Bien et Mal (qui figurent évidemment dans tous nos dictionnaires) semblent (nous en rigolons in petto) définis quand ils ne le sont absolument pas.
Et je ne parle pas du principe de la géométrie variable, opportuniste, et très admise, autre outil de notre sac à ruses sémantiques et rhétoriques.
« Les mots ont un sens » Ouille !
J’irais à dire que tant que nous jouons de nos gnoses puériles et que ça n’aboutit qu’à des bagarres verbales, bof, ça nous occupe et ça ne fait pas trop de mal.
Ce qui me semble plus dommageable, c’est que bien des gens sont tondus, goudronnés, fouettés, torturés, lynchés, pendus ou incarcérés 150 ans dans le cadre de ce jeu et toujours selon la seule véritable règle, in fine, celle du plus fort.
Coaguler, former masse, pour combattre une autre masse, comme ça se passe en temps de guerre, bah, pourquoi pas. mais coaguler, former masse, hyper force, contre un individu et en arguant encore et toujours de ruses intellectuelles, je trouve que c’est très petit.
Est-il possible, pour le public (mot bourré de réifications) de sortir « bien » ou « purifié » de l’affaire DSK, à cette heure-ci que nous y avons tous mis les mains jusqu’au coude quand nous n’y étions pas absolument obligés ?
Ce n’est possible qu’en reconnaissant, en tant que public, que nous sommes profondément puérils d’avoir cru et de croire encore qu’un individu puisse « servir le bien public » sans en définir exactement l’enveloppe.
Les contrats commerciaux sont souvent très précis, tous les engagements sont écrits noir sur blanc et il reste malgré toutes les précautions encore des lacunes. Au moins se sera-t-on efforcé d’y définir les limites et obligations. Mais vis-à-vis de nos messies et amants, il n’y a jamais aucun contrat précis et nous préférons qu’il en soit ainsi.
Nous, en tant que public et partie de public, nous ne ferons jamais cet examen de conscience. Nous aimons trop les masses, les messes et les messies. Nous les aimons tout en les redoutant, nous y sommes aliénés.
Une messe pour le Capitole, une autre messe pour la roche tarpéienne, nous adorons ce jeu de messes. Nous adorons les miracles et brûlons ceux qui nous ont déçus de nos illusions.
22/09 14:24 - minidou
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22/09 08:30 - Ganesha
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22/09 07:25 - pensesy
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22/09 01:37 - Christoff_M
Non monsieur DSK n’est pas n’importe qui surtout en tant que français à la tète du (...)
22/09 01:15 - Christoff_M
dire que la clique n’a trouvé que des faits divers sordides pour éviter de parler de la (...)
22/09 00:58 - Christoff_M
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