Robert Gil,
Je viens de parcourir rapidement le texte vers lequel vous
me renvoyez. En rhétorique, on appelle ça un « argumentum ad
hominem » ; c’est une technique destinée à disqualifier un
argument en discréditant celui qui le porte. Par exemple, si monsieur A déclare
que la terre est ronde et que monsieur B souhaite réfuter cette thèse mais ne
dispose d’aucun argument crédible à opposer à monsieur A, il suffit par exemple
d’affirmer que A est le « larbin » d’un groupe mal
intentionné qui souhaite faire croire que la terre est ronde.
Dans le cas que vous soumettez ici, le discrédit se fonde
sur l’idée selon laquelle votre adversaire ne dispose pas de toutes ses
facultés mentales et se laisse manipuler par des groupes d’intérêt. Au titre
des arguments fallacieux qui relève de l’« argumentum ad hominem »,
vous auriez pu aussi invoquer la malhonnêteté (« Georges Kaplan
est lui-même un riche patron et il plaide pro domo ») ou le
fanatisme (« Georges Kaplan est un idéologue adepte du Dieu
Marché »).
Comme la plupart des procédés sophistiques, l’« argumentum
ad hominem » est un marqueur très puissant : il signale,
dans une discussion, que celui qui l’emploie n’a aucun argument rationnel à
opposer à son adversaire. Ainsi, « Georges Kaplan est un larbin »signifie en fait « je n’ai aucun argument à opposer à Georges
Kaplan ».
Bien sûr, je sais bien que votre objectif est aussi de
me blesser personnellement. Mais ça ne fonctionne pas ; vous ne m’avez
même pas effleuré. Désolé pour vous.