Comment manipuler une carte électorale ?
Le principe est d’obtenir des circonscriptions d’environ 93 000 électeurs. Mais le découpage n’est pas neutre. Depuis le début de la Ve République, des dizaines et des dizaines d’élections ont eu lieu. L’ensemble de ces données permet de cartographier les rapports de force gauche/droite : le Sud-Ouest est plus à gauche, la droite est très enracinée en Alsace, etc. De même, certaines villes sont très marquées politiquement : en Seine-Saint-Denis, certaines communes sont détenues par des maires communistes depuis plus de trente ans. D’autres ont été plus récemment conquises par tel ou tel camp.
Au final, le gouvernement qui modifie la carte électorale, modifie mécaniquement le rapport de force au sein d’une circonscription. Par exemple, une circonscription très à droite, composée de 3 communes mais qui ne regroupe plus que 40 000 électeurs, doit être redéfinie. Un gouvernement de gauche peut très bien rajouter dans cette circonscription une commune où les électeurs votent plutôt à gauche pour modifier le rapport de force. Conséquence de ce redécoupage : une circonscription très à droite peut devenir une circonscription plutôt à gauche.
Selon la loi, ce découpage est obligatoire après deux recensements.
Le dernier découpage date de 1986 et a été fait par Charles Pasqua, ministre de l’Intérieur dans le gouvernement de Jacques Chirac à l’époque.
Dessiner les circonscriptions est un geste très politique et influe des conséquences sur l’élection.
Ainsi, le gouvernement qui modifie la carte électorale favorise son camp. C’est le cas du redécoupage électoral de 1986 qui est plus favorable à la droite qu’à la gauche.