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Commentaire de easy

sur République française : colosse fragile repu de la sottise et de l'apathie du populaire ?


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easy easy 24 septembre 2011 21:24


Je vous en demande pardon mais je ne vais parler que du discours de La Boétie parce qu’il me grattait depuis un moment et je crois commencer à comprendre pourquoi.



Partant donc d’une situation délirante qu’il avait vécue et que vous avez très bien fait de rappeler, ce très jeune penseur s’est donc mis à en rechercher la cause. Il avait repéré la servitude, il l’a trouvée volontaire et cette servitude servant des maîtres méchants, il l’a péjorée., dénoncée.
A bas la servitude, même volontaire et vive la liberté alors.
En somme




Dans le collège, Martine agacée, jalouse, reproche à Hélène « M’enfin, arrête de courrir après Gérard. Arrête de lui servir de bonniche ! : ». Et Hélène de lui répondre « Et toi alors ! Tout le monde dit que tu rampes devant Kévin. Quand il te siffle, tu accours ventre à terre »




Tout enfant est pont ; Entre ses parents, entre ses familles, entre des communautés parfois. Et un pont, ça doit servir de passage et de lien.

On dit couramment que les enfants de divorcés se sentent coupables ou responsables de la rupture. En analysant la détresse de l’enfant de cette manière, on se concentre sur la seule culpabilisation et on dénie alors la source qui est que l’enfant des divorcés se sent inutile, échoué, failli en son utilité de pont incarné. Pire même, parfois un des deux parents relève l’enfant en pont-levis et en fait un barrage, un bouclier.



Quand on commence à être adulte on s’exerce à être pont donc utile entre des groupes ; Lorsqu’on achète un poisson au poisonnier, on ne voit que lui et nous alors que lui, il voit également le pêcheur. Le poissonnier est heureux de se réaliser utilement entre deux groupes les clients et les pêcheurs.

Il va de soi que cette dévolution à servir le plus, le mieux, de la manière la plus irremplaçable possible, tel Vatel, Lully ou Vauban, se réalise, en raison de la concurrence, de mille manières possibles, dont certaines, qui servent trop Paul, désservent trop Jacques.


On dit trop souvent que l’homme est un prédateur. Il est en réalité d’abord un pont, un serviteur et ne supporte pas qu’on ne se serve pas de lui.
Lorsqu’on veut faire du mal à quelqu’un par défaut, de manière passive, on coupe les ponts avec lui.

La problématique, dans cette indispensable servitude volontaire de soi, c’est de servir le maximum aujourd’hui tout en étant en capacité de servir tout autant voire plus encore demain et alors que nous subissons des accidents, des diminutions et des amputations

Un héros de BD, c’est quelqu’un qui peut servir plus et mieux que quiconque, sans souffrir d’altération de ces capacités.


Il est stupide de dire d’un élève qui sert bien l’enseignement qu’il est un fayot ;
Il est stupide de dire d’un employé qu’il sert trop bien son patron.
D’un soldat qu’il sert trop bien son général
D’un mari qu’il sert trop bien son épouse

Olivier, tu reproches à Fernand de trop bien servir le PDG ?
Et bien propose lui de servir quelqu’un d’autre.



Etant entendu qu’il est regrettable qu’un individu en soit réduit, peut-être parce que les autres le boudent, à ne plus servir qu’une seule personne, de manière alors absolue et sans partage (ce qui est ordinairement le cas des amoureux fous)


(On ne sert pas que des personnes physiques, on sert aussi des personnes morales)


Ainsi, il n’y a pas lieu de péjorer le notion de servitude. Il n’y a qu’à en être jaloux.



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