- M. Yang : le puritanisme a toujours été imposé par des castes dominantes, elles-mêmes beaucoup moins libertines, à des classes laborieuses, pour des raisons faciles à deviner.
Et ce n’est pas tant le sexe qui est tabou, que le rapport de forces que le sexe implique nécessairement, et sur lequel les sociétés sont fondées, la bulle dans laquelle les Occidentaux vivent occultant largement ces réalités. Cinquante ans de sexualité capitaliste assistée chimiquement et médicalement fournissent peu d’informations valables sur les réalités sexuelles.
- Lorelei : il est probable que si les femmes n’étaient pas les premières à se concevoir de façon abstraite comme des « objets de désir », elles ne se maquilleraient pas et n’iraient pas dans le sens de la société (de la surproduction d’objets de consommation).
Votre théorie revient à dire que les hommes exercent une pression sur les femmes pour qu’elles se comportent ainsi. Je le crois fausse. On voit bien que, derrière la défense du voile comme derrière la défense de vêtements plus modernes imitant ceux des prostituées, il y a la même conception, correspondant à des types de sociétés différents, mais défendues bec et ongle d’abord par des femmes.
L’identification des femmes à leurs mères ou à la terre est beaucoup plus forte que celle des hommes. Et l’identité est un processus d’aliénation du corps.